Dans la grande famille de l’alimentation animale, les fabricants d’aliments mash gagnent en reconnaissance. Coop de France Nutrition Animale et le Snia ont enquêté sur les acteurs de cette filière, plus vraiment marginale. L’objectif ? Mieux connaître les acteurs du mash pour faire reconnaître les spécificités de ce type d’aliment composé. Point d’étape sur les travaux de la commission mash avec Bruno Toussaint et Michel Dochez.
« Un faisceau d’indices indique clairement que l’aliment mash progresse. Et si les chiffres gonflent, ce n’est pas uniquement parce que les volumes sont mieux déclarés », indique Bruno Toussaint du Snia (Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale). Cette tendance de marché était pressentie depuis plusieurs années, sans pour autant que l’on puisse l’illustrer par des données parfaitement fiables et chiffrées. « Le manque d’information était évident », confirme Michel Dochez, directeur adjoint de Coop de France Nutrition Animale. « Nous avons donc créé une commission commune à nos deux syndicats et dédiée à cet aliment particulier par certains aspects, mais soumis au même corpus réglementaire que n’importe quel autre aliment composé. »
Circonscrire la notion de mash

Coop de France NA et le Snia ont donc mobilisé leurs relais régionaux, pour constituer une liste de plus de 200 sites de productions « connus pour fabriquer du mash, ou supposés le faire ». (Copyright : Snia)
Le premier chantier, non des moindres, consistait à poser une définition du mash qui fasse consensus entre les différentes parties concernées (voir RAA 679). « En matière de mash, il y a presque autant d’acceptions que de parties prenantes, relève Bruno Toussaint. La définition est forcément souple, pour embrasser les réalités diverses de la fabrication de mash. Matières premières utilisées, process technologiques, conditions de fabrications, etc. Autant de critères qui peuvent profondément varier suivant le fabricant de mash considéré. »
Un négociant en matières premières, qui se contente de mélanger de l’orge et de l’avoine pour le compte de son client, doit-il être considéré comme fabricant de mash ? « Non, estime Bruno Toussaint. Même si ce genre d’activité correspond à "un mélange d’au moins deux matières premières" et doit donc satisfaire à la réglementation applicable aux aliments composés, nous considérons au sein de la commission mash, qu’il manque la notion de "savoir-faire" propre aux fabricants d’aliments. » Et Michel Dochez d’ajouter : « Un professionnel de l’alimentation animale doit avoir de réelles compétences en formulation d’aliments et une compréhension des enjeux nutritionnels en élevage. » Pour autant, la démarche des syndicats n’est pas d’exclure les acteurs les plus modestes, disposant de peu de moyens techniques et humains, mais bien de mettre en avant les compétences spécifiques acquises par les acteurs de cette branche de la nutrition animale.
Enquête
En 2014, la commission mash s’est lancée dans un véritable travail d’enquête. « Nous voulions savoir qui étaient les fabricants de mash », résume Bruno Toussaint. Coop de France NA et le Snia ont donc mobilisé leurs relais régionaux, pour constituer une liste de plus de 200 sites de productions « connus pour fabriquer du mash, ou supposés le faire ». Chaque entreprise concernée a reçu un courrier avec pour objet un « rappel des obligations réglementaires liées à la fabrication d’aliments composés ». Les présidents, Jean-Luc Cade et Alain Guillaume, y pointent le non-respect des exigences réglementaires fondamentales par certains opérateurs. « Loin d’une suspicion de fraude, nous estimons que cette situation est avant tout liée à une méconnaissance de ces règles », précise Bruno Toussaint. Le texte du courrier ne stigmatise pas les acteurs hors-jeu, mais les invite plutôt à se rapprocher les uns des autres. Les syndicats insistent tout de même sur deux exigences particulières : celle de s’enregistrer ou d’obtenir un agrément en tant qu’exploitant du secteur de l’alimentation animale, et celle de déclarer les volumes de production d’aliments composés. « Le formulaire de déclaration ainsi que le formulaire statistique ont été ajoutés en pièce jointe. Nous avons également ajouté un exemple d’étiquette conforme aux exigences réglementaires, ainsi qu’une information relative aux actions volontaires mises en œuvres au sein d’Oqualim* », précise Michel Dochez. D’après les syndicats, les premiers retours sont très positifs : « La volonté de professionnalisation est palpable dans cette filière. Certaines entreprises ont spontanément répondu au courrier, en déclarant pour la première fois leurs volumes », fait remarquer Bruno Toussaint.
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O. W.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 684 mars 2015
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