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Sommet de l’élevage : au plus près de l’actualité

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FOIRES_Sommet_GeneralLe Sommet de l’élevage rassemble des productions animales d’une grande diversité. La place est largement faite aux ruminants mais les filières hors-sol se battent pour exister. Les principaux enseignements tirés lors de cette visite au Sommet sont que la croissance spectaculaire des volumes d’aliments fabriqués sous forme de mash s’accompagne de la multiplication des unités d’extrusion, mais que l’existence même des filières animales dans ces zones de production est menacée à moyen et très court terme pour certaines.

La forte fréquentation du Sommet de l’élevage ne doit pas masquer les inquiétudes des éleveurs sur l’existence même de leur filière de production à très moyenne échéance.

Les concours de génétiques sont toujours très suivis au Sommet, mais les races à viande sont trop rarement engraissées dans les régions françaises.

Alicoop

Au plus près des besoins de l’éleveur

De gauche à droite : Emmanuel Lebeau, commercial bovins et ovins, Éric Serezat, commercial vaches laitières et bovins viande, Séverine Brunet, responsable R&D et docteur en pathologie et nutrition animale, Mickaël Tourenne, commercial bovin, Gaétan Marot, commercial vaches laitières et bovins viande et Dominique Caillé, commercial vaches laitières et caprins.

De gauche à droite : Emmanuel Lebeau, commercial bovins et ovins, Éric Serezat, commercial vaches laitières et bovins viande, Séverine Brunet, responsable R&D et docteur en pathologie et nutrition animale, Mickaël Tourenne, commercial bovin, Gaétan Marot, commercial vaches laitières et bovins viande et Dominique Caillé, commercial vaches laitières et caprins.

Sur le stand de son distributeur Natéa, Alicoop affichait sa fierté d’accompagner les éleveurs dans des stratégies rémunératrices : « Fier d’être gagnant avec vous. » Séverine Brunet, docteur en pathologie et nutrition animale, tirait le bilan de la première année de commercialisation des VerdiBall : « Ce mélange d’ensilage de maïs, de fibres et de concentrés minéralisés, présenté sous la forme d’une balle enrubannée de 650 kg, représente la ration complète équilibrée de la vache tarie, rappelle-t-elle. En un an, nous avons préparé plus de 2 000 vaches et pu valider notre concept à grande échelle. Nous confirmons que cette offre répond aux attentes des éleveurs : elle leur simplifie la gestion du troupeau, elle réduit le temps de travail et facilite le recours à un personnel extérieur qui est sûr de ne pas commettre d’erreur dans l’alimentation des taries. » Une balle représente une trentaine de repas : soit une balle pour 3 vaches pendant 10 jours ou pour 10 vaches pendant 3 jours. Le minimum de livraison est de 10 balles. Alicoop gère la fabrication depuis son usine de Pamproux où elle maîtrise la spécificité d’un process industriel très coûteux en prestation.

Cette année, Alicoop propose un service de formulation de mash à la carte pour les grands troupeaux : VerdiMel et VerdiMix. « La formulation est établie par le conseiller avec l’éleveur, au regard du stock fourrager disponible sur l’élevage, explique Séverine Brunet. Ce sont des mélanges de matières premières en l’état, associés à des minéraux avec, pour la version Mix, un complément en fibres. » Cette solution est disponible par lot de 25 t et la formulation évolue au rythme des ouvertures de silos que le conseiller analyse pour recaler la formule au besoin. « Ces mélanges simplifient le travail de préparation de la ration complète pour l’éleveur », décrit-elle. Toujours en mash, mais à destination des bovins viande, Alicoop propose deux types de présentation : un mash « compacté », mélange de bouchons de 8 mm dans la formule Quartiz, ou un mash formé, mélange de granulés de 4 à 8 mm avec des matières premières en l’état sous la référence Lamix. « Ces formulations ne contiennent pas de fines, ce qui est essentiel en bovin viande où l’usage des nourrisseurs est très développé. »

Enfin, toujours dans le souci de s’adapter au plus près à la demande des éleveurs, Alicoop propose désormais plusieurs formules d’approvisionnement en minéral : dans l’aliment livré en vrac, en retrait dans un dépôt ou livré directement à la ferme. « Le mode de distribution ne doit pas être un frein au bon équilibre de la ration des animaux », conclut Séverine Brunet.

Alliasud

L’usine de Vergt construit son réseau

José de Muynck, le directeur technique d’Alliasud, Bart Matton, le commercial, et Bernard Mahé, le directeur de Sanders, présentent Alliasud.

José de Muynck, le directeur technique d’Alliasud, Bart Matton, le commercial, et Bernard Mahé, le directeur de Sanders, présentent Alliasud.

En avril dernier, et ce, après quelques mois de retard, Alliasud inaugurait son site de production à Vergt en Dordogne. Fruit de l’association entre le groupe belge Danis et le groupe Sanders, la filiale Alliasud a mis en place son activité industrielle dans les bâtiments de l’ancienne usine Dialzo. « Nos premiers contacts avec Dialzo remontent à 2009… et c’est au Sommet de l’élevage que c’était fait la rencontre », se souvient José de Muynck, le directeur technique d’Alliasud.

« Sur ce site industriel, nous utilisons la technologie du brunissement non enzymatique de Borregaard, pour produire des protéines et des matières grasses by-pass, décrit-il. La digestibilité des produits issus de cette technique a été étudiée sur le modèle de la dinde où la prise de mesure par les sacs mobiles a révélé un maintien de la digestibilité jusqu’au petit intestin. »

Pour le groupe belge, l’installation dans le sud de la France devenait une urgence : « Nous cherchions à nous implanter dans le sud de la France car l’approche logistique depuis notre site industriel belge était rédhibitoire, souligne Bart Matton, le commercial. Le Périgord nous offre des débouchés commerciaux sur une zone où nous n’étions pas présents. Et c’est également une situation intéressante par rapport aux bassins de production végétale. » Quoi que l’approvisionnement de l’usine soit plus compliquée que prévu : « L’usine Dialzo était arrêtée depuis plus de deux ans, nous devons remettre en place les circuits d’approvisionnement, or il y a beaucoup de tensions sur la disponibilité des matières premières, notamment en soja local. » Danis traite par ailleurs le tournesol, le colza et la graine de lin et floconne le maïs, le blé, l’avoine et l’orge. « Notre volonté est de traiter des matières premières locales, assure José de Muynck. Notre produit implique en outre une nouvelle manière de formuler, avec des données nutritionnelles nouvelles. Nous avons conscience de créer un nouveau marché à partir d’un nouveau site industriel. C’est lent, mais cela démarre enfin ! »

Altitude - Centraliment

Pérenniser les filières animales régionales

Jean-Luc Doneys, directeur du secteur agro-distribution du groupe Altitude s’inquiète de la pérennité des filières animales dans sa région.

Jean-Luc Doneys, directeur du secteur agro-distribution du groupe Altitude s’inquiète de la pérennité des filières animales dans sa région.

Le secteur laitier est le premier domaine d’activité du pôle nutrition animale de l’union Altitude. « Cette année aura été marquée par une belle dynamique laitière, apprécie Jean-Luc Doneys, directeur du secteur agro-distribution de l’union Altitude. Il semble que les producteurs de nos régions aient enfin enclenché le mouvement de la production, nous sommes à +8 % de collecte. Le contexte était globalement favorable : les éleveurs ont disposé tout au long de la compagne d’un stock de fourrage historique. Ils connaissent de mieux en mieux leurs fourrages et veulent des aliments qui leur permettent d’optimiser leurs ressources. Cela nous impose d’être très réactifs. » Altitude lance cet automne une opération pour préparer l’après-quota : « Nous allons mener une enquête pour identifier les attentes de nos éleveurs et leurs objectifs à trois ans : augmenter le volume de lait, baisser les coûts de production, augmenter le niveau de production par vache ? Etc. »

En bovin viande, l’activité connaît un fort développement de ses activités mash, notamment depuis la spécialisation du site de production d’Ussel, il y a 2 ans. Ce site de production avait été converti à la fabrication de mélange de matières premières par gravité. Le groupe n’exclut pas de développer cette activité sur son site d’Aurillac à très moyenne échéance. « Certaines zones demeurent dynamiques, comme le Limousin par exemple, mais globalement, nous sommes inquiets pour la pérennité de nos filières viande locales, révèle Jean-Luc Doneys. Nos filières d’exportation de broutards subissent la désaffection des aides européennes et doivent trouver un nouveau souffle. » Au sein du groupement de son union, Éleveurs du pays vert, Altitude revendique une démarche de soutien au développement de l’engraissement : « La finition est l’étape de la filière qui génère le plus de valeur ajoutée. Nous devons absolument trouver le moyen de l’exploiter localement. »

Quant au porc, Altitude lance un plan de développement de sa filière qui s’appuie sur son abattoir d’Aurillac et sa filière de transformation Teil-Cantal Salaison. « C’est difficile, il ne faut pas le nier. Mais nous avons de beaux débouchés avec par exemple notre marque Capelin de porcs élevés sur paille. La région a beaucoup de mal à maintenir sa production. Ma plus grande crainte c’est de voir notre zone de production passer sous le seuil limite de la viabilité économique : nous devons nous battre pour conserver nos outils de transformation et notre production. Aujourd’hui, les Régions ont plus d’opportunités avec la nouvelle Pac : auront-elles la volonté de soutenir leurs filières d’élevages ? Pour le porc en Auvergne, c’est la dernière fenêtre de tir possible… Ensuite, il sera trop tard. »

Atrial

Optimisation industrielle

Philippe Ducreux, responsable qualité pour le groupe, commente la nouvelle organisation industrielle d’Atrial.

Philippe Ducreux, responsable qualité pour le groupe, commente la nouvelle organisation industrielle d’Atrial.

Né en 2012 du rapprochement des trois structures régionales Eurea, Ucal et Evialis, Atrial disposait de 6 sites industriels lors de sa création. « Nous avons dû restructurer et fermer le site de Saint-Martin-d’Estreaux, dans la Loire, explique Ludovic Lecoeur, le directeur. La production s’est arrêtée en mars dernier. Nous visons une optimisation de nos outils industriels par leur saturation pour écraser les charges fixes. » Hérité d’Evialis, ce site, devenu obsolète, produisait essentiellement pour le ruminant. Ce site était équidistant des sites de Feurs et de Moulins, qui se sont donc vus réattribuer les volumes disponibles (40 % pour le premier, 60 % au second). Dans le même temps, Atrial est engagé dans une démarche de réduction de ses coûts logistiques : « Nos coûts logistiques sont aujourd’hui supérieurs à nos coûts de fabrication. Notre zone de chalandise est grande, depuis le Centre et le Limousin, jusqu’au Rhône-Alpes. »

Parallèlement, deux lignes de granulation ont été supprimées sur le site de Billom, dans le Puy-de-Dôme. « Nous avons transformé l’usine en site de production de mash, explique Philippe Ducreux, responsable qualité pour le groupe. Ainsi notre organisation de production est désormais centrée autour de deux outils de fabrication majeurs, multi-espèces, Feurs et Moulins, et 4 sites de production de mash. De récents investissements ont permis de revoir les équipements industriels : Feurs s’est vu doter d’une 4e ligne de granulation, et d’une tour supplémentaire de stockage augmentant ses capacités de stockage de 12 cellules de 20 m3. »

À Yzeure dans l’Allier, la capacité de dosage a été revue à la hausse, ainsi que la capacité de broyage afin d’alimenter la mélangeuse héritée du site de Saint-Martin-d’Estreaux.

« Les éléments de restructuration sont désormais derrière nous, espère Ludovic Lecoeur. Grâce à cette nouvelle organisation industrielle, nous sommes désormais plus sereins face à l’avenir. Le marché est également plus porteur sur cette campagne 2013-2014. » Atrial annonce une production de 285 000 t, dont 57 000 t en volailles et 37 000 t en porcs. Le volume est toujours commercialisé sous les trois couleurs Atrial pour les productions spécialisées, Alivert pour les ruminants, et Evialis pour le réseau des distributeurs historiques Evialis.

Bernard Nutrition animale

Un marché qui s’ouvre à l’export

David Philippe, l’animateur commercial chargé des bovins viande et Nicolas Meyer, le directeur de Bernard Nutrition animale.

David Philippe, l’animateur commercial chargé des bovins viande et Nicolas Meyer, le directeur de Bernard Nutrition animale.

L’usine de Bernard Nutrition animale est basée à Meximieux dans l’Ain. Elle traite des matières premières en négoce et produit du mash. Elle vend également des aliments granulés dont elle sous-traite la fabrication. « En tout, notre activité représente 100 000 t, dont 20 000 t d’aliments composés », explique David Philippe, l’animateur commercial chargé des bovins viande.

« Notre outil industriel est très simple, décrit Nicolas Meyer, le directeur de Bernard Nutrition animale. Nous stockons à plat et réalisons nos mélanges dans un gros bol mélangeur. » L’usine fonctionne en 2 X 8 et optimise sa logistique, en partie interne, en rechargeant des matières premières sur le Rhin en retour. Sa zone d’activité s’étend de la Savoie à l’Auvergne, de la Loire et la Drôme vers l’Allier.

Spécialisée dans l’alimentation des bovins, l’entreprise s’est diversifiée dans le cheval, qui représente 7 000 t d’aliments et connaît un beau développement à l’export au Maroc, en partenariat avec la société Vitafarm. « Depuis un an, nous expédions 25 t d’aliments, chaque mois, au Maroc. »

DFP Nutraliance

Soutenir les filières de production

Olivier Miquieu, le responsable du secteur hors-sol et Benoît Costes, responsable ruminants.

Olivier Miquieu, le responsable du secteur hors-sol et Benoît Costes, responsable ruminants.

DFP Nutraliance, leader de la nutrition animale sur le Limousin détenu à 50/50 par InVivo et Dumas, fondateur de la société, regroupe plusieurs entreprises qui au total cumulent 150 000 t d’aliments. Derrière le fleuron du groupe, DFP Nutraliance et son site de Saint-Ybard en Corrèze qui produit 110 000 t/an, se trouvent aussi Moulin Beynel qui produit 6 000 t d’aliments bio depuis son site corrézien de Saint-Priest-de-Gimel, et Simbelie, producteur de 35 000 t de mash par an à Ligneyrac, également en Corrèze.

« Chaque entité garde son identité et est autonome sur son site de production », souligne Jean-Claude Floquet, directeur du marketing. Chacun avait d’ailleurs son propre stand au Sommet. La société DFP Nutraliance travaille dans le Limousin et ses départements limitrophes, dans un rayon d’environ 130 km autour de son usine. « La Corrèze et la Haute Vienne constituent les 2 pôles historiques de clientèle de l’entreprise mais aujourd’hui, l’entreprise peut livrer directement ou par l’intermédiaire de ses distributeurs les départements du Lot, du Cantal, de la Dordogne, de la Creuse, de l’Indre, de la Charente et de la Vienne. »

60 % de l’activité est réalisée à destination des ruminants, majoritairement les bovins viande, et 40 % en porcs et volailles, à destination d’organisations de production. « En ruminant, nous avons axé notre développement sur le soutien de la production, revendique Benoît Costes, le responsable ruminants. Nous voulons faire comprendre aux éleveurs pourquoi il faut engraisser et non vendre des broutards. C’est la clé de la rentabilité des filières viandes qui ne peuvent plus compter sur les aides comme ce fut le cas à certaines périodes. Nous voyons les exploitations s’agrandir… et privilégier les cultures végétales. Si nous ne prenons garde, nous allons voir nos filières viande locales disparaître. Le lait a réussi à limiter les dégâts grâce à la robotisation de la traite mais rien n’est gagné. Nous avons créé une opération avec les Jeunes agriculteurs pour soutenir l’installation, en offrant une enveloppe de 1 000 € aux jeunes installés destinée à rémunérer des services par tranche de 250 €. L’idée est d’encourager les éleveurs à solliciter des services extérieurs qui les aident à progresser. » En hors-sol, DFP Nutraliance a également mis en place une opération pour encourager les installations : « Nous nous engageons à leur côté, dans le cadre d’un partenariat qui rassure les structures financières, contre la garantie d’un approvisionnement en aliment pendant 3 ans. »

« Depuis 2012, nous avons investi plus de 2 millions d’euros sur notre site de fabrication pour augmenter nos capacités de granulation, nous nous sommes dotés d’un nouveau poste de chargement et d’un broyeur équipé d’un changement de grille automatique », décrit Jean-Claude Floquet, directeur du marketing.

Franson – Bouvier Distribution

Des matières premières originales pour une usine unique

Marcel Bouvier, dirigeant de Bouvier Distribution, présente le mash de son client belge Franson.

Marcel Bouvier, dirigeant de Bouvier Distribution, présente le mash de son client belge Franson.

L’entreprise Bouvier Distribution est négociant de matières premières en Haute-Savoie. À son catalogue, au-delà de l’offre classique de tout bon négociant, il propose des plus rares tourteaux de germes de maïs, des appétissantes brisures de chips de pommes de terre ou des originales radicelles d’orge… Depuis 5 ans, il expose au Sommet de l’élevage sous les couleurs du fabricant de mash belge Franson. « Je vends des matières premières à Franson qui propose un procédé unique de fabrication de mash, explique Marcel Bouvier, le dirigeant de Bouvier Distribution. Son site de production est doté de silos horizontaux disposant de plusieurs sorties par gravité et dont les parois sont mobiles pour limiter le déplacement de la matière première. Les vérins, chaînes de fabrication et autres élévateurs des systèmes de transferts jugés trop agressifs sont remplacés par des containers, un pont roulant et des tapis roulants plus respectueux des produits. La mélangeuse elle-même est mobile. Outre les incidences sur la qualité des mash produits aux premiers rangs desquels la quasi-absence de fines, les Belges y voient un intérêt purement industriel : « La charge et la décharge sont plus rapides. Moins de transport implique une moindre consommation d’énergie, estimée à 75 % inférieure à une usine classique. L’atténuation de la friction entre le produit et l’installation entraîne moins d’usure et donc de moindres coûts de maintenance… »

Franson est une filiale du groupe Van Malleghem et l’usine de production se trouve à Nazareth, au sud-ouest de Gand.

Grenier coopératif Albigeois

Extruder des graines locales

L’équipe du grenier coopératif albigeois présente la gamme extrudée Ineal.

L’équipe du grenier coopératif albigeois présente la gamme extrudée Ineal.

La coopérative Le Grenier coopératif albigeois est devenu producteur d’aliments du bétail à la faveur de l’arrêt d’une usine locale dont elle a repris l’activité en 1999, se retrouvant fabricant de mash et de granulés. « En 2000, nous avons créé une branche approvisionnement pour suivre l’évolution de notre activité », relate Thierry Roche, le président. Dans cette unité de mash, le Grenier coopératif albigeois utilise de l’extrudé de lin : « Nous avons perçu les possibilités de cette plante qui permet à nos adhérents de diversifier leurs assolements en production végétale et de disposer d’un aliment intéressant pour leurs productions animales, explique Daniel Maurel, directeur de la coopérative. Le lin est également intéressant pour sa conduite culturale économe en phytosanitaire. »

En quelques années, la coopérative a incité ses adhérents à produire du lin et s’est dotée, en 2012, d’un outil d’extrusion, installé à Saint-Juéry près d’Albi. Elle dispose de deux lignes d’extrusion, d’une capacité de production de 10 000 t. « Aujourd’hui 40 adhérents cultivent chaque année 800 ha de lin. Les volumes nécessaires par ailleurs sont contractualisés auprès de structures régionales partenaires. Nous avons la volonté de nous différencier en proposant une offre basée sur une filière locale, traçable. Nous ne revendiquons pas un discours filière qui englobe jusqu’au produit carné final et ses effets sur la santé humaine. » L’usine d’extrusion couvre les besoins de l’usine d’aliments et livre une vingtaine de fabricants. Pour satisfaire leurs besoins, la coopérative a créé la gamme Ineal. La référence Ineal lin existe à trois niveaux d’incorporation : 30 %, 50 % et 70 % et propose une formulation pro, où le lin est incorporé à une association de protéagineux stable. Ineal soja est un extrudé composé à 100 % de soja. Enfin, l’entreprise propose aux fabricants de concevoir leur propre extrudé, réalisé à façon.

« La croissance passe par la diversification, c’est valable du point de vue des coopérateurs, chacun dans son exploitation, mais aussi pour notre structure coopérative », concluent Olivier Massoutié responsable du pôle végétal et Pierre Albouy, responsable du pôle animal.

(...)

Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 681 novembre 2014

 

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Denkaday : l’innovation nourrit le futur

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Le 16 octobre dernier, la société Denkavit a organisé son deuxième Denkaday à Châteaugiron (35). Plusieurs intervenants d’horizons différents ont échangé autour du thème innover aujourd’hui pour construire demain. Des tendances en matière d’ingrédients, de santé animale, de physiologie et même psychologiques ont enrichi cette journée.

M. Herman Koning, psychologue et analyste des tendances : « L’étude de la démographie est l’une des clés pour anticiper. C’est une véritable boule de cristal. »

M. Herman Koning, psychologue et analyste des tendances : « L’étude de la démographie est l’une des clés pour anticiper. C’est une véritable boule de cristal. »

Animé par M. Jean Marc Brisset, directeur commercial de Denkavit France, le Denkaday s’est articulé autour de l’innovation pour conquérir les marchés de demain. La culture du changement n’est pas évidente à mettre en place et chaque génération construit des besoins différents. M. Herman Koning, psychologue et analyste des tendances, était invité à décrire ces changements sociaux-culturels et surtout apporter les bases pour mieux les apprivoiser, afin de ne pas être hors-jeu. L’alimentation, besoin vital, est au cœur de chaque génération. « L’étude de la démographie est l’une des clés pour anticiper, lance-t-il. C’est une véritable boule de cristal. Par exemple, la génération des 51-60 ans (la plus importante à ce jour), dite des "Babyboomers ", a connu la fin de la guerre et ses restrictions. Elle possède aujourd’hui un capital non négligeable qu’elle dépensera, elle profitera et une bonne alimentation fait partie de ses priorités. Donc pour les entreprises, il faut prévoir des services, un marketing ciblé sur le plaisir, le bien-être, etc. A contrario, les 16-30 ans, dits les "Milleniums", sont très centrés sur le collaboratif et le partage. L’alimentation locale, le rapprochement vers les agriculteurs, etc. font partis de leurs valeurs. Un besoin de connaissance, de plus en plus précis, de ce qu’il mange les pousse à s’intéresser aux cultures et à l’alimentation des animaux qu’ils retrouvent dans leur assiette. Ce qui les éloigne de la future génération des 1-15 ans, les "Aborigènes numériques", qui sont nés avec les nouvelles technologies mais qui oublient peu à peu les bases des liens sociaux. »

Cette présentation a permis de comprendre la nécessité de mieux communiquer auprès du consommateur final même pour la filière de la nutrition animale, qui n’est pas aujourd’hui en lien direct avec ce dernier mais qui le devient petit à petit. « Afin d’innover pour demain, je vous propose de retenir 5 notions à garder en tête pour chaque projet : le local, l’authentique, le traçable, la qualité et l’éthique », conclut le psychologue.

L’origan : ingrédient de demain ?

Anaïs Augé, chef de produit porcelet chez Denkavit France, a présenté les derniers essais de la société effectués avec l’huile essentielle d’origan. « Elle se compose de 30 constituants différents agissant en synergie, rappelle Anaïs Augé. On retrouve le carvacrol et le thymol ainsi que des monoterpènes composés de groupes phénoliques. Selon la bibliographie, les propriétés reconnues de cette huile essentielle sont : une activité antimicrobienne, antioxydante, antifongique et une amélioration de la consommation d’aliments, de la digestion et de la croissance. Pour ces dernières, les études ne vont pas toutes dans le même sens, il faut donc rester prudent. »

L’équipe a donc voulu savoir si l’huile essentielle, tout d’abord sous forme de poudre, pouvait être efficace dans la ration de la truie en lactation. À savoir si celle-ci influence positivement la santé et les performances de la truie et de ses porcelets. « Pour cela, nous avons émis 3 hypothèses quant à l’utilisation de l’huile essentielle d’origan en poudre :

- augmentation de la consommation d’aliments chez la truie (production laitière supérieure et meilleur GMQ des porcelets),

- statut sanitaire amélioré avec une diminution du comptage bactérien et oocystes d’isospora Suis dans les fèces de la truie, diminution des cellules dans le lait et du score diarrhéique,

- une reconnaissance de l’arôme d’origan par les porcelets nés de mères supplémentées en origan et donc une augmentation de la consommation du lait en poudre supplémenté avec de l’origan. »

L’étude a été réalisée en administrant 37,5 mg d’origan par kg d’aliment, à 42 truies (Topigs30), et avec un plan factoriel en 2x2 (lait en poudre contrôle et lait en poudre origan) : 2 traitements truies (J7 à J27) et 2 traitements porcs (J2 à J10). « Nous avons effectué plusieurs mesures sur les truies : le poids, l’épaisseur de lard dorsal 7 jours avant la mise bas et à J27, prélèvements d’échantillons de fèces (comptage bactérien, comptage d’Isospora suis, MS, pH et acides gras à chaîne courte), de colostrum (à J1), de lait, fèces, urine (mesure de carvacrol et thymol) à J20 et enfin nous avons mesuré la consommation alimentaire journalière. Concernant les porcelets, le nombre de nés vivants, mort-nés, momies et sevrés a été calculé. Leur poids de naissance et de sevrage, leur GMQ, les causes apparentes de mortalités, le score diarrhéique, la consommation de lait en poudre/jour/portée et enfin la consommation d’aliments/semaine/portée sont autant d’éléments ayant permis d’en déduire les principales conclusions de l’essai. » Quels sont les résultats ? Seul le carvacrol est retrouvé au niveau des excrétions telles que l’urine, le lait ou les fèces. « L’augmentation de la consommation d’aliments par la truie n’est pas confirmée, il n’y a pas de différence de GMQ. Nous nous attendions à un comptage bactérien dans les fèces plus bas. Par contre le statut sanitaire est amélioré du fait d’une meilleure hygiène mammaire (avec moins de cellules) et d’un score diarrhéique réduit. La reconnaissance de l’arôme origan n’est pas non plus confirmée. »

L’essai s’est fait également avec de l’huile essentielle sous forme liquide. 2 ml ont été distribués aux porcelets à différents moments : lors des soins, des adoptions et à 12 jours d’âge. Les points forts retirés du test sont une odeur agréable, une bonne tolérance, un effet rapide sur la flore intestinale, un poids de sevrage supérieur et une efficacité en préventif supposés. Denkavit propose d’ores et déjà différents produits à base d’origan sous forme poudre et liquide.

(...)

Caroline Morice

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 681 novembre 2014

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Liste des exploitants enregistrés du secteur de l’alimentation animale

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La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a publié, le 2 décembre, la liste actualisée des exploitants enregistrés dans le secteur de l’alimentation animale. Elle regroupe les fabricants d’aliments, fournisseurs de matières premières, transporteurs et distributeurs d’aliments pour animaux. Le règlement 183/2005/CE instaure une obligation d’enregistrement des exploitants du secteur de l’alimentation animale. Les fabricants et éleveurs doivent donc impérativement se fournir auprès d’établissements enregistrés. La DGCCRF invite toute entreprise absente de la liste à se manifester.

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La Revue de l’Alimentation Animale 682 – Décembre 2014

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couv-RAA682

 

Édito
On a un jour 20 ans

Revue de presse

Actualités
1995-2015 : La Revue noire : 20 ans au cœur du métier
Convention Coop de France NA : partenaires des filières d’élevage pour une reconquête des marchés
Sanders Nord : nouvel investissement de 7 millions d’euros
Au CRZA d’InVivo NSA : l’expérimentation n’exclut pas les conditions de bien-être
En bref

Entreprises
Minéraux au Space 2014 : toujours au plus près des éleveurs
Pancosma : des techniques au service des minéraux organiques
Laboratoire d’analyses : garantir et innover, le métier d’InVivo Labs

Filières
Volailles de chair : des stratégies nutritionnelles pour renforcer la compétitivité

Nutrition
World Nutrition Forum Biomin : la durabilité à l’honneur

Matières Premières
Région Centre : le soja bio part en conquête
Luzerne : plan stratégique pour répondre à la demande

Foires et salons
Allemagne : EuroTier, reconnaissance internationale

Gros plan sur...
Macro et oligo-éléments
Équipement de broyage et de mélange

Agenda

Annonces classées

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Convention Coop de France Nutrition Animale : partenaires des filières d’élevage pour une reconquête des marchés

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Début novembre, les coopératives de la nutrition animale et leurs partenaires se sont donné rendez-vous à Paris pour une demi-journée d’échanges et de débats. Reconquête du marché intérieur, acceptabilité sociale de l’élevage et dynamisme des productions animales ont été les principaux thèmes abordés lors de la convention. (Voir également article de la RAA 680, Snia/Coop de France : « Notre métier, c’est aussi de communiquer »)

Jean-Luc Cade, président de Coop de France Nutrition Animale.

Jean-Luc Cade, président de Coop de France Nutrition Animale.

Construite comme « un espace de rencontre entre adhérents autour des grandes thématiques de l’année », la Convention organisée par Coop de France Nutrition Animale (NA) s’est ouverte sur un rappel des faits marquants des douze derniers mois. « Une fois de plus, les filières françaises de productions animales affichent une petite forme », observe Jean-Luc Cade, président de Coop de France NA.

« En volaille, la suppression des restitutions a généré une chute des exportations de poulet vers les pays tiers, alors qu’en parallèle, les importations progressent, soutenues par une consommation dynamique. » Dans ce contexte, la grande perdante est indéniablement la filière volaille française, qui voit la production de dindes et de canards suivre la même tendance baissière que le poulet de chair (voir article p. 30, Poulet de chair : des stratégies nutritionnelles pour renforcer la compétitivité). « À l’inverse, la filière œuf affiche 5 % de hausse de production au premier semestre 2014, boostée par la mise aux normes des élevages. Mais la consommation des ménages a stagné, ne permettant pas d’absorber cette hausse, qui se traduit aujourd’hui par une situation de surproduction. »

Dans son diagnostic de l’état des productions animales, le président s’est ensuite intéressé aux ruminants. Si la filière bovine est, elle aussi, marquée par un recul de la production, quelques notes d’optimisme ont cependant résonné à propos du secteur laitier. « La nouvelle campagne 2014-2015 a débuté de manière dynamique, grâce à de bonnes conditions climatiques, au maintien du prix du lait à un bon niveau et, il faut le dire, grâce à la contraction du prix des aliments vaches laitières », énumère Jean-Luc Cade, qui fait remarquer que la collecte restait, fin août, en déficit de 2,6 % par rapport au quota national.

En ovins, Coop de France NA observe la baisse chronique des abattages, ainsi que la diminution du poids moyen des agneaux. « La productivité numérique est en baisse tendancielle depuis plusieurs années, avec en moyenne 0,67 agneau par brebis. Il y a un vrai besoin d’appui technique dans la filière ovine. »

Du côté du porc, enfin, Jean-Luc Cade s’inquiète de la rentabilité des élevages. « L’équilibre économique n’a pas été atteint en moyenne par les producteurs français de porc et nous avons toutes les raisons de croire qu’il en sera de même pour l’année en cours », avertit le président. Certains dans la salle prédisent même le croisement des courbes de productions d’aliments porcs et bovins dans les prochaines années… « Il faut aussi noter la nette progression de la vente d’aliments complémentaires, qui traduit l’attrait des éleveurs pour la fabrication à la ferme. Mais faut-il s’en réjouir ? », s’interroge encore Jean-Luc Cade.

Matières premières : abondantes et bon marché

Sur le marché des matières premières, les disponibilités croissantes en blé et en maïs, ainsi qu’en tourteaux et en fibres, laissent espérer une baisse importante du coût des approvisionnements (premier poste de dépenses des fabricants d’aliments). La récolte « atypique » de blé qu’ont connu les céréaliers français y contribue largement : « Une proportion importante des blés meuniers a été déclassée vers la qualité fourragère, mais la qualité est très disparate en fonction des bassins de production. On observe que le marché se segmente progressivement, avec un différentiel de prix entre blé meunier et fourrager dépassant ponctuellement les 40 euros/tonne. » Les rendements records, qui se confirment en maïs, viennent compléter un tableau déjà très positif pour les récoltes françaises. Les prix des tourteaux de soja, de tournesol et de colza poursuivent visiblement leur érosion : « Le tourteau de soja affichait 480 euros la tonne en février. Fin septembre, le même produit se négociait autour de 375 euros la tonne », illustre le président. L’évolution du prix des aliments composés suit naturellement celle des matières premières, « avec un délai technique incompressible ». Ce phénomène de lissage, qui s’opère à la hausse comme à la baisse, est directement lié aux achats à terme de matières premières par les fabricants d’aliments. « Depuis le mois de juin, le prix de vente moyen des aliments composés a amorcé une baisse qui devrait se poursuivre avec l’épuisement des anciennes couvertures d’achats de matières premières et leur renouvellement par des matières premières moins chères », insiste Coop de France NA.

Sécurité sanitaire garantie pour le made in France

Coop de France NA nourrit de grandes ambitions pour le référentiel Oqualim, mis en place dès 2008. Cet outil collectif, qu’on ne présente plus, est déjà très largement diffusé parmi les entreprises coopératives. « 102 sites d’entreprises coopératives sont aujourd’hui engagés dans la démarche. En termes de volume, la certification tutoie les 95 % de la production des entreprises coopératives », apprécie Jean-Luc Cade. Mais les promoteurs d’Oqualim (Coop de France NA, Snia, Afca-Cial, SDVF, Qualimat) ne comptent pas en rester là : « La certification française doit devenir la référence incontournable, partagée de manière transversale par les filières de productions animales au sens large », lance-t-il.

Une ambition « forte mais réaliste », dont Véronique Fontaine-Heim, directrice QHSE du groupe Sodiaal, s’est fait l’écho. « La démarche Oqualim est particulièrement intéressante pour notre filière laitière, car la nutrition animale influence la qualité du lait et donc nos produits finis, cadre-t-elle. Disposer d’un système de certification et d’analyse en amont est très rassurant pour nous, notamment en matière de traçabilité. La nutrition a intérêt à dire davantage tout ce qui est fait en matière de sécurité sanitaire. »

Jean-Louis Zwick, président de Sud-Ouest Aliment. Les contraintes imposées par Oqualim permettent un retour sur investissement pour les entreprises qui s'engagent.

Jean-Louis Zwick, président de Sud-Ouest Aliment. Les contraintes imposées par Oqualim permettent un retour sur investissement pour les entreprises qui s'engagent.

Jean Louis Zwick, directeur général de Sud-Ouest Aliment, va dans le même sens : « La certification est créatrice de valeur. Les contraintes imposées par Oqualim, on les accepte parce qu’elles sont un gage de confiance pour nos partenaires et qu’elles permettent un retour sur investissement pour les entreprises qui s’engagent ». Reprenant à son compte l’adage selon lequel une chaîne est aussi solide que son maillon le plus faible, le directeur général s’est inquiété de ceux qui restent volontairement « hors-jeu ». « Il faut convaincre les entreprises qui ne se sont pas encore approprié la certification Oqualim, elles représentent un risque pour l’ensemble des acteurs de la nutrition animale. » Et d’ajouter : « Si convaincre ne suffit pas, il faudra peut-être exiger. »

Pour Jean-Luc Cade, le développement d’Oqualim participe à la reconquête du marché intérieur des produits animaux. « La certification doit devenir à terme un élément obligatoire des cahiers des charges et faire partie intégrante de la promesse faite au consommateur, portée par l’étiquetage d’origine France. »

(...)

O. W. 

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 682 décembre 2014

 

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Enquête Agreste matières premières

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Dans son numéro 317 d’octobre 2014, Agreste, le service de statistiques du ministère de l’Agriculture, publie un compte rendu* de son étude sur les matières premières des aliments composés pour animaux de ferme en 2012. « Pour l’année d’étude, la production industrielle d’aliments composés pour animaux de ferme s’élève à 22 millions de tonnes. Avec l’augmentation des aliments complémentaires pour la filière bovine, la part totale des composants protéiques, tourteaux essentiellement, s’accroît légèrement depuis 2006. » Parmi eux, les tourteaux de soja, d’origine américaine, cèdent du terrain à ceux de tournesol, produits sur le continent. La part des composants énergétiques destinés aux volailles et aux porcs constitués essentiellement de céréales, s’est réduite. « L’évolution des prix a favorisé l’incorporation de maïs au détriment de l’orge, mais le blé conserve sa première place avec près de la moitié des céréales utilisées. » L’auteur de l’étude fait preuve de pédagogie et analyse de manière didactique l’évolution de l’incorporation des différents composés dans les aliments.

*Disponible sur : www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur317.pdf

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Volailles de chair : des stratégies nutritionnelles pour renforcer la compétitivité

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L’Itavi (Institut technique pour l’aviculture) organisait une journée nationale consacrée aux volailles de chair le 20 novembre dernier à Pacé, en Ille-et-Vilaine. Les spécialistes se sont succédé à la tribune pour présenter les avancées techniques et scientifiques en termes de conduites d’élevage, de santé et d’alimentation des volailles de chair. L’occasion de dévoiler des stratégies nutritionnelles originales permettant d’améliorer la compétitivité de la filière.

La journée nationale consacrée aux volailles de chair a réuni tous les spécialistes de la filière à Pacé, en Ille-et-Vilaine, le 20 novembre 2014. Jean-Michel Choquet, de l’Itavi, qui organisait cette journée, présidait les différentes sessions visant dans l’ensemble à chercher des solutions pour aider une filière certes performante mais en difficulté. Cécile Berri, de l’Inra Centre Loire, s’est ainsi intéressée aux stratégies nutritionnelles de pré-abattages pour améliorer la qualité des viandes de poulets et a présenté des résultats intéressants susceptibles de renforcer la compétitivité de la filière. « La consommation de poulets évolue », souligne la chercheuse qui rappelle que les produits de découpe représentent aujourd’hui deux tiers de la consommation, le poulet entier représentant seulement un tiers. « Les attentes sont donc différentes selon le produit : la qualité sensorielle reste un critère important, mais le format, l’aspect, la présence d’exsudat comptent également beaucoup. »

Moduler le pH ultime

Cécile Berri, de l’Inra Centre Loire, a présenté des stratégies nutritionnelles de pré-abattage.

Cécile Berri, de l’Inra Centre Loire, a présenté des stratégies nutritionnelles de pré-abattage.

Avec 44 % d’importations de viande de poulet (chiffres 2012), la France affiche un réel problème de compétitivité. Afin de proposer une viande adaptée à la découpe et à la transformation à un prix compétitif, l’UMT Bird (voir encadré) a donc mis au point, dans le cadre d’un projet Casdar*, une stratégie nutritionnelle de pré-abattage : il s’agit d’intervenir sur le pH ultime (pHu) du filet, qui est un indicateur de la qualité organoleptique et technologique de la viande. « La qualité de la viande est largement déterminée par la chute de pH post-mortem, détaille la chercheuse. Si le pH est faible, la viande aura tendance à être acide, exsudative et présentera des pertes élevées lors de la cuisson. Un pH élevé signifie une viande plus tendre après cuisson mais posera problème sur le plan sensoriel car la viande sera plus sèche en bouche. La valeur intermédiaire à trouver se situe entre 5,8 et 5,9. » Le pH ultime (des trois derniers jours) dépend essentiellement des réserves des muscles en glycogène, autrement dit le sucre : « Si ces réserves sont faibles, le pHu se stabilisera à une valeur élevée », indique Cécile Berri.

La variation de ce glycogène musculaire dépend d’un ensemble de facteurs tels que la génétique, les conditions d’abattage mais aussi l’alimentation, objet de l’étude de l’Inra. Il a été démontré qu’un apport déficitaire en lysine et excédentaire en autres acides aminés (AA) favorise la production de viande acide et donc d’une qualité technologique médiocre. À l’inverse, un apport élevé en lysine couplé à un déficit en autres AA favorise la production d’une viande au pHu suffisamment élevé, à condition de garder un apport minimum en AA. L’impact observé sur le rendement filet a des répercussions sur plusieurs caractéristiques qualitatives (exsudat et luminance) et induit des économies de production importantes sur le produit fini : « La différence se fait quand on prend en compte les coûts de préparation, notamment grâce aux pertes en eau limitées », précise la chercheuse, qui rappelle qu’une mauvaise alimentation peut engendrer des surcoûts importants.

Pour l’Inra, ces premiers résultats offrent des perspectives d’amélioration et d’homogénéisation de la qualité de la viande de poulet par l’alimentation. « Ce type de stratégie nutritionnelle peut se développer encore avec d’autres études permettant de mieux comprendre ces mécanismes et de, pourquoi pas, générer des biomarqueurs pour au final améliorer la qualité, et donc la compétitivité », conclut Cécile Berri.

(...)

Sarah Le Blé

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 682 décembre 2014

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Allemagne : EuroTier tient salon à Hanovre

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Comme à chaque édition, le premier salon mondial de l'élevage a accordé une place de choix au secteur de la nutrition animale, avec plusieurs innovations lancées à Hanovre. Pour de nombreuses sociétés, EuroTier est une rampe de lancement pour de nouveaux produits ou concepts. Rencontre avec quelques entreprises du secteur présentes lors de cette semaine.

Les visiteurs se pressent à l'entrée du salon de bonne heure le matin.

Agravis

Dix millions d'euros pour une nouvelle usine

Agravis Raiffeisen AG, avec ses 6 000 employés et 7,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, est un acteur incontournable de l'agriculture allemande, actif dans plusieurs métiers : l'énergie, la construction et les marchés agricoles. Lors de la conférence de presse traditionnelle d'EuroTier, les responsables du groupe ont rappelé que les productions animales ont représenté 1,15 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2013, avec 400 points de présence surtout au nord de l'Allemagne. Les 15 usines d'aliments du groupe ont produit 3,6 millions de tonnes d'aliments en 2013. Le groupe Agravis fait partie des leaders allemands de la production d'aliments porc avec une production annuelle d'1,16 million de tonnes. Afin de diminuer ses coûts de logistique et de permettre une expansion vers le sud, Agravis a annoncé à Hanovre la construction prochaine d'une nouvelle usine d'aliments située au sud de l'Allemagne à Straubinger Hafen, aux confins des frontières tchèque et autrichienne. D'un investissement de dix millions d'euros, cette nouvelle usine, dont les travaux débutent symboliquement le 17 décembre prochain, devrait démarrer début 2016 pour produire 30 000 tonnes d'aliments spéciaux (minéraux, complémentaires et concentrés protéiques).

Biochem

Lancement de la marque 4 Feed!

4 Feed! est la nouvelle marque lancée à EuroTier par l'allemand Biochem. Il met ainsi en valeur plus de 25 ans de savoir-faire sur les additifs et de création de concepts flexibles et individuels pour tous types d'animaux ou de marchés, et pour des additifs simples ou combinés. « Le but de Biochem est de créer des chaînes de valeur avec ses additifs, et avec des bénéfices pour quatre cibles :

- Pour les animaux, grâce à une meilleure santé et un aliment plus équilibré.

- Pour les agriculteurs, grâce à une meilleure profitabilité et une économie de nutriments.

- Pour les producteurs d'aliments, grâce à plus de flexibilité dans la formulation et la mise au point de formules performantes pour les clients.

- Pour les consommateurs à la recherche de productions animales durables et saines. »

Enregistrée début 2014 comme marque européenne, 4 Feed! vise au final à valoriser le portfolio de produits de Biochem sur toute la chaîne de production, tout en étant un outil permettant de prendre en compte les attentes spécifiques des différents maillons de la filière, de l'agriculteur au producteur d'aliments. Créée en 1986, Biochem est aujourd'hui présente dans plus de 50 pays et compte 13 filiales et plus de 35 distributeurs de par le monde.

Bretagne Commerce International

Un pavillon France-Bretagne remarqué

23 sociétés françaises étaient réunies sous le pavillon France-Bretagne.

23 sociétés françaises étaient réunies sous le pavillon France-Bretagne.

Vingt-trois exposants français, essentiellement bretons, étaient regroupés sous le drapeau France, en partenariat avec Bretagne Commerce International, structure issue de la fusion, intervenue il y a deux ans entre CCI International Bretagne et Bretagne International. « Nous avions une trentaine d'exposants en 2012. La différence, avec le nombre d'exposants en 2014, provient de l'organisation cette année du salon VIV-Europe d'Utrecht », explique Frédéric Barbier en charge du stand collectif. Une grosse partie des exposants avait comme cœur de métier la nutrition santé et se situait dans le hall 16. Une demi-douzaine d'entreprises exposait à Hanovre pour la première fois comme MG2Mix, Global Natura, Synthèse Elevage, Lodi Group ou Eurotech. « Après un premier jour calme, les deux journées suivantes ont été très dynamiques et nos exposants sont globalement satisfaits de leur présence, résume M. Barbier qui estime qu'EuroTier reste le salon de référence des filières animales toutes espèces, avec cette année une présence plus marquée du visitorat étranger ».

Delacon

Un nouveau design Corporate

Sur le stand Delacon, de gauche à droite : Martin Broëtel, responsable marketing, Markus Dedl, directeur général, et Karina Umdasch, responsable communication.

Sur le stand Delacon, de gauche à droite : Martin Broëtel, responsable marketing, Markus Dedl, directeur général, et Karina Umdasch, responsable communication.

Ayant au centre de son stand un magnifique arbre en bois blanc et vert, l'Autrichien Delacon a profité du salon EuroTier pour communiquer sur son nouveau design Corporate et ses innovations.

« Ce nouveau design et cette nouvelle communication sont dans la continuité des activités de la société créée il y a 26 ans par mon père Helmut Dedl », affirme sur son stand Markus Dedl, l'actuel directeur général de la société autrichienne spécialisée en additifs phytogéniques pour animaux d'élevage. Au-delà de son design remarqué, le stand de Delacon comportait un « scent bar » permettant aux visiteurs de découvrir une sélection de substances naturelles utilisées par l’entreprise pour fabriquer ses additifs phytogéniques. « Notre stand a reçu simultanément jusqu'à 70 visiteurs de plus de 20 nations », ajoute Karina Umdasch, la toute jeune responsable communication du groupe arrivée en octobre. Si les additifs pour volailles et porcs arrivent en tête des ventes de Delacon, le secteur ruminants connaît la plus forte croissance avec le lancement, depuis deux ans, d'Actifor, une gamme de produits à base de substances naturelles comme des huiles essentielles et des saponines. Après avoir lancé Actifor Pro, un additif « améliorant l'état corporel et la fertilité des vaches laitières tout en améliorant la qualité du lait », Delacon vient de mettre sur le marché européen deux nouveaux produits : Actifor Boost, qui « réduit les émissions d'ammoniac et de méthane, augmente la dégradation des fibres et améliore la digestibilité et l'absorption des protéines », et Actifor Power davantage destiné aux bovins à l'engraissement, pour « l’amélioration de la production de salive et une meilleure dégradation des fibres ».

« Nous souhaitons continuer à développer des produits entièrement naturels et exploiter au maximum la puissance de la nature », conclut Markus Dedl qui nous signale l'ouverture début octobre d'une nouvelle filiale en Inde.

ForFarmers

8,6 millions de tonnes d'aliments en 2013

Yoram Knoop, président-directeur général de ForFarmers, en train de présenter les chiffres clés de l'activité 2013 à Hanovre.

Yoram Knoop, président-directeur général de ForFarmers, en train de présenter les chiffres clés de l'activité 2013 à Hanovre.

En reprenant Hendrix et BOCM Pauls en 2011, le groupe coopératif néerlandais ForFarmers s'est hissé au premier rang des producteurs d'aliments européens. Yoram Knoop, président-directeur général du groupe depuis un an, a rappelé à EuroTier les chiffres clés de l'activité 2013 de l'entreprise, lors de deux conférences de presse respectivement en anglais et en allemand : un chiffre d'affaires de 2,6 milliards d'euros, 8,6 millions de tonnes d'aliments, plus de 35 sites de production dans quatre pays (Pays-Bas, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne), plus de 2 200 employés et plus de 25 000 clients agriculteurs. Le porc arrive en tête de l'activité en 2013 avec 37 % des ventes, suivi des ruminants (32 %), puis de l'aliment volailles (22 %). Au niveau de la répartition géographique de l'activité, les Pays-Bas représentent 41 % des ventes en 2013, suivis du Royaume-Uni (32 %), puis de l'Allemagne (19 %) et de la Belgique (8 %).

« Le groupe a connu un bon premier semestre 2014 », commente Yoram Knoop qui signale notamment le bon développement depuis deux mois des ventes d'aliments bio. « Mais notre position reste faible en Allemagne et nous devons améliorer notre efficacité et développer davantage de services pour les clients », ajoute le directeur-général. La stratégie du groupe vise à être présent sur les segments les plus attractifs du marché et à davantage travailler avec des partenaires, comme c'est le cas avec Nutreco, pour produire ensemble de l'aliment porcelet ou développer de nouveaux produits. « Dans un contexte de restructuration des exploitations d'élevage (les entreprises les plus fortes deviennent plus grandes et les plus faibles disparaissent), nous devons étudier où sont les possibilités de développement et mettre en avant nos différences sur le marché », conclut Yoram Knoop qui prône l'unicité du groupe au travers de la marque unique « One ForFarmers ».

(...)

Philippe Caldier

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Vente d’antibiotiques vétérinaires en baisse

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En 2013, le volume total des ventes d’antibiotiques s’élève à 699 tonnes. Toutes espèces animales confondues, le niveau d’exposition des animaux aux antibiotiques est pour la première fois inférieur à celui de 1999, année de lancement du plan de surveillance (-5,5 %). L’exposition globale en 2013 a par ailleurs diminué de 7,3 % par rapport à l’année 2012, et de 15,7 % sur les cinq dernières années*. « Cette évolution globale doit être nuancée en fonction des espèces de destination et des familles de molécules. Ainsi, entre 2012 et 2013, l’exposition aux antibiotiques a diminué de 6,6 % pour les bovins, de 5,4 % pour les volailles, de 4 % pour les porcs et de 1,7 % pour les carnivores domestiques. En revanche, elle a augmenté de 3,6 % pour les lapins. » Sur les cinq dernières années, l’exposition par voie orale a diminué de 24,3 % alors qu’une augmentation de 9,4 % est observée pour la voie injectable. « Cette diminution de l’exposition par voie orale est principalement liée à une diminution de l’utilisation de prémélanges médicamenteux (-45,9 % sur 5 ans et -15,4 % en 2013 par rapport à l’année 2012). Ces variations traduisent vraisemblablement une diminution de l’utilisation des antibiotiques en prévention », précise l’Anses. L’exposition des animaux aux antibiotiques critiques (céphalosporines de 3e et 4e générations et fluoroquinolones) s’est stabilisée depuis quelques années. En 2013, toutes espèces animales confondues, on observe une baisse importante de l’utilisation des céphalosporines (-9,8 % par rapport à 2012) et une baisse plus faible des fluoroquinolones (-1,5 %). « Il convient néanmoins de surveiller avec attention les augmentations observées chez certaines espèces animales, en particulier chez les carnivores domestiques, chiens et chats notamment, pour lesquels l’exposition aux céphalosporines a augmenté de 25 %, entre 2012 et 2013, et celle aux fluoroquinolones de 12,2 %. » L’Anses renouvelle sa recommandation de réserver l’usage des céphalosporines de dernières générations et des fluoroquinolones en dernier recours, « pour des situations particulières qui doivent être identifiées par filière et strictement encadrées ».

*Source : Rapport suivi des ventes de médicaments vétérinaires et Rapport annuel de pharmacovigilance vétérinaire de 2013.

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Au CRZA d’InVivo NSA : l’expérimentation n’exclut pas les conditions de bien-être

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Comme tous les élevages, le Centre de recherches zootechniques appliquées (CRZA) d’InVivo Nutrition et Santé Animales (NSA), à Montfaucon (01), se doit de respecter les normes bien-être. De nombreux bâtiments ont été et sont encore réaménagés. Mais il arrive, pour les besoins de la recherche, que les animaux ne soient pas logés dans les conditions des normes de bien-être. Le centre doit recevoir une dérogation plaçant les animaux dans le registre des conditions d’élevage expérimentales.

Les sacs d’aliments sont attribués par cage selon les schémas expérimentaux.

Les sacs d’aliments sont attribués par cage selon les schémas expérimentaux.

Le vaste domaine du Centre de recherches zootechniques appliquées (CRZA) d’InVivo NSA, à Montfaucon (01), compte une vingtaine d’hectares. Il abrite 19 bâtiments. La porcherie est en plein travaux. « Nous aménageons les bâtiments pour pouvoir élever les truies en groupe, selon les normes de bien-être, déjà appliquées sur le terrain, explique Arnaud Cousin, le responsable du CRZA. En tant que site expérimental, nous nous devons d’être exemplaires dans nos pratiques. » Jusqu’alors, l’élevage, naisseur-engraisseur de 100 truies, disposait encore d’une dérogation pour continuer à élever ses truies de manière individuelle. Il est conduit en 7 bandes, toutes les 3 semaines et va passer en 4 bandes et adopter le sevrage à 21 jours, soit une conduite en 5 semaines. De nouveaux silos sont en cours d’installation : « Chaque Dac sera alimenté par deux silos différents. Le Dac est électronique et chaque animal est identifié par une puce, ce qui nous offrira une grande souplesse dans la répartition des aliments. » En engraissement, certains cochons sont élevés individuellement, pour les besoins des schémas expérimentaux. Pour cela, le CRZA doit disposer d’une autorisation : « Quand on doit élever les animaux dans des conditions différentes des conditions du terrain, il faut en justifier le besoin, souligne Claire Launay, la responsable scientifique et réglementaire d’InVivo NSA. Une autorisation peut alors être accordée. Mais nous devons réitérer ces demandes pour chaque programme expérimental. »

Mise aux normes et dérogation

C’est parfois le cas en volailles. Carole Margetyal, ingénieur R&D InVivo volaille de chair : « Au CRZA, nous élevons certains animaux dans des cages individuelles. Ce n’est pas conforme aux normes Bien-être, mais nous pouvons bénéficier de dérogation car nous respectons ainsi les préconisations des comités d’éthique de n’utiliser que le nombre minimum et suffisant d’animaux en test. » Le premier bâtiment du domaine de Montfaucon abrite une salle de 144 petites cages contenant 2 animaux, généralement des poulets standards, qui y demeurent jusqu’à 21-28 jours. Ces anciennes cages de digestibilité sont aujourd’hui destinées à tester des screening d’additifs : « On peut y faire 12 traitements ce qui permet, avec 288 animaux, de multiplier les répétitions et obtenir une puissance expérimentale qui nécessiterait en parquet au sol dix fois plus d’animaux. »

Chaque cage, identifiée par son numéro, se voit attribuer un aliment dont la quantité à distribuer est préparée pour tout l’essai. Les aliments testés sont fabriqués à Château-Thierry, au siège d’Inzo, à une dizaine de kilomètres. Là-bas, un atelier, dédié à la fabrication d’aliments expérimentaux, produit pour les différents centres de recherche du groupe, et parfois pour les clients, des lots de 300 kg à 1 tonne.

Dans le même bâtiment, en face, se trouvent les poulets labels. « Ils sont sur 3 parquets en 9 loges de 12 m2 accueillant jusqu’à 150 poulets, décrit Carole Margetyal. Ils nous permettent de mener 3 traitements et trois répétitions. » Ce dispositif, d’une moindre puissance statistique présente l’intérêt d’être équipé de parcours d’extérieur d’une surface conforme aux conditions d’élevage. Aménagés en éventail autour du bâtiment, ils sont indispensables pour tester les aliments dans les conditions les plus proches du terrain. « Pour pallier la faiblesse de ce dispositif, on peut traiter les animaux par groupe, souligne l’ingénieur. Nous effectuons, par exemple, des pesées de groupe de 10, ce qui nous permet de multiplier la puissance expérimentale. Nous sommes toujours dans le compromis entre la faisabilité technique et économique des mesures et la puissance statistique. »

Le plus vaste des bâtiments volaille abrite les poules pondeuses, dont les cages sont aux normes Bien-être depuis 2 ans. « Ici, les poules sont 20 par cages dans 108 cages soit 2 160 animaux », décrit Lionel Jeay, ingénieur R&D InVivo spécialiste des pondeuses. Les poules arrivent prêtes à pondre à 18 semaines et demeurent 10 mois dans les bâtiments d’essais. « Nous pouvons réaliser, ici, 18 répétitions qui sont en outre réalisées sur des groupes de 20 animaux, précise Arnaud Cousin. Ces données, plus représentatives, donnent encore plus de puissance statistique à notre modèle car l’effet de groupe écrase le biais individuel. » Chaque cage est équipée d’une mangeoire amovible qui permet de faire des relevés de consommation hebdomadaire

Les 4 autres salles de ce bâtiment abritent chacune 72 cages avec 1 à 3 poules : « Ici, les données sont plus précises car plus proches de l’individu, cela peut être nécessaire pour appréhender la variabilité d’une souche par exemple qui nécessite des données individuelles. Mais la puissance statistique est moindre. Comme en volailles de chair, l’intérêt est de mettre moins d’effectifs à contribution. » Pour cumuler données individuelles et puissance statistique, un même essai peut être mené dans deux types de salles.

(...)

Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 682 décembre 2014

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Luzerne : plan stratégique pour répondre à la demande

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La demande en protéines végétales devrait continuer à augmenter dans les années à venir, pour répondre à la hausse continue de consommations de viande et produits laitiers. Fin novembre, Coop de France Déshydratation a organisé son assemblée annuelle. Ce fut l’occasion de présenter sa réflexion autour d’un plan stratégique pour augmenter la production française, explorer de nouveaux débouchés et relever les défis de la transition énergétique.

Les productions de viande et de produits laitiers ne cessent d'augmenter dans le monde et les pays dits émergents en sont les principaux acteurs. Il y a donc une demande soutenue et durable en protéines végétales pour alimenter les élevages. Sur la période 2013-2014, la production européenne de fourrages séchés a atteint un niveau bas avec 3 300 000 t et se redresse en 2014-2015 avec 3 670 000 t.

De gauche à droite : Serge Faller, directeur de Désialis, Éric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation et Jean-Pol Verzeaux, président de Coop de France Déshydratation.

De gauche à droite : Serge Faller, directeur de Désialis, Éric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation et Jean-Pol Verzeaux, président de Coop de France Déshydratation. (Copyright : Coop de France Déshydratation)

La France, quant à elle, affiche une production de luzerne déshydratée, pour 2012-2013, de 810 000 t. Elle était à 750 000 t en 2011-2012, soit une augmentation de 8 %. Les surfaces nationales, emblavées en luzerne déshydratée, sont à la hausse en 2014 après plus de 15 années de baisse. Ce regain d'intérêt est dû à des signaux favorables en provenance à la fois du marché et des politiques publiques (Plan protéines doté de 8 M€ soit environ 125 €/hectare de soutien direct et un équivalent surfaces d'intérêt écologique de 0,7 ha pour 1 ha de luzerne). À noter toutefois que l'augmentation des surfaces de luzerne en France s'est produite avant la baisse des cours des céréales. Ceci semble confirmer qu’elle est en train de retrouver une juste place dans l'assolement pour des raisons de diversification, de bénéfices agronomiques et environnementaux et de marge globale attractive. « Il convient de souligner que la luzerne doit s’apprécier pour sa part contributive au résultat de l’exploitation sur plusieurs années et non uniquement par rapport à sa marge par hectare sur une année donnée », précise Coop de France Déshydratation.

Consommation

L’abondance des récoltes corrige les excès des deux campagnes précédentes. Petit à petit, depuis l’arrivée de la nouvelle récolte de céréales, tous les prix des matières premières se corrigent et s’étalonnent avec 30 à 40 euros de moins que les campagnes passées. Après avoir connu des prix historiquement hauts, à plus de 200 €/tonne, le marché de la luzerne se rééquilibre aujourd’hui autour de 160 €/tonne. La filière luzerne a souffert de deux petites campagnes successives (en volume) qui ont limité les quantités disponibles à la vente, contraignant ainsi les clients habituels à trouver des solutions de substitution.

La filière se doit aujourd’hui de reconquérir ses débouchés traditionnels dans un contexte où la demande est réduite. En effet, des productions fourragères records (+30 %) et des animaux toujours au pâturage freinent la consommation. Que ce soit chez les fabricants d’aliments ou pour la revente en l’état, les opérateurs attendent avec impatience l’hiver pour relancer la demande.

À l’exception des luzernes en balles, dont la demande reste soutenue par un contexte laitier particulièrement porteur depuis l’été 2014 (prix du lait autour de 400 €/1 000 litres). Un besoin de « fibres digestibles », qui va encore s’accentuer avec la fin des quotas laitiers (avril 2015), va contraindre les éleveurs à être plus productifs. Les effets attendus de la suppression des quotas sont une concentration de la production et une augmentation de la production par exploitation.

(...)

C. M.

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 682 décembre 2014

 

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Sofiprotéol évolue et devient le Groupe Avril

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Le 7 janvier dernier, le Groupe Sofiprotéol a annoncé une étape historique de son développement. En effet, le groupe évolue en modifiant son organisation et en dévoilant une nouvelle identité.

Acteur important des filières des huiles et protéines, le groupe se divise en deux activités distinctes : industrielle et financière. Cette modification s'accompagne d'un changement de nom :

- la partie industrielle se nomme désormais le Groupe Avril,

- la partie financière garde le nom de Sofiprotéol, société de financement et développement du Groupe Avril.

Le Groupe Avril répartit ses activités en deux pôles :

- végétal : transformation des graines d'oléagineux, alimentation humaine avec comme marque Lesieur, Puget, Cristal, Al Horra, Bunica, etc., énergies renouvelables avec la marque de biodesel Diester et la chimie renouvelable.

- animal : nutrition et productions animales avec la marque Sanders, alimentation humaine avec entre autres les œufs Matines et la biosécurité et les spécialités nutritionnelles avec la ferme expérimentale de Sourches.

Les activités financières de Sofiprotéol seront principalement dédiées aux filières huiles et protéines.

Enfin, il faut noter également l'évolution de la forme juridique et financière du groupe vers une société en commandite par actions (SCA), animée par une société commanditée, qui permet de mieux distinguer les activités industrielles de celles de la société de financement.

Nouveau logo de la partie industrielle : le Groupe Avril. (Copyright Avril)

Nouveau logo de la partie industrielle : le Groupe Avril. (Copyright Avril)

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Laboratoire d’analyses : garantir et innover : le métier d’InVivo Labs

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La Revue de l’Alimentation Animale était présente, à Saint-Nolff (56), lors de l’inauguration du nouveau laboratoire InVivo Labs, en mars 2013. Depuis, de nouveaux investissements en matière d’équipements et de nouveaux recrutements ont permis d’assurer son développement et de proposer de nouvelles offres. Premier bilan après plus d’un an d’activité.

Véronique Guérif, directrice InVivo Labs et Stefan Gallard, responsable marketing et communication, sont tous les deux arrivés au laboratoire au cours de l’année 2014.

Véronique Guérif, directrice InVivo Labs et Stefan Gallard, responsable marketing et communication, sont tous les deux arrivés au laboratoire au cours de l’année 2014.

InVivo Labs est le pôle de laboratoires d’analyses d’InVivo Nutrition et Santé Animales. La société est spécialisée dans les analyses physico-chimiques pour l’agriculture et l’agroalimentaire. « La nutrition et la santé animale sont nos marchés historiques, explique Véronique Guérif, directrice InVivo Labs. Mais InVivo Labs opère aussi sur de nouveaux segments de marché, tels que la nutraceutique, l’alimentation humaine et la cosmétique. » Arrivée depuis un an à la tête du laboratoire, Mme Guérif nous rappelle qu’InVivo Labs est composé de 3 sites, chacun évoluant en pôle d’expertises analytiques : à Château-Thierry (analyses en nutrition animale et contaminants), à Montereau (graines et oléagineuses) et à Saint Nolff (alimentation humaine et nutraceutique). À ce jour, InVivo Labs emploie 200 collaborateurs pour un chiffre d’affaires, en 2013, de 15 millions d’euros.

Stefan Gallard est le nouveau responsable marketing et communication du laboratoire. « Cette fonction, créée en 2014, a pour objectif de mieux identifier les besoins de nos clients, d’anticiper les demandes du marché en matière d’analyses et de développer une communication ciblée », précise la directrice.

Investir dans des équipements et profils de haut niveau

La stratégie d’InVivo Labs est claire : innover constamment pour se positionner comme un expert sur le marché de l’analyse. Pour cela, le laboratoire consacre une partie importante de ses budgets dans de nouveaux investissements matériels.

À titre d’illustration, son catalogue analytique s’est récemment étendu, grâce à deux nouvelles accréditations : « Nous avons obtenu, cette année, deux nouvelles extensions d’accréditation Cofrac (Comité français d’accréditation), l’une pour les analyses OGM (maïs et soja sur produits bruts et transformés) et la seconde pour les analyses physico-chimiques des produits carnés, présente M. Gallard. Nous souhaitons continuer à travailler sur l’obtention de nouvelles accréditations, indispensables pour assurer la qualité et la fiabilité des résultats et ainsi étoffer notre offre. »

Au cours du premier semestre 2015, InVivo Labs se dotera de nouveaux équipements : un ICP/MS destiné à l’analyse des métaux lourds et d’une LC/MS/MS pour les mycotoxines. « Nous souhaitons proposer à nos clients le meilleur délai entre la réception de l’échantillon et l’envoi des résultats, précise Mme Guérif. L’acquisition de nouveaux matériels, plus performants constitue à cet égard un avantage concurrentiel indéniable. » Le laboratoire s’est doté, cette année déjà, d’un nouvel analyseur de fourrage, le Q-Interline. Ce dernier permet d’analyser des échantillons très hétérogènes, sans broyage, ni séchage.

Le recrutement de compétences humaines clés contribue au déploiement de la stratégie du laboratoire. « Nous allons accueillir prochainement un responsable du service Nir (Proche infrarouge), annonce la directrice InVivo Labs. Nous souhaitons proposer à nos clients un véritable service d’accompagnement sur cette technologie. » InVivo Labs est également doté d’une équipe de 6 personnes entièrement dédiée à la R&D. Ce service est un atout incontestable pour le laboratoire. Cette équipe assure le développement de nouvelles méthodes d’analyse et/ou l’adaptation des méthodes aux matrices particulières. C’est une approche globale qui s’adapte à chaque besoin client pour une personnalisation de l’offre et du service.

(...)

Caroline Morice

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Région Centre : le soja bio part en conquête

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Développer le soja bio est l’un des défis lancés par des acteurs de la bio en région Centre et départements limitrophes. Axéréal Bio, Coop de France Centre et Bio Centre ont initié un programme régional de développement et de structuration de la filière, pour tenter de réduire le déficit chronique de soja bio, alors que les besoins français, notamment en alimentation animale, grimpent en flèche. (Article paru dans Biofil N°96)

Gilles Renart, directeur d’Axéréal Bio.

Gilles Renart, directeur d’Axéréal Bio.

« Certes, l’application du règlement qui prévoit une ration 100 % bio dans l’alimentation des monogastriques est reportée à 2017, mais cela ne résout pas tout. À l’heure actuelle, 80 % du soja bio est importé, majoritairement du Brésil », précise Gilles Renart, directeur d’Axéréal Bio, lors d’une conférence sur le sujet organisée dans le cadre d’Innov-Agri, début septembre dans le Loiret.

Le soja bio français provient surtout des régions méridionales qui bénéficient de conditions favorables. Pourtant, il est nécessaire d’étendre sa production, afin de réduire le déficit national. Au niveau régional, un approvisionnement local de soja bio pourrait encourager la création d’ateliers porcins et avicoles dans les exploitations bio, « insuffisants en région Centre », rappelle Christophe Vaurs, directeur de Coop de France Centre.

Une culture délicate ici

Le point délicat demeure les contraintes techniques. « Nous devons utiliser des variétés ayant un cycle court adapté à nos conditions climatiques, explique Gilles Renart. De plus, la plante n’est pas couvrante et craint l’enherbement. » C’est pourquoi un accompagnement technique est proposé aux producteurs qui se lancent, avec suivi des parcelles aux moments cruciaux : semis, périodes d’enherbement et récolte. De plus, des expérimentations sont en cours à base de semences triple zéro, voire quadruple zéro qui peuvent répondre à l’exigence de précocité dans les zones concernées par le programme, du nord du Massif Central aux portes de la Normandie, et du Mans à Troyes et Reims. Par ailleurs, diverses pistes d’innovation sont étudiées, notamment « les cultures associées et la succession des cultures », pour trouver les assolements les plus favorables.

Concernant la question des cultures en mélange, Gilles Renart précise qu’à l’heure actuelle, le coût de séparation des graines est très important, même si un premier tri est effectué à la ferme. « Il ne faut fermer aucune piste, et pour cela, sans aucun doute, revenir à des bases agronomiques ».

Une collecte difficile

Outre les questions techniques, la collecte pose aussi problème à la structuration de cette filière. Elle est un vrai casse-tête en raison de la faible densité de producteurs bio dans la zone concernée. « La distance moyenne de collecte est de 140 km là où elle est de 15 à 20 km en conventionnel, avec de petits volumes qui ne remplissent pas le camion », explique Gilles Renart. Augmenter le nombre de producteurs devrait limiter l’impact des coûts de transport. Si le programme n’a pas fixé d’objectifs quantitatifs précis, pour l’instant la priorité est donnée à la qualité, il n’en demeure pas moins que les besoins, à moyen terme, seront importants, évalués à 3 000 t par Axéréal bio.

(...)

Annie Rigault

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Productions d’aliments composés : statistiques définitives 2013

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Le Snia a publié, le 8 décembre, les statistiques définitives de productions d’aliments composés pour animaux en 2013. Au total, l’usine France a produit 21 263 100 tonnes d’aliments. La Bretagne a fabriqué à elle seule 8 298 600 tonnes, toutes espèces confondues. Deuxième région la plus dynamique, les Pays de la Loire sont loin derrière avec « seulement » 3 790 500 tonnes, suivis du Poitou-Charentes avec 1 542 000 tonnes d’aliments fabriquées. Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes-Provence-Alpes-Côte d’azur, complètent le tableau des régions qui produisent plus de 1 000 000 tonnes. Les chiffres détaillés, ventilés par espèce et par bassin de production, sont disponibles sur le site internet du Snia (www.nutritionanimale.org), à la rubrique « espace de téléchargement ».

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World Nutrition Forum Biomin : la durabilité à l’honneur

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Cette année, Biomin a choisi Munich en Allemagne pour organiser son traditionnel forum bisannuel World Nutrition. Les participants, venus en nombre des quatre coins du monde (plus de 800 personnes de 86 nationalités), ont pu suivre les sessions porcs, volailles, ruminants et aquaculture sans oublier celle dédiée aux mycotoxines, cœur d’expertise scientifique de l’entreprise autrichienne. Tour d’horizon.

De gauche à droite : Maarten De Gussem (Vetworks, Belgique), Payungsak S. Tanagul (CPF, Thaïlande) Phillip Smith (Tyson Foods, États-Unis), Juliette Protino (Synalaf, France).

De gauche à droite : Maarten De Gussem (Vetworks, Belgique), Payungsak S. Tanagul (CPF, Thaïlande) Phillip Smith (Tyson Foods, États-Unis), Juliette Protino (Synalaf, France).

La durabilité (sustainability) était à l’honneur de cette 6e édition du World Nutrition Forum (WNF) organisé par Biomin. Un thème volontairement général, qui a permis aux intervenants d’embrasser une large variété de sujets, tantôt généraux, tantôt spécialisés.

En ouverture du forum, Jorgen Randers, auteur et professeur à l’École de commerce de Norvège a brossé le portrait d’une économie mondiale confrontée à des problèmes de taille. « Il faudra relever les défis de la pollution, de l’appauvrissement des ressources mondiales, de l’augmentation du prix de l’énergie, etc. C’est à notre portée, à condition d’aligner les intérêts économiques avec les intérêts sociaux et environnementaux. Pour résoudre le problème du climat par exemple, certains modèles économiques montrent qu’il suffirait de déplacer 2 % des industries polluantes vers des industries vertueuses. » Un virage que l’humanité ne semble pas prête à prendre, regrette l’économiste : « La nature humaine tend vers les solutions à court terme. On sait depuis longtemps ce qu’il faudrait faire, mais on ne le fait pas. » Pour Marthy Matlock aussi, il devient urgent de préserver un écosystème déjà fragilisé. Pour « inverser la tendance », l’ingénieur agricole de l’Université de l’Arkansas aux États-Unis, préconise de mettre en place des objectifs concrets, atteignables par toutes les entreprises. « Chaque maillon de la chaîne doit s’investir à son niveau, pour prendre pleinement en compte les questions sociales et environnementales. En agriculture, on peut produire plus et mieux sans pour autant hypothéquer l’avenir des générations futures », lance-t-il.

L’Europe du Nord, leader du contrôle de l’utilisation des antibiotiques

Après ces interventions en session plénière, les participants ont pu choisir entre les différentes présentations thématiques, réparties par espèces. La Revue de l’Alimentation Animale a plus particulièrement suivi celles dédiées au porc et à la volaille.

Les échanges autour du porc, justement, ont permis de confronter les points de vue d’acteurs européens, américains et asiatiques de la filière. Dans des environnements de productions parfois très différents, tous constatent que les éleveurs font face à des challenges relativement similaires. Hans Aarestrup, de l’Organisation des producteurs de porc danois a passé en revue quelques-unes des problématiques les plus actuelles pour la filière porc du Danemark. « Le bien-être animal et la protection de l’environnement ont pris une importance sans précédent dans l’esprit des consommateurs du pays et donc de nos hommes et femmes politiques. » D’après les chiffres présentés, l’utilisation des antibiotiques s’élève à 43 mg/kg de viande produite au Danemark. « L’un des niveaux les plus bas d’Europe », se félicite le responsable. « Certaines mesures, particulièrement strictes, sont prises pour réduire la pression infectieuse qui pèse sur les élevages. » En illustration, Hans Aarestrup mentionne l’obligation faite aux transporteurs de nettoyer et désinfecter les camions à chaque transport d’animaux et au passage des frontières.

Regain d’intérêt mondial pour l’élevage de porcs

Une rigueur qu’Alberto Stephano, consultant en production porcine au Mexique, n’observe pas pour le moment en Amérique Latine. Le consultant s’est livré à un état des lieux de la filière porcine sud-américaine. « En termes de production, le Brésil se place en tête, devant le Mexique, le Chili et l’Argentine. En parallèle, la consommation augmente sensiblement dans tous ces pays, puisqu’elle s’établie autour de 9 kg/personne/an en 2013 contre 12 kg/personne/an estimés à l’horizon 2022. » Des chiffres bien modestes au regard des consommations européennes, mais qui traduisent tout de même un changement de comportement chez les consommateurs sud-américains. Le facteur prix n’est certainement pas innocent dans ces évolutions : « Sur la période mai 2010 à février 2014, le prix au kg était en moyenne de 1,20 USD (United states dollars) en Argentine et 1,33 USD au Brésil. »

Pieter Grimbeek avait fait le déplacement depuis l’Afrique du Sud pour présenter la situation atypique de la filière porcine de son pays. La production y est pour ainsi dire anecdotique mais le vétérinaire souligne le haut degré d’organisation de la filière. « Nous profitons d’un état sanitaire des élevages supérieur aux standards internationaux, grâce aux importants investissements réalisés dans les bâtiments d’élevage qui prennent en compte les questions de bien-être. » Malgré ces efforts, l’intervenant constate que la consommation ne décolle pas, principalement du fait d’interdits religieux mais aussi parce que les abattoirs ne suivent pas et que le gouvernement ne soutient pas la production. Pieter Grimbeek reste néanmoins confiant. « Nous avons de bonnes raisons de croire que les meilleures années sont devant nous. »

(...)

O. W.

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Pancosma : des technologies au service des minéraux organiques

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Après avoir développé des arômes et des édulcorants, le suisse Pancosma oriente ses activités, depuis 2006, sur les minéraux organiques à base de glycine. Rencontre au Space avec Ewenn Helary, chef de marché, basé au siège suisse de l'entreprise, et Philippe Jacqueroud, responsable de Pancosma France.

Philippe Jacqueroud, responsable Pancosma France (à gauche) et Ewenn Helary, chef de marché Pancosma, en visite au Space sur le stand de la Revue de l'alimentation animale.

Philippe Jacqueroud, responsable Pancosma France (à gauche) et Ewenn Helary, chef de marché Pancosma, en visite au Space sur le stand de la Revue de l'alimentation animale.

L'année 2014 est marquée par deux événements importants pour Pancosma : d'une part, la validation de brevets majeurs qui protègent à la fois la forme chimique et la technologie des glycinates, et d'autre part la mise au point d'une nouvelle technologie, toujours brevetée, pour produire des blends d'oligo-éléments organiques de haute qualité.

Au printemps 2014, l’Office européen des brevets a officiellement validé la fin de la période d’opposition pour l’un des brevets du groupe Pancosma sur les chélates de glycine. Cette période a en effet expiré sans aucune réclamation de tiers. Le brevet, n° 1453843, est intitulé « Oligo-élément en poudre, procédé et dispositif pour sa fabrication » et couvre la production de complexe organométallique soluble dans l'eau à partir de glycine et de métal. De fait, il couvre la production d’une structure chimique spécifique de glycinates. Ce brevet complète un précédent (n° 2161075) accordé à Pancosma, intitulé « Procédé et dispositif pour la fabrication de complexes organométalliques en poudre », qui protège la technologie de fabrication spécifique utilisée pour produire les glycinates. En outre, ces brevets ont également été délivrés dans plusieurs autres pays du monde. « Ces inventions sont essentielles pour Pancosma. Elles nous ont donné la capacité de créer un nouveau segment sur le marché, avec des glycinates basés sur une structure et une technologie uniques avec les B-Traxim 2C, a déclaré Daniel Kofel, P-DG de Pancosma. Ils consolident notre position de pionnier sur ce segment. Nous avons l’intention d’utiliser ces brevets et notre propriété intellectuelle pour défendre notre leadership dans ce domaine. »

Une offre flexible

Plus récemment, début 2014, Pancosma a déployé une nouvelle technologie pour créer des prémélanges de minéraux organiques. Celle-ci repose en partie sur les bases technologiques développées précédemment pour créer la gamme B-Traxim 2C (Fe, Cu, Zn, Mn). La granulation par lit d’air fluidisée permet de produire des prémélanges de haute qualité, dans lesquels chaque microparticule de produit contient, dans les mêmes proportions, les différents B-Traxim 2C, dans les pourcentages souhaités par le formulateur. Ainsi, avec le même patrimoine que les B-Traxim 2C (en termes de technologie, recherche, traçabilité, efficacité zootechnique), Pancosma peut proposer une nouvelle gamme de prémélanges de minéraux organiques, avec « un degré d’homogénéité et des propriétés physiques inégalées ». Les produits développés avec cette nouvelle technologie sont stables, libres d’écoulement, totalement solubles et contiennent 100 % d’ingrédients actifs. Ceci les rend à la fois économique et pratique pour les nutritionnistes. De plus, ce type de produit peut faciliter la gestion des stocks avec un produit tout en un. La forme granulée et sans poussière est plus sûre et aussi plus agréable à travailler pour les opérateurs. « Ce nouveau procédé permet de fournir aux clients de Pancosma des solutions à la fois plus pratiques et plus compétitives que les alternatives du marché, avec l'efficacité prouvée des B-Traxim 2C, reposant sur de nombreux essais et publications, mais aussi une dispersion optimale dans l’aliment », précise Ewenn Helary qui ajoute que le premier produit de cette gamme, B-Traxim Pro4 (Zn, Mn, Cu, Co), destiné aux ruminants, est déjà un succès commercial avec un déploiement effectif en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie et bien sûr en Europe. Enfin, cette technologie a fait l’objet d’un brevet, ce qui garantit l’exclusivité et le caractère innovant de ce nouveau procédé.

« Nos clients sont des minéraliers ou des firmes-services qui recherchent à la fois des produits stables et fiables », continue Ewenn Helary qui précise que l'offre de Pancosma s'adresse aussi bien aux ruminants qu'aux espèces hors-sol. « Le ruminant tire historiquement le marché en France », ajoute Philippe Jacqueroud qui décrit l'offre de Pancosma comme des « produits premiums répondant à des problématiques de pointe ».

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P. Caldier

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La DGCCRF traque les substances indésirables et les protéines animales

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Les principales non-conformités relatives à la présence de substances indésirables concernent les métaux lourds (arsenic, fluor, plomb), l’acide cyanhydrique relevé dans les graines de lin, les dioxines et les polychlorobiphényles (PCB) dans les pois en provenance d’Ukraine. « Des contaminations en arsenic et en fluor ont été mises en évidence sur des matières premières d’origine marine. Elles ont donné lieu à la gestion d’une alerte avec retrait et rappel des produits qui a conduit le professionnel concerné à modifier ses pratiques », indique la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

Dans le champ des protéines animales, aucune anomalie n’a été constatée sur les échantillons prélevés.

Le taux de non-conformité d’étiquetage s’élève à 15 %. Un constat qui « justifie le maintien de contrôles supplémentaires ». Les infractions concernent principalement le non-respect de la composition et des teneurs garanties des aliments pour animaux indiqués sur les étiquettes.

Les contrôles ont concerné au total 342 établissements. 575 prélèvements visant la détection de substances indésirables et 538 prélèvements visant la détection de protéines animales transformées ont été réalisés. Résultat : 33 avertissements, 4 mesures de police administrative et 3 procès-verbaux.

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Assemblée générale : Garun Paysanne mise sur les valeurs de la coopération

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La coopérative bretonne Garun Paysanne tenait son assemblée générale le 28 novembre 2014, présentant une activité en légère baisse mais diversifiée. La journée était aussi et surtout l’occasion de présenter aux adhérents la campagne de communication de la Coopération agricole, lancée courant 2014, et ainsi de débattre sur les moyens et la stratégie pour rester « maîtres de [son] image en toute situation ».

Jean-Luc Cade, président, Jean-Michel Adenot, directeur général, et Sylvain Théon, directeur d’activités, lors de l’assemblée générale de Garun Paysanne, le 28 novembre 2014.

Jean-Luc Cade, président, Jean-Michel Adenot, directeur général, et Sylvain Théon, directeur d’activités, lors de l’assemblée générale de Garun Paysanne, le 28 novembre 2014.

Jean-Michel Adenot, directeur général, a présenté les comptes de résultat de Garun Paysanne qui enregistre un « petit chiffre d’affaires mais réalisé par beaucoup d’adhérents ». Si la part de marché de la coopérative reste significative en Bretagne, avec 3,8 % toutes productions confondues, les tonnages ont globalement baissé : -6 % en aliment porc, soit une baisse continue depuis deux ans, « sachant que la production a baissé de 3 % au niveau régional », rappelle Jean-Michel Adenot. Et surtout -47,1 % en aliment volaille (42 257 tonnes) : une baisse totalement assumée par Garun Paysanne qui a choisi de se désengager sur le segment volaille de chair. En pondeuse, la coop souhaite se recentrer sur le marché libre uniquement. En repro, elle enregistre en revanche une hausse de 8 % et affiche ses ambitions de franchir un « nouveau cap qualitatif » avec son outil de thermisation, dont elle veut renforcer l’image de « précurseur innovant du Grand Ouest ». L’équipement va ainsi être encore modernisé en 2015, annonce le directeur : « Il s’agit de prendre de l’avance sur le cahier des charges des clients et d’anticiper les demandes futures. Nous allons aussi améliorer les performances énergétiques du procédé. » Des portes ouvertes seront d’ailleurs organisées courant 2015 pour présenter l’outil industriel et se rapprocher davantage du grand public, dans une logique de séduction obéissant à l’esprit de la campagne de communication entamée (voir ci-après). Le secteur volaille, malgré sa forte baisse de tonnage, enregistre une diversification importante et voit son nombre de clients doubler.

Objectif 100 000 tonnes en bovin

En aliment bovin, la coop poursuit sa hausse (+19,7 %) et vise le cap des 100 000 tonnes : « Nous avons une équipe qui fonctionne bien, se réjouit Jean-Michel Adenot, qui ne cache pas la volonté de la coop de développer ce secteur. Si les perspectives laitières sont moins bonnes dans les semaines à venir, la demande est quant à elle au rendez-vous. L’avenir appartient aux plus rapides, pas aux plus gros ! » Et de rappeler que la coop double à peu près son tonnage tous les quatre ans (sa part de marché breton est actuellement de 7,3 %). « De nouveaux paramètres sont à prendre en compte, comme le calcul du prix de revient marginal, et non plus le seul prix de revient », souligne le directeur.

Pour le reste de ses activités, Garun Paysanne veut fournir à ses adhérents toujours plus de conseils : « Nous sommes dans une perspective où l’agronomie est au service de l’économie. » Ainsi en approvisionnement grandes cultures, la mutation se poursuit avec les contraintes telles que l’encadrement administratif et la problématique des bassins versants : « Il faut aussi saisir les opportunités et continuer d’aider les adhérents », assure Jean-Michel Adenot, qui avoue que « la campagne a été difficile à cause des restrictions mais aussi en raison de la baisse des soles de maïs et colza ». En ce qui concerne les produits vétérinaires, l’évolution suit la problématique de santé publique liée à la baisse de la consommation d’antibiotiques. La coopérative enregistre une progression de 3,3 % de son CA. Le réseau de proximité développé par les magasins (Gamm Vert Village) reste une activité marginale mais en nette progression.

Décrochage prix/production

Satisfait du « bilan solide » de la coopérative, Jean-Michel Adenot précise que l’endettement à moyen et long terme est faible, et le compte de résultat équilibré (170 556 euros de résultat net). Garun Paysanne pratique depuis cette année le contrat forward, qui fixe le prix de l'aliment sur une période et un volume donnés : « Il permet aux adhérents qui le désirent de mettre en avant leur sentiment de marché et de verrouiller un prix d'achat. Les cotations sont disponibles sur simple demande à la coopérative. S'il peut être avantageux, c'est un engagement important qu'il convient d'étudier avec soin. »

D’autant que ces choix sont indissociables de l’évolution des cours mondiaux des matières premières, comme est venu le rappeler Sylvain Théon, directeur d’activités, soulignant que les tendances qui se dégagent ne permettent pas forcément d’établir de prévisions : « Il est de plus en plus difficile de capitaliser sur le passé pour connaître l’avenir. » Revenant sur les événements majeurs de 2014 qui ont impacté le cours des matières premières (crise russe avec l’Ukraine, parité euro-dollar, récolte de mauvaise qualité en Europe…), Sylvain Théon a mis en évidence le décrochage de la courbe des prix par rapport à la production mondiale de blé, maïs et soja.

Le blé et le maïs enregistrent en effet une production record (720 millions de tonnes [Mt] pour le blé et 990 Mt pour le maïs) tandis que les prix ne baissent pas de façon tangible. « C’est la deuxième année excédentaire pour ces deux céréales, ce qui permet de reconstituer les stocks et d’augmenter les jours de stock. Le ratio stock/demande devient acceptable pour le blé en atteignant 27 %, même si on est encore un peu loin des 30 % de 2010. » En France, la récolte exceptionnellement bonne s’explique en partie par le déclassement d’une quantité importante de blé germé en blé fourrager : on a atteint 14 Mt de blé qualité fourragère contre 4 Mt en 2013, ce qui a conduit à des exportations importantes. Pour le maïs, quantité et qualité étaient au rendez-vous malgré une teneur en mycotoxines exponentielle à l’Est.

Au niveau mondial, il est un nouveau fait important à prendre en compte : l’utilisation aux USA du gaz de schiste au détriment du maïs, désormais moins utilisé pour l’éthanol et donc plus disponible pour l’alimentation animale. Face aux éléments baissiers que sont les bilans mondiaux (ainsi que le gaz de schiste et le projet de grand marché transatlantique), pourquoi les prix ne baissent-ils pas en conséquence ? « C’est l’aspect irrationnel des marchés », répond Sylvain Théon. Sur le marché des protéines, le soja affiche lui aussi une production record, avec une troisième année excédentaire, mais avec aussi des éléments haussiers de poids : la parité euro/dollar, la logistique, la météo et l’achat chinois. « Les bilans sont lourds mais la volatilité reste forte (…), la spéculation apporte beaucoup d’incertitudes », conclut le directeur d’activités.

(...)

Sarah Le Blé

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 683 janvier-février 2015

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Céréopa/Vigie Matière Première : remue-méninges sur le marché des protéines

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Le marché des protéines était à l’honneur de la dernière journée Vigie Matières Premières organisée le 2 décembre, à Paris. Des tourteaux végétaux aux protéines animales transformées, en passant par le développement du soja européen : tour d’horizon en compagnie d’experts de haut vol invités par le Céréopa.

« Le marché des protéines doit s’appréhender à l’échelle mondiale et en prenant en compte une multitude de critères, si l’on veut avoir ne serait-ce qu’une idée de ce qu’il se passe… dans la journée », prévient Christian Baichère, trader chez InVivo Grains. Difficile dans ce contexte de forger des certitudes. Patricia Le Cadre (Céréopa), Anne Huitorel (Noble) et Christian Baichère se sont tout de même prêtés au jeu hasardeux de la prospective en proposant, dans une conversation à trois voix, leurs sentiments sur l’évolution des marchés oléagineux et protéagineux.

Le soja sous les projecteurs

Anne Huitorel, de chez Noble, a proposé quelques pistes de réflexion autour du soja.

Anne Huitorel, de chez Noble, a proposé quelques pistes de réflexion autour du soja.

« Les stocks d’oléagineux ne cessent de gonfler, sous l’impulsion du soja », observe Patricia Le Cadre. L’offre totale des sept oléagineux (N.D.L.R. : soja, tournesol, colza, coton, arachide, palmiste et coprah) est en hausse de près de 34 Mt par rapport à la saison précédente, alors que la demande, elle, ne devrait progresser que de 15 Mt. » En cause, des récoltes exceptionnelles de graines de soja, qui portent la production mondiale de la graine la plus convoitée à 313 Mt, à laquelle il faut ajouter un énorme stock argentin. « Au total, l’offre 2014-2015 atteint le niveau record de 377 Mt, à comparer aux 344 Mt et 320 Mt des deux saisons précédentes. » Malgré ces indicateurs favorables, aucune baisse des prix ne se profile à l’horizon. Anne Huitorel y voit le poids décisif du comportement des fermiers : « On vient d’un prix de la graine très bon, qui a incité les producteurs à planter du soja. Dans le même temps, les fermiers pratiquent la rétention sur leurs récoltes. Ils ne vendent pas et préfèrent stocker car ils ont accumulé suffisamment de cash pour se permettre d’attendre. » Les trois experts s’accordent à dire que seulement 25 % de la récolte brésilienne sera vendue fin janvier 2015. Le fermier argentin, lui non plus, ne semble pas décidé à vider ses silos, « car le soja lui permet d’arbitrer la terrible inflation qui ravage le pays ». À cela s’ajoute un facteur logistique pointé par Christian Baichère : « Il y a eu des problèmes d’acheminement des graines à l’échelle mondiale. Aux États-Unis, par exemple, les transports ont été mobilisés par les matières énergétiques, telles que le gaz de schiste, au détriment du transport de matières premières agricoles. » Sur le papier, les graines sont là, mais elles ne sont pas forcément disponibles à la vente, maintenant les cours à des niveaux stratosphériques compte tenu des stocks disséminés aux quatre coins du monde et surtout en Amérique du Sud. « Preuve que les stocks ne font les prix que s’ils sont liquides », glisse Patricia Le Cadre.

Le marché des graines n’est pas celui des tourteaux

« Les stocks ne font pas les prix », estime Patricia Le Cadre, directrice d'étude au Céréopa et animatrice des débats Vigie Matières Premières.

« Les stocks ne font pas les prix », estime Patricia Le Cadre, directrice d'étude au Céréopa et animatrice des débats Vigie Matières Premières.

En tourteaux, les cotations restent accrochées au-dessus des 400 €/t en disponible. « Le marché espérait un retour à 300 €/t, mais on en est loin », concède Patricia Le Cadre. Alors, quels sont les éléments qui entrent en ligne de compte dans la « fabrication » de ce prix ? La disponibilité et la liquidité des stocks de graines sont des premiers facteurs explicatifs, mais il y en a d’autres : « L’alternative au tourteau de soja que constituent les tourteaux secondaires (colza, tournesol) n’a pas tenu son rôle habituel. Les récoltes ont été fabuleuses, avec des prix à la baisse. C’était bon marché donc c’est parti, et l’on se retrouve en décembre avec un bilan bien plus serré que l’an dernier », explique Christian Baichère. Pas de quoi compter sur les tourteaux secondaires, donc, pour faire baisser le prix du tourteau roi. Par ailleurs, la farine de poisson est « aux abonnés absents », en raison d’une baisse importante du quota de pêche péruvien qui impacte fortement le prix des farines. Les DDGS (Distillers dried grains with solubles) ont représenté, pendant un temps, une alternative bon marché au tourteau de soja aux États-Unis. Patricia Le Cadre analyse. « Les drèches US, sont exportées majoritairement en Chine. Ce pays ayant bloqué l’importation des DDGS au deuxième semestre 2014 pour cause d’OGM non autorisé, cela a fait baisser le prix des DDGS sur le marché intérieur américain. » L’embargo a cessé depuis, orientant les prix des drèches à la hausse. Ainsi va le marché : le tourteau de soja reste la clé de voûte de l’édifice protéines.

Protéines animales transformées

Jean-Louis Hurel, président du Syndicat des industries françaises des coproduits animaux (Sifco), a proposé un point d’étape sur le marché des protéines animales transformées (PAT) au niveau français, européen et mondial. En introduction, celui qui est aussi PDG du groupe Saria Industrie France a souligné les progrès réalisés par la profession depuis la crise de l’ESB. « Les farines animales contenaient tout ce que l’on pouvait trouver chez un équarrisseur. Depuis le 1er mai 2003, seuls les déchets de catégorie 3 sont valorisables, sous conditions, en alimentation animale. Il s’agit de sous-produits d’animaux sains abattus en abattoirs et déclarés propres à la consommation humaine. » D’un point de vue global, l’Europe a la réglementation la plus stricte. Les fabricants d’aliments brésiliens, asiatiques et nord-africains utilisent largement les sous-produits animaux. Pour le Sifco, il s’agit d’une distorsion de concurrence évidente. « D’autant que la viande produite dans ces pays, nous en consommons en grande quantité. 85 % des poissons consommés, ou encore 70 % des poulets consommés hors foyer ont été nourris avec des protéines animales, sans contrôle. » La Commission européenne s’interroge sur l’opportunité d’une réintégration des PAT, sous conditions extrêmement sévères. En attendant, l’industrie des coproduits animaux se tourne vers d’autres débouchés. « Il y a l’oléochimie, avec des graisses animales entrant dans la composition des savons, lubrifiants, peintures, le combustible pour les cimenteries et les usines d’incinération, la fertilisation avec les farines de plumes et de sang, le biodiesel, etc. », énumère Jean-Louis Hurel.

(...)

O. W.

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