La nutrition animale française est une valeur sûre sur le marché international. Elle est portée par les firmes-services qui, toutes, valorisent leur savoir-faire à l’étranger. Expérience, système nutritionnel, capacité de recherche, nutrition de précision, etc. les arguments français font mouche partout sur la planète.
Jean-Marc Salaün, directeur des expertises MiXscience
Au sein du Groupe Avril, MiXscience est la branche dédiée à la nutrition animale. « Nous sommes leader en France avec 25 % de part de marché, affiche Jean-Marc Salaün, directeur des expertises MiXscience. Notre ambition, dessinée dans notre plan stratégique 2020, est clairement d’intensifier notre développement à l’international et d’être un leader de la nutrition animale sur le plan mondial. Notre objectif est d’atteindre 50 % d’activité à l’international à l’horizon 2020. »
Une vision orientée filière
Une alliance, signée cet été avec l’entreprise Salus au Brésil, porte déjà ce chiffre à 35 %. Ce partenaire brésilien, doté d’une usine de prémix et de minéraux, complète désormais une usine de prémix en Pologne et un atelier de dilution en Turquie. « Notre expertise filière et notre approche de la R&D ont fait la différence auprès de Salus dans sa recherche de partenaire, estime Jean-Marc Salaün. Ils ont une activité diversifiée de 1,5 million de tonnes avec une spécialité en volaille, mais ils ont peu de R&D et peu de produits différenciants. Nous sommes en mesure de leur apporter des solutions dans ces domaines. »
« Dans notre milieu, les structures se consolident : les fabricants d’aliments deviennent de plus en plus importants et investissent dans des ressources qui leurs sont propres, dans la formulation, les achats, etc., constate Yohann Jaouen directeur commercial pour la zone France - Europe de l’Ouest. Leur attente a évolué vis-à-vis de la firme-services. En France, ils attendent de nous cette vision à l’international. L’international est une source où puiser des idées pour notre marché national. »
Tout deux le constatent : « Le savoir-faire français, comme le savoir-faire européen, se valorise bien à l’étranger. » « On nous reconnaît notre culture de l’expertise. Même si dans ce domaine, les Hollandais et Danois sont reconnus et très agressifs, estime Yohann Jaouen. Au sein de MiXscience, notre axe de différenciation repose sur notre appartenance à un groupe impliqué dans les filières. Cette connaissance et cet accès à la filière aval est très appréciée à l’international, notamment par les structures qui développent des modèles sur des filières longues, avec différents niveaux d’intégration. Notre approche se complète d’une partie nutritionnelle, par notre offre d’additif et ingrédients. » « Peu d’intervenants européens sont capables d’aller aussi loin dans le développement à l’échelle d’une filière, estime Jean-Marc Salaün. Nous disposons d’équipes techniques ressources très importantes. Pouvoir faire visiter un élevage, un abattoir ou une usine est toujours très appréciés de nos clients étrangers. »
Utiliser la compétence française pour croître à l’international
Après 44 opérations de fusions et acquisitions dans les cinq dernières années et encore une dizaine prévues pour les mois à venir (dont certaines en France), Neovia réalise 85 % de son chiffre d’affaires à l’international. Hubert de Roquefeuil, le directeur général de Neovia est très clair : « C’est parce qu’on gagne de l’argent à l’international qu’on peut financer de l’innovation en France. Innovation qui profitera à nos marchés demain, qu’ils soient en France ou à l’étranger. »
Pour lui : « L’innovation en nutrition animale dans le monde n’est pas très brillante. Qu’elle se fasse en France ou à l’international ce n’est pas une innovation de rupture ou disruptive. De notre côté, l’innovation est dans nos gènes, portée par l’histoire de l’entreprise Guyomarc’h, pionnier en nutrition animale, même s’il a ensuite innové dans d’autres domaines : Diana, Père Dodu, Royal Canin, etc. Or l’innovation est un élément clé de notre vision stratégique. » Avec son projet de ferme connectée, Neovia mise sur le digital pour irriguer son innovation, depuis la France et son incubateur We’Nov.
« On ne peut pas élever de poissons tropicaux dans notre station expérimentale de Saint-Nolff, illustre-t-il. Mais on peut connecter les poissons tropicaux et gérer la R&D depuis Saint-Nolff. Nous avons un site qui s’y prête et nous n’avons pas vocation à le faire seul. We’Nov est destiné à accueillir des projets de recherche avec des partenaires. Nous voulons être ici un observatoire mondial et ne pas limiter notre vision à un point de vue franco-français. Notre approche est mondiale, notre base est territoriale. »
(...)
F. Foucher
Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 700 - Octobre 2016
The post Firmes-services : les valeurs de la nutrition animale française à l’international appeared first on La Revue De l'Alimentation Animale.