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21e Carrefour des Matières Premières Nutrinoë : état des lieux de la production bretonne

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La nutrition animale bretonne s’est donné rendez-vous au Space pour un point d’étape. Dans l’ensemble, les chiffres de l’exercice sont en demi-teinte, avec des tonnages qui poursuivent inexorablement leur baisse depuis 2001. Mais l’optimisme reste de mise, dans un contexte de profonde réorganisation des productions animales à l’échelle européenne, dont les effets se font sentir jusque dans l’ouest de la France. Aperçu.

Lieu d'échange et de discussion, le 21e Carrefour des Matières Premières a réuni l'amont et l'aval de la nutrition animale.

Lieu d'échange et de discussion, le 21e Carrefour des Matières Premières a réuni l'amont et l'aval de la nutrition animale.

« La France reste le deuxième producteur d’aliments pour animaux derrière l’Allemagne, mais pour combien de temps encore ?, lance Hervé Vasseur, président de Nutrinoë. Parmi les principaux pays producteurs, notre pays est celui qui enregistre le plus fort ralentissement. À l’inverse, nos voisins belges, espagnols, anglais, italiens, allemands, irlandais, etc. ont vu leur production d’aliments croître une nouvelle fois en 2013. » Faut-il le rappeler, les régions Bretagne et Pays de la Loire pèsent, à elles seules, 11,8 millions de tonnes soit 57 % de la production globale française. « Quand la Bretagne et les Pays de la Loire sont en difficultés, c’est toute la France qui accuse le coup », fait remarquer Hervé Vasseur.

Passage à vide pour le porc Breton

Chiffres à l’appui, Hervé Vasseur s’est tout d’abord livré à un diagnostic de la santé des filières animales, production par production. « Disons-le clairement, dans l’ensemble, elles ne se portent pas bien. Quand on sait qu’en à peine 15 ans, la consommation moyenne de viande par habitant a reculé de 11 points et que, dans le même temps, les importations de viandes produites à l’étranger n’ont cessé de progresser… ». En porc, espèce pour laquelle 73 % des volumes d’aliments sont produits en Bretagne, la consommation a chuté plus rapidement que la production, avec pour conséquence une forte tension des cours.

Aujourd’hui, le marché du porc breton affiche un prix supérieur à 1,46 euro/kg (56 TPM). Un bon niveau de prix, le plus haut relevé depuis 2001, soutenu par une forte demande mondiale et une offre en légère dépréciation, mais qui n’a pas suffi à amortir la hausse du coût de l’aliment lié à la flambée du prix des matières premières. « La situation économique des élevages reste délicate pour cette production emblématique de la région. Point positif, les tarifs de l’aliment ont amorcé une nouvelle baisse depuis plusieurs mois. » Au début du mois de septembre, le baromètre Nutrinoë affiche un aliment à 240 euros la tonne, soit 12 % en deçà du prix de l’an passé. Reste que l’activité porcine marque le pas, entraînant dans son sillage une diminution de la fabrication d’aliments. « Entre juillet 2013 et juillet 2014, on note déjà un recul de 3 % des volumes dédiés à cette espèce. Nous sommes sur une pente savonneuse, d’autant que la consommation de viande de porc suit, elle aussi, une tendance baissière », s’inquiète Hervé Vasseur.

La volaille bat de l’aile

Pour Hervé Vasseur, président de Nutrinoë, la Bretagne sera la tête de file du paysage laitier national.

Pour Hervé Vasseur, président de Nutrinoë, la Bretagne sera la tête de file du paysage laitier national.

Pas de quoi être très optimiste non plus en volaille de chair, où la fin des aides à l’exportation hors Europe met à mal une filière française déjà fortement concurrencée par ses voisins européens. « En 2013, le bilan des échanges français de viandes et préparations de volaille a été positif, de justesse, grâce à l’export vers les pays extra-européen. Mais sur les six premiers mois de 2014, on assiste à une chute des exportations, en particulier vers les pays du Proche et Moyen-Orient. À cela s’ajoute un nombre accru d’importation depuis la Pologne, la Belgique, l’Espagne et même du Brésil. » Pour Nutrinoë, c’est le déficit de compétitivité qui est à l’origine de cette situation. « En volaille de chair, la France fait clairement figure de parent pauvre dans le bilan européen, avec des coûts de production plombés par diverses charges. Contraintes administratives, environnementales, sociales… autant d’obstacles mis en travers de la route des éleveurs. »

En pondeuse, la production d’œufs de consommation a fait un bond entre 2012 et 2013, suite à plusieurs années consécutives de baisse. « On pourrait se satisfaire de cette situation qui mécaniquement se traduit par une hausse significative des volumes d’aliments pondeuse. Mais la chute des cours de l’œuf fragilise des éleveurs déjà en mal de trésorerie. Difficile alors de proposer des aliments plus techniques donc plus chers à l’achat », note Hervé Vasseur, lequel tient à souligner l’implication des fabricants aux côtés de leurs partenaires de la filière volaille.

L’aliment bovin, un marché qui décolle

La Bretagne pèse lourd dans la filière bovine française. Sur les premiers mois de l’année en cours, la région a fabriqué 31 % des aliments pour vaches laitières. « C’est mieux que les années précédentes. Sur le terrain, la volonté de produire plus de lait est palpable chez des éleveurs très réactifs, qui se préparent à la fin des quotas. Cette dérégulation augure de bonnes choses pour le futur », assure le président de Nutrinoë, d’autant que le prix du lait payé aux producteurs en Bretagne « se maintient à de bons niveaux », au-dessus de 370 euros/1 000 litres. Dans une moindre mesure, le constat peut s’étendre à l’ensemble de la France, qui voit ses collectes de lait augmenter régulièrement de quelques points de pourcentage chaque année depuis 2009. « Tous les fabricants d’aliments fourbissent leurs armes pour répondre à une demande d’aliments en forte progression. La tendance haussière que l’on pressentait se confirme : la Bretagne fera office de leader dans le paysage laitier national ces prochaines années », se réjouit Hervé Vasseur.

(...)

O. W.

... Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 680 octobre 2014

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