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Nouveau secrétaire général de la Fefana

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Joerg Seifert a été désigné nouveau secrétaire général de la Fefana et il assume ses fonctions depuis le 15 juin 2015. De nationalité allemande et titulaire de diplômes universitaires en technologie alimentaire et en administration des affaires, il a acquis son expérience professionnelle en travaillant en tant que directeur technique avec l'association professionnelle représentant le secteur laitier mondial et des partenariats avec de nombreux autres secteurs de l'élevage depuis 1998. Il succède à Didier Jans qui a quitté l'association en avril dernier après quinze ans.

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Assemblée Générale Tecaliman Cap 2020 : nouveaux statuts et nouvelle stratégie

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Le 19 mai dernier, tout en reconduisant Yves Brochard à la présidence, les adhérents de Tecaliman (centre technique de l’alimentation animale) se sont dotés de nouveaux statuts permettant la mise en œuvre d’un plan d’action ambitieux suite au repositionnement de sa stratégie. C’est l’aboutissement d’une longue réflexion commencée fin 2013 avec l’appui de M. Makram Chemangui, professeur chercheur de l’école de commerce Audencia de Nantes. Interview du directeur de Tecaliman, Fabrice Putier.

La Revue de l’Alimentation Animale : Tecaliman vient de se réunir en assemblée générale, quels sont les contextes scientifique, technique et économique ?

Fabrice Putier, directeur Tecaliman : « Tecaliman est en route vers une nouvelle ambition : devenir un guichet de référence de la recherche technologique en nutrition animale et dans le domaine des poudres en agroalimentaire. »

Fabrice Putier : Fort de plus de 30 ans d’expérience, d’une situation financière saine dans un contexte économique de regroupement des acteurs et de concentration de ses adhérents, Tecaliman se devait d’évoluer et d’accompagner cette mutation pour de nombreuses raisons.
Sur le plan scientifique, il convient de constater une forte diminution du nombre d’acteurs publics en sciences fondamentales dans le domaine des poudres et dans le domaine de la recherche technologique. Ce manque implique de nouvelles obligations pour Tecaliman avec une augmentation des coûts de la recherche et la nécessité d’être encore plus pointu dans les recherches à venir.
Sur le plan technique, la diminution du nombre de personnels techniques dans les sociétés adhérentes conduit à des demandes de plus en plus élargies vers des conseils technologiques, process et procédés de fabrication pour lesquels Tecaliman n’est pas toujours armé puisque sa vocation initiale était dédiée à la recherche en maîtrise technologique.
Enfin sur le plan environnement économique, le regroupement et la concentration des acteurs en nutrition animale tout en réduisant le nombre des acteurs, induit une baisse des cotisations par les adhérents et impactera à terme la capacité de financement de Tecaliman, d’autant plus que ceci s’opère en parallèle d’une diminution du cofinancement public à la recherche au niveau national.

RAA : En réponse à cette situation, quelles ont été les décisions prises ?
F. P. : Face à ce constat, la réflexion stratégique à conduit à envisager de nouvelles opportunités qui bâtiront notre avenir, tout en restant sur la base de ses acquis, de ses compétences et de ses atouts.
Ainsi, il est décidé l’ouverture à de nouveaux adhérents ayant de fortes similitudes process tels que la meunerie, l’alimentation poissons, chiens et chats, l’alimentation humaine impliquant des poudres et les produits vrac en général. Ces derniers pourront désormais adhérer à Tecaliman.
Avec déjà 30 années d’acquisition de données, nous allons nous constituer une véritable base de données élargie aux données stratégiques, techniques et macro-économiques de la profession. En effet notre constat nous a démontré par exemple que beaucoup d’informations existent mais ne sont pas disponibles. Pour simple exemple : Combien de presses à granulés sont installées en France ? La réglementation européenne est-elle appliquée partout en Europe de la même manière ? Dans ce domaine, notre ambition est double : se servir de ses données pour notre orientation recherche et devenir le guichet unique national, voire européen, en la matière.
Notre autre priorité est de favoriser l’innovation dans notre domaine d’expertise historique. En effet, la technologie de fabrication des aliments a peu évolué depuis 30 ans. Il nous appartient d’être un stimulateur de l’innovation technologique dans la filière pour se tourner radicalement vers l’avenir. Si l’efficacité nutritionnelle a beaucoup évolué par une meilleure connaissance des besoins des animaux et des matières premières, les techniques de fabrication doivent évoluer pour accentuer cette efficacité.
Enfin, notre développement doit aussi s’envisager vers l’international pour, d’une part, accompagner nos adhérents sur de nouveaux territoires et, d’autre part, pouvoir capter de nouveaux adhérents étrangers et nouer des accords de partenariat avec des organismes de recherche dans notre univers.

(...)

Propos recueillis par C.-M. Guillaume

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 687 juin 2015

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La Réunion : l’Urcoopa, la performance insulaire

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Comment assurer l’alimentation des animaux d’élevage d’une île tout entière en favorisant la croissance des éleveurs et la performance de chaque espèce ? C’est le défi de l’Union réunionnaise des coopératives agricoles qui participe, au côté d’autres structures, au maintien d’un élevage de qualité sur l’île de La Réunion depuis plus de 30 ans. Rencontre avec des Réunionnais passionnés.

En 1982, quatre coopératives de La Réunion ont décidé de développer en commun l’activité de fabrication d’aliments pour animaux et de créer l’Urcoopa.

En 1982, quatre coopératives de La Réunion ont décidé de développer en commun l’activité de fabrication d’aliments pour animaux et de créer l’Urcoopa.

Aujourd’hui, l’île de La Réunion accueille près de 1 200 éleveurs de porcs, de volailles, de gros et petits ruminants, de lapins, et de chevaux. Ce secteur connaît une forte expansion depuis quelques dizaines d’années au profit du marché local. L’objectif général est d’assurer une part croissante de l’approvisionnement sur place par des produits réunionnais, en s’attaquant en priorité aux marchés haut de gamme à forte valeur ajoutée, et en démarquant les produits « pays ».
En 1982, quatre coopératives de La Réunion ont décidé de développer en commun l’activité de fabrication d’aliments pour animaux, afin d’accompagner cette croissance et en diminuant leur prix. C’est ainsi que la Coopérative des Avirons, la Coopérative agricole du Nord Est (Cane), la coopérative des producteurs de porcs de la Réunion (CPPR) et la Sicalait ont créé l’Urcoopa, l’Union réunionnaise des coopératives agricoles. Cette initiative a évolué depuis, pour former aujourd’hui le Groupe Urcoopa. Différentes filières le composent : la branche nutrition animale (à l'origine du Groupe Urcoopa, avec l'usine de l'Urcoopa, bien sûr, mais aussi de Proval et Nutrima), la branche avicole, la branche produits laitiers et boissons et la branche activités transverses regroupant la logistique, la plasturgie et les poids lourds. Aujourd’hui la quasi-totalité des éleveurs réunionnais sont adhérents aux coopératives fondatrices de l’union.

Des outils repensés
L’actualité de ces dernières années de la branche nutrition animale a surtout été marquée par le rapprochement des deux usines de fabrication : Proval et Urcoopa travaillant respectivement sous technique Sanders et Inzo. « Les deux usines étaient auparavant en totale concurrence technique et commerciale, explique Jean-Marc François, directeur technique et commercial Urcoopa. Les productions par espèce n’étaient pas réparties logiquement selon les capacités des usines, l’Urcoopa tournait à plein régime contrairement à Proval. Les gammes se retrouvaient en doublon. Nous avons donc opté pour une spécialisation des sites par espèce. »

De gauche à droite : Julien Focheux, formulateur Urcoopa, Jean-Marc François, directeur commercial Urcoopa et Bruno Ollivier, en charge de la veille technique Urcoopa.

De gauche à droite : Julien Focheux, formulateur Urcoopa, Jean-Marc François, directeur commercial Urcoopa et Bruno Ollivier, en charge de la veille technique Urcoopa.

L’année 2012 signe le début des changements au sein de la branche nutrition animale. « Il a fallu réfléchir à l’aspect social et technique. Afin d’éviter tout stress social, aucun plan social n’a été mis en place. Les départs ont été volontaires, vers d’autres projets personnels ou bien vers d’autres usines du groupe telles que Petfood Run (voir RAA 685, ndlr). Aujourd’hui 150 personnes travaillent sur les deux sites. Chaque usine s’est ainsi recentrée sur ces activités selon ses équipements et ses capacités. » Depuis juillet 2012, le site de Cambaie (Urcoopa) fabrique les aliments porcs, ruminants, chevaux et poules pondeuses. Le site du Port (Proval) produit quant à lui les aliments volailles de chair, lapins et conditionne les aliments distribués au détail. En 2014, les deux usines ont affiché une production totale de presque 215 000 tonnes d’aliments (2/3 par Urcoopa et 1/3 par Proval), contre 210 000 tonnes en 2013. Cette augmentation de production a amplifié la capacité logistique avec l’achat de 3 semi-remorques supplémentaires. En 2012 également, les équipes technico-commerciales ont fusionné. « Auparavant, l’éleveur avait le choix entre un conseiller Proval ou Urcoopa avec des gammes différentes. Aujourd’hui un seul interlocuteur est disponible, plus de concurrence et des gammes uniques uniques pour la plupart des espèces, sauf en poulet de chair et pondeuse où l’éleveur a le choix de travailler sous technique Inzo ou Sanders. Les éleveurs s’habituent doucement à ce changement. »
En juillet 2013, l’activité ensachage (sacs de 5 à 25 kg) a été entièrement transférée sur le site de Proval. Pour l’occasion, la surface de stockage s’est agrandie de 430 m2 et un auvent de près de 700 m2 permet de charger les camions à l’abri. « Le nombre de références en sacs n’a pas été modifié ».
« Ce regroupement nous a permis de mieux nous organiser, de centraliser les expertises et d’être plus performants et réactifs, synthétise M. François. Les formules sont également mieux ciblées selon les besoins. Les éleveurs peuvent ressentir une certaine obligation dans le choix de l’aliment qu’ils achètent, mais la vraie bataille est dans la lutte contre les importations. Nous cherchons tous ensemble à favoriser le local avec des productions animales locales, de l’alimentation des animaux jusqu’aux consommateurs. » D’ailleurs le local prime sur l’agriculture biologique qui reste très discrète pour le moment avec quelques éleveurs recensés.

« Nous formulons avec et pour l’éleveur »
L’harmonisation des gammes de produits s’est terminée fin 2013. « Le nombre de références fabriquées a été réduit de 35 %. » Deux d’entre elles proposent encore un produit Inzo et un produit Sanders, les gammes destinées aux poulets blancs et aux pondeuses. Julien Focheux, formulateur Urcoopa, précise que les aliments sont toujours développés avec les deux sociétés : « Les équipes des 2 firmes-services prévoient régulièrement tout au long de l’année des déplacements sur l’île. Cela permet de faire le point avec eux sur les différents essais en cours, les projets et de proposer des journées techniques aux éleveurs. »
Les essais permettent d’étudier les performances des animaux sur différents lots. Des éleveurs partenaires et adhérents à l’Urcoopa sont suivis par les techniciens espèces. En effet, les conditions particulières, de climat notamment, de l’île demandent des tests différents de ceux effectués en métropole. Depuis 3 ans, un poste est entièrement dédié au traitement technique et économique des données d’élevage Urcoopa. M. Bruno Ollivier, en charge de ce suivi, élabore des tableaux de bord mensuels, véritables outils techniques et économiques. « À ce jour, les données sur les aliments sont récoltées pour deux espèces : le porc et la volaille, indique M. Ollivier. Je récupère toutes les informations des techniciens terrains. On renseigne, par exemple pour les porcs, le poids, le GMQ, les IC, etc. On peut ainsi déterminer à l’instant T, les performances des animaux nourris avec tel ou tel aliment et découvrir l’écart type entre les produits des deux firmes-services. » Cet outil permet également d’offrir à l’éleveur un historique de sa production et un suivi et des conseils personnalisés par son technicien référent.
Le service formulation recense une centaine de formules. « Nous utilisons 14 matières premières. L’une des difficultés est de prévoir notre approvisionnement. Une grande partie est importée et cela demande de prévoir les commandes 3 à 4 mois à l’avance », précise Julien Focheux.

(...)

Caroline Morice

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GMP devient Feed Chain Alliance

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BRV_Ovocom2Le 21 mai dernier, le président d’Ovocom, M. Yvan Dejaegher, et la directrice générale, Mme Katrien D'hooghe, ont dévoilé les nouveaux noms et logo du Règlement GMP. « Ce changement est important pour le secteur belge et international des aliments pour animaux. À partir d'une approche filière verticale unique, le Règlement GMP a, au fils des ans, évolué vers un système à part entière de sécurité sanitaire des aliments pour animaux, reconnu et respecté internationalement. Il est devenu bien plus qu’un simple Good Manufacturing Practices. Nous avons donc décidé de changer le nom du Règlement GMP. » Le Règlement GMP devient donc le standard Feed Chain Alliance. Il se positionne de manière compétitive au niveau international en conjuguant qualité et sécurité des aliments pour animaux : together for safety and quality !
Pour rappel, Ovocom est la plate-forme de concertation belge pour le secteur de l'alimentation animale. Elle a été créée en 2001 grâce à l'étroite collaboration des quatre maillons de la chaîne de l'alimentation animale (industrie des aliments composés, négoce, transport et industrie alimentaire).

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États-Unis : symposium, « Alltech se rebelle »

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Pour sa 31e édition, le grand rendez-vous annuel d’Alltech rassemblait, du 17 au 20 mai, le symposium professionnel et les événements laitier et bovin viande destinés aux éleveurs. C’est donc plus de 3 200 personnes, éleveurs, industriels et chercheurs, venus de 68 pays, qui se sont réunis pendant 4 jours à Lexington dans le Kentucky, aux États-Unis, terre natale de la société Alltech.

Pearse Lyons, fondateur et président d’Alltech, a remis au général Colin Powell, la médaille d’excellence d’Alltech.

Pearse Lyons, fondateur et président d’Alltech, a remis au général Colin Powell, la médaille d’excellence d’Alltech.

Pour l’ouverture du 31e symposium Alltech, Pearse Lyons, fondateur et président d’Alltech, a invité à la tribune le général Colin Powell. « C’est le plus rebelle d’entre nous », a-t-il affirmé en accueillant le général de l’armée américaine désormais retraité et retiré de la diplomatie mondial après avoir été chef d’état-major des armées et secrétaire d’État sous les présidences de George W. Bush et Bill Clinton. Colin Powell a axé sa conférence, émaillée de souvenirs de sa carrière militaire et politique, sur le leadership : « Pour moi, le leader est celui qui inspire les gens et leur donne les moyens d’atteindre leurs objectifs, a-t-il expliqué. J’ai toujours considéré que mes troupes puis mes équipes devaient avoir confiance en moi et comprendre ce que j’attendais d’eux. Cela suppose de faire attention à ses collaborateurs, tous ses collaborateurs, par des attentions qui peuvent paraître insignifiantes mais sont lourdes de sens, une prime certes, mais aussi parfois un mot, une remarque, etc., et d’investir dans leur formation. Vous pouvez être sûr que vous avez gagné la confiance de vos équipes quand ils vous suivent seulement par curiosité : c’est qu’ils vous croient et que vous êtes un bon leader. Ils ont confiance en vous et vous pouvez avoir confiance en eux. » « La prudence ne mène à rien, a conclu Pearse Lyons. Seuls les courageux sont rebelles. »

« Ne jamais dire jamais »

Il suffit de 0,5 ml d’algue originelle pour produire 20 t de produit constitué d’algues et leur support de fermentation.

Il suffit de 0,5 ml d’algue originelle pour produire 20 t de produit constitué d’algues et leur support de fermentation.

En 35 ans, Pearse Lyons a fait d’Alltech un empire, classé dans les dix premières compagnies mondiales dans le domaine de la santé animale qui emploie 3 500 personnes dans le monde, possède 48 unités industrielles, est actif dans 128 pays et réalise un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars.
Il a dû lui falloir une certaine dose de courage pour reprendre en 2011 une unité de production d’algues par fermentation, installée à une trentaine de kilomètres du siège, dans le Kentucky à Winchester. « Il existait 2 usines d’algues dans le monde et l’une à 30 km se trouvait sur le point de fermer, rappelle-t-il. Le marché mondial des algues est de 525 milliards. Rien qu’en nutrition animale, il est de 50 milliards de dollars. Laisser cette usine fermer était un crève-cœur. » Alltech a donc investi 18 millions de dollars dans cet outil industriel en y développant notamment une technique spécifique de multiplication des algues selon un procédé hétérotrophique, beaucoup moins gourmand en matière organique. « En 14 jours, à partir d’un échantillon originel congelé de 0,5 ml d’une algue, brune ou verte, nous pouvons produire 20 t d’extraits secs d’algues », expliquent les deux techniciens en charge de faire visiter l’usine aux séminaristes. Le type et la provenance de l’algue originelle demeurent top secret, protégés par un brevet. Dans les énormes fermenteurs les centaines de milliers de litres de milieux nutritifs où se développent les algues bouillonnent sous l’effet d’un agitateur mécanique ou d’injections d’oxygène, selon les deux procédés opérationnels sur le site de Winchester. Après une déshydratation par vaporisation, la poudre d’algues est destinée à l’industrie de l’alimentation animale et incorporée dans les différentes solutions nutritionnelles élaborées par Alltech. « Elle est particulièrement riche en DHA, cet acide docosahexanoïque, acide gras de la famille des oméga-3, essentiel à l’organisme humain mais qu’il ne peut synthétiser, explique Nikki Putnam, diététicienne chez Alltech. Cet acide gras que les ruminants peuvent exporter dans le lait, est une prometteuse source potentielle de valeur ajoutée pour ce dernier. »
Pour Pearse Lyons, « ne jamais dire jamais » s’est traduit très concrètement en 2008 dans la construction d’un centre de recherche dédié à la nutrigénomique, accolé au siège social situé à Lexington. Dans un vaste laboratoire, une équipe de 30 chercheurs y étudie très concrètement l’effet des nutriments sur l’expression des gènes. « Nous alimentons des animaux à la génétique strictement identique par des régimes différenciés, explique le chercheur qui accueille les visiteurs. Puis nous prélevons des tissus et nous observons l’expression des gènes sur des puces à ADN. Le résultat est lu par un scanner qui établit une cartographie colorée sur laquelle nous observons les différences de transcription de l’ARN selon le régime alimentaire. C’est une technologie extrêmement sophistiquée et coûteuse qui permet d’observer avec précision l’effet des nutriments sur les animaux. » Une recherche de pointe dans laquelle Alltech a pris une longueur d’avance. « Il faut être visionnaire dans nos métiers », est persuadé Pearse Lyons.

Objectif Chine

Alltech et 13 autres partenaires se sont associés avec Nestlé pour créer le Dairy Farming Institute (DFI, Institut de production laitière) en Chine.

Alltech et 13 autres partenaires se sont associés avec Nestlé pour créer le Dairy Farming Institute (DFI, Institut de production laitière) en Chine.

Son fils, Mark Lyons, vice-président et responsable du marché chinois, suit les traces de son père. « Pour bien comprendre les marchés de demain, il faut y être présent tôt. » Après plus de vingt années de présence en Chine, Alltech vient d’y ouvrir, en octobre dernier et en association avec Nestlé et 13 autres partenaires, le Dairy Farming Institute (DFI, Institut de production laitière) à Shuangcheng dans la province de Heilongjiang dans le nord-est de la Chine. L’enjeu est d’apporter une aide technique aux fermiers chinois afin de leur permettre de produire du lait localement. « La Chine, pays producteur de produits à bas prix pour le reste du monde c’est déjà fini, estime Mark Lyons. Entre 2008 et 2013 : le coût du travail y a crû de 62 %, les matières premières de 70 %, le prix du diesel a augmenté de 45 %. Le gouvernement chinois a même désormais des objectifs d’économie énergétique et s’engage dans une révolution verte ! Aujourd’hui, la Chine est avant tout une banque et représente des perspectives de marchés gigantesques. Collaborer avec ce pays est une manière de pouvoir y être influent. Aujourd’hui, les Chinois ont besoin de technologie pour passer d’un système de production à forte main-d’œuvre à un système de production à forte technologie. Le coût de production du lait chinois demeure 50 % supérieur au coût de production des éleveurs néo-zélandais de Fonterra. L’institut DFI est un moyen d’être présent sur le marché chinois et de continuer d’y croître. » Alors qu’Alltech recevait le monde entier à son séminaire, le premier ministre chinois Li Kequang visitait une ferme en Irlande le 17 mai dernier…
Meredith T. Niles, assistante à la Harvard Business School, commente cette installation en Chine : « Nestlé était implanté en Chine dans le Heilongjiang depuis plusieurs années quand est survenu le scandale du lait infantile contaminé à la mélamine en 2008. Nestlé travaillait alors avec 24 000 producteurs et avait mis en place 78 points de collecte organisés en district afin de collecter 5 000 l/j dont 68 % provenaient directement des producteurs. La société réalisait une activité de 200 millions de $/an. L’entreprise n’était pas directement concernée par le lait frelaté mais en a subi les conséquences. En 2008, la mélamine utilisée comme agent colorant, a été retrouvé dans le lait entraînant le décès de dizaine de milliers de nourrissons, cette substance a pour effet d’augmenter le taux de protéine du lait tout en passant inaperçu aux contrôles qualité. » Cette crise a changé toute la structure de la production et considérablement augmenté les importations de lait et produits laitiers en Chine, notamment en provenance de Nouvelle-Zélande. Le schéma qui se mit alors en place en Chine était de supprimer les petites structures et d’intégrer les plus grosses fermes. « Cette solution ne satisfaisait pas Nestlé qui s’était alors engagé auprès de ses producteurs. Mais ceux-ci, souvent éleveurs par défaut par manque d’alternative, n’atteignaient pas un niveau de production suffisant pour en tirer un revenu leur permettant d’investir. Ils pouvaient être tentés d’additionner de l’eau à leur lait pour augmenter leur quantité. C’est ainsi que Nestlé a investi dans l’institut DFI, en partenariat avec 15 sociétés, dont Alltech pour la partie nutrition, afin de professionnaliser ses éleveurs. C’est un modèle de développement très intéressant car particulièrement adapté à la problématique locale. Il pourrait se décliner dans d’autres pays ou vers d’autres productions », conclut la chercheuse. Alors que le symposium battait son plein, le 19 mai, à l’occasion du salon des productions animales de Chongquing, en Chine, Alltech et quatre autres sociétés (Big Dutchman, Betco, Pic et Pipestone), ont signé un accord les engageant à développer une ferme porcine expérimentale, qui accueillera 5 000 truies dans deux ans à Shuyang, dans la province du Jiangsu. « Le but de cette ferme modèle en production est de prouver que produire 30 porcelets/truies/an est un objectif possible pour les producteurs locaux », explique Mark Lyons.

(...)

Françoise Foucher

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Perstorp : pour un usage maîtrisé des acidifiants

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L’utilisation des acidifiants en alimentation animale fait pleinement partie des alternatives aux stratégies médicamenteuses. C’est en tout cas une réalité que Perstorp voudrait voir s’imposer progressivement. Si les acides organiques sont susceptibles d’appartenir à une nouvelle catégorie européenne d’additifs, reconnaissant leur visée digestive et de maîtrise bactérienne, ils restent encore trop méconnus estime la firme suédoise.

De gauche à droite : Frédéric Beaujean, responsable du marché européen, Geert Wiemsla, vétérinaire hollandais responsable du marché du butyrique pour Perstorp et Christophe Michaut, responsable des ventes sur le marché francophone.

De gauche à droite : Frédéric Beaujean, responsable du marché européen, Geert Wiemsla, vétérinaire hollandais responsable du marché du butyrique pour Perstorp et Christophe Michaut, responsable des ventes sur le marché francophone.

« Les acides organiques sont à l’origine surtout utilisés pour la conservation de l’aliment. Mais depuis 30 ans leur usage se généralise pour améliorer l’hygiène intestinale lors des phases critiques de croissance, comme le sevrage du porcelet ou le démarrage poussin », constate Christophe Michaut, responsable du marché français pour Perstorp. Les acides organiques ont en effet connu un regain d’intérêt depuis l’interdiction des AFC en 2006 mais ils restent trop souvent considérés comme des solutions simples : « À tort car si l’utilisation s’avère effectivement simple, la conception de la stratégie peut être plus complexe », précise Christophe Michaut, qui s’est alerté des résultats d’une enquête présentés aux JRP 2015 et réalisée par le consortium européen MinaPig*.
Ce dernier mène depuis 2012 des études de terrain auprès d’éleveurs de porcs de toute l’Europe pour connaître leurs pratiques en matière d’alternatives aux antibiotiques. Ainsi sur les 19 stratégies possibles, l’utilisation des acides organiques n’arrivait qu’en 11e position d’après le sondage. « Pourquoi un si mauvais classement pour ces solutions alors que la plupart des professionnels de l’élevage les utilisent ?, s’interroge le correspondant français de Perstorp. Il semble que les éleveurs n’ont en fait pas conscience de les utiliser très largement. D’autre part, la question telle qu’elle était posée dans l’enquête témoigne d’une mauvaise connaissance du sujet. Il est temps de remettre des informations simples et compréhensibles accessibles aux acteurs du marché, car il se dit tout et n’importe quoi sur les acidifiants. »

Principe et utilisation des acides
En alimentation animale, seuls cinq acides organiques sont utilisés : les acides formique, acétique, lactique, propionique et butyrique. La chaîne carbonée se termine par le groupe fonctionnel carboxyle composé d'un carbone, lié par une double liaison à un oxygène et lié par une liaison simple à un groupe hydroxyle.
Les acidifiants (ou acides gras à chaîne très courte) peuvent être utilisés dans l’aliment ou directement en élevage dans l’eau de boisson (principalement porc et volaille), pour la conservation et la décontamination des fourrages ou des aliments (prévention du développement de moisissures, décontamination bactérienne, en particulier salmonelle). Ils agissent aussi sur les développements bactériens au sein de l’appareil digestif des animaux, en fonction du pH du milieu. L’acide formique présente par exemple un intérêt certain pour la démédication de l’aliment du bétail, indique Christophe Michaut, qui précise que cet acide peut parfaitement être utilisé en alimentation bio.
Aujourd’hui les acidifiants sont présents dans tous les aliments destinés au jeune animal sans que les éleveurs le sachent forcément toujours. Il est difficile de connaître précisément les doses qui se pratiquent habituellement chez les fabricants d’aliments : « Cela dépend de la gamme de prix de l’aliment, selon qu’il s’agit d’aliment standard ou sécurisé, où l’on retrouve par exemple des acidifiants en plus forte dose. Mais c’est aussi à l’appréciation de chacun : un aliment 1er âge peut contenir 10 kg/tonne d’acidifiant ou seulement 3. »

Équilibre du microbiote
L’effet antibactérien des acidifiants agit en effet directement sur l’équilibre du microbiote, ce qui leur confère un effet nutritionnel et sanitaire : ils permettent de rechercher l’équilibre bactériologique du microbiote intestinal. Seuls les acides organiques non dissociés pénètrent dans les cellules bactériennes gram- : celles-ci ont une double membrane qui les protège, à l’intérieur de laquelle le pH est neutre. La petite molécule de l’acide parvient donc à pénétrer dans les cellules pour se dissocier une fois à l’intérieur et les inactiver. Les entérobactéries consomment alors beaucoup d’énergie pour maintenir leur pH à 7 et évacuer l’excès d’H+ : elles ne peuvent plus se reproduire et s’épuisent.
Les acides organiques peuvent agir aussi bien en phase humide diluée (dans l’eau), en phase humide pâteuse (dans l’estomac), en phase sèche sur/dans un aliment, en phase sèche sur/dans une matière première ou en phase sèche dans un process. Mais n’étant présents sous forme combinée que dans un environnement acide, les acides organiques ne sont efficaces qu’avant et dans la poche stomachale.
Afin de maintenir l’hygiène digestive plus en aval dans le tube digestif, Perstorp a mis en évidence la pertinence de l’utilisation combinée d’acides organiques et d’huiles essentielles : « L’hygiénisation du bol alimentaire dans l’estomac permise par les acidifiants permet aux huiles essentielles de poursuivre cet effet dans l’intestin, là où les acidifiants ne sont plus efficaces », indique Christophe Michaut.

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Sarah Le Blé

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Conférence mondiale luzerne en Chine

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Du 25 au 27 octobre 2015, les professionnels de la luzerne, en provenance du monde entier, se retrouveront à Bengbu en Chine à l'initiative de la China Grassland Association. La Cide, le syndicat des déshydrateurs européens est co-organisateur.
Pour Coop de France Déshydratation, « cette 1re conférence témoigne de l'importance stratégique grandissante de la luzerne "le plus ancien des fourrages" dans le développement des agricultures mondiales. » La Chine, dont les besoins en lait et viande ne cessent d'augmenter, est déjà à ce titre acheteur des trois-quarts des exportations de soja dans le monde. Le pays cherche donc à diversifier tout à la fois ses approvisionnements en protéines végétales mais aussi sa production domestique.
La conférence réunira des industriels, agriculteurs et éleveurs, fournisseurs de matériels, distributeurs et importateurs de Chine mais aussi, notamment, d'Italie, d'Espagne, de France, des États-Unis d'Amérique, d'Argentine et d'Arabie saoudite.
Cette conférence se tiendra en avant-première de l'Année internationale des légumineuses décrétée par l'ONU pour 2016.

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OGM : une « renationalisation » qui ne passe pas

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La Commission européenne envisage de mettre en place une nouvelle législation sur les organismes génétiquement modifiés. Chaque État membre pourrait désormais disposer du droit d'interdire leur utilisation sur son propre territoire, même si ces derniers sont autorisés au niveau de l'Union. Un projet décrié par le Snia, qui redoute « des répercussions économiques désastreuses » sur le marché intérieur des matières premières et sur les coûts de production en élevage.

« Les principes fondamentaux du marché commun européen sont aujourd'hui bafoués », estime le Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale (Snia), après avoir pris connaissance de la nouvelle proposition de la Commission européenne relative aux organismes génétiquement modifiés. Les États membres peuvent, depuis début 2015, restreindre ou interdire la culture d'OGM sur leur propre territoire, même si ces derniers sont autorisés au niveau de l'Union, en invoquant des raisons socio-économiques, environnementales ou liées à l'utilisation des terres agricoles. La Commission propose de reprendre ce mécanisme pour les autorisations d’utilisation des OGM. « Une fausse bonne idée, qui va générer des distorsions de concurrence manifestes », assurent les fabricants d'aliments pour animaux, réunis le 28 mai dernier à Bruxelles à l'occasion de l'assemblée générale du Snia. « Dans un marché unique, les coûts de tous les bassins de production doivent être équivalents, dans tous les pays. Renationaliser des décisions qui, jusqu'à aujourd'hui étaient harmonisées, est une décision lourde de conséquences à long terme. »

Soja OGM

Soja OGM

Les protéines végétales, indispensables à la croissance des animaux, sont la porte d'entrée principale des OGM en Europe. Le continent importe plus de 70 % de ses besoins en matières premières riches en protéines, dont 90 % proviennent de quatre pays où les OGM sont la norme : États-Unis, Brésil, Argentine et Paraguay. Jusqu'à présent, l'ensemble des pays de l'Union devaient donner un avis favorable pour permettre l'importation d'une nouvelle plante génétiquement modifiée sur le territoire européen. Du fait de l'absence régulière de majorité, la commission finissait par trancher, après avoir eu l'avis favorable de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). « Le procédé mécontentait un certain nombre d’États, et entraînait des délais d'attente très importants à l’origine des autorisations dites asynchrones entre bassins de production et bassins de consommation, explique Stéphane Radet, directeur du Snia. Certaines matières premières produites aux États-Unis ne pouvaient être importées en Europe, à cause d'une absence de décision de l'Union, ce qui entraînait des difficultés d'approvisionnements dans certains pays européens, et un risque économique et juridique majeur. La Commission européenne a fait cette proposition pour essayer de régler ces problèmes et renvoyer la responsabilité aux États, mais ça ne satisfait personne. »

5 à 6 % d'augmentation en France
Le prix de l’aliment est composé à plus de 80 % du coût des matières premières, il est donc extrêmement sensible aux variations de prix des matières premières agricoles. « Limiter l’utilisation d'OGM sur un territoire induirait un très net renchérissement des coûts de production en élevage. » Le syndicat prend pour exemple le soja : « Les tourteaux de soja Montoir classique, OGM, coûte entre 350 et 400 €/t. Pour du garanti non OGM il faut rajouter entre 60 et 100 €. »
En France, 80 % des matières premières utilisées dans l'alimentation animale sont d'origine française, mais pour pallier le déficit de protéines et assurer un approvisionnement en matières premières compétitives, l'élevage français a besoin des importations, notamment de tourteaux de soja, dont une quantité significative est issue de graines génétiquement modifiées. « Si demain la France venait à voter contre l’utilisation d’OGM sur le territoire national, on estime que le panier matière première augmenterait au minimum de 5 à 6 %, souligne Stéphane Radet. Tout un pan de l'élevage français sortirait du jeu de la compétitivité, l'économie s'affaiblirait. Il y a un vrai risque de décroissance. » Quid des pays membres au taux de dépendance allant jusqu'à 80 % ? Le syndicat milite donc auprès des plus hautes autorités afin de voir cette proposition rejetée, et de trouver une solution pérenne pour sécuriser l'ensemble des opérateurs.
Fin avril, la Commission européenne a autorisé, à l'importation et la commercialisation sur le territoire, 17 nouveaux OGM (coton, maïs, colza…) destinés à la transformation et l'alimentation humaine et animale, ce qui porte leur nombre total à 75.

Ermeline Mouraud

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Symposium volailles Zinpro : l’immunité de la peau à l’intestin

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Le troisième symposium mondial sur la volaille, organisé à Paris par Zinpro, a donné la parole à des scientifiques du monde entier. Universitaires, professeurs et vétérinaires ont rappelé les grands principes de l’immunité chez les volailles en soulignant, à l’attention d’un public international de nutritionnistes, l’importance des cellules épithéliales qu’elles soient dans le système digestif ou dans la peau.

Pour son 3e symposium dédié à la volaille, Zinpro avait réuni à Paris près de 150 personnes de 33 pays différents. Joe Carrica, le vice-président de Zinpro, a rappelé que le secteur de la volaille représente 1/3 des ventes de Zinpro, et jusqu’à plus de 80 % sur la zone Asie du sud-est.

Zinpro avait réuni une assemblée internationale pour son 3e symposium dédié à la volaille.

Zinpro avait réuni une assemblée internationale pour son 3e symposium dédié à la volaille.

Chris Chase, vétérinaire professeur de sciences biomédicales à l’université du Sud-Dakota, a introduit le séminaire en rappelant les différents niveaux de défense immunitaire dont disposent les volailles : « La première ligne de défense est physique, c’est la peau et toutes les réactions qui empêchent les pathogènes de pénétrer dans l’organisme : les vomissements, les excrétions urinaires et fécales, etc., explique-t-il. Les deuxième et troisième lignes de défenses sont l’immunité innée puis acquise, toutes deux constituées de défenses cellulaires et humorales. Tous ces niveaux de défense sont le fait des cellules épithéliales. » Présentes dans la peau, le tractus digestif, le système respiratoire et reproducteur, ces cellules épithéliales sont au cœur de l’immunité et Chris Chase s’est concentré sur celles du tube digestif : « Elles produisent du mucus dont la couche extérieure a pour fonction de garder à distance les bactéries commensales. L’intestin est entouré d’une couche plus fine fermement attachée aux cellules épithéliales. Ce mucus perméable est une zone dont le degré de stérilité est contrôlé par les cellules du système immunitaire qui communiquent entre elles en émettant des cytokines, dont la plus connu est l’interféron. » Un schéma illustre leur agencement : les cellules épithéliales sont collées entre elles par des jonctions puissantes (zona occludens) qui assurent l’imperméabilité du système.

Chris Chase, vétérinaire professeur de sciences biomédicales à l’université du Sud-Dakota, a pris la parole en premier pour un exposé sur les fonctions immunitaires du tube digestif.

Chris Chase, vétérinaire professeur de sciences biomédicales à l’université du Sud-Dakota, a pris la parole en premier pour un exposé sur les fonctions immunitaires du tube digestif.

Chris Chase a également souligné l’intérêt du microbiote dans l’équilibre du système immunitaire : « La flore commensale produit des facteurs anti-inflammatoires capables de pénétrer la barrière épithéliale afin de déclencher la réponse immunitaire, notamment par le biais des cellules dendritiques qui activent les lymphocytes B et T. » Quand ce système est débordé, ce sont les macrophages qui entrent en scène. « Mais quand le microbiote est déséquilibré, il se passe un phénomène de dysbiose : l’équilibre homéostasique de la lumière intestinale n’est plus stable et le milieu intestinal est sujet à des inflammations. Ces dernières affectent sa fonctionnalité : le système immunitaire ne fonctionne plus correctement. » L’équilibre de la flore intestinale est sensible à l’alimentation reçue par l’animal. Christ Chase l’a mesuré en observant les familles de microbes présentes dans la flore caecale des poulets de chair en croissance et l’expression de cytokines.

Préserver l’imperméabilité
Sur la question de la perméabilité de la paroi intestinale, Christof Rapp, chercheur nutritionniste chez Zinpro, a étudié l’effet du stress notamment lié aux coups de chaleur. « Les volailles ne sont pas dotées de glandes sudoripares : elles sont donc plus démunies que d’autres espèces face au stress thermique lié à une élévation de la température ou de l’humidité. » Dans un environnement entre 18 °C et 22 °C, les volailles arrivent à maintenir leur température corporelle à 41,5 °C. Au-delà, c’est le coup de chaleur. Lors de ce genre d’épisodes de stress thermique, la première réaction est cardiovasculaire : le sang migre vers l’extérieur pour évacuer par la peau l’excès de chaleur, ce qui se traduit par les rougeurs de la peau chez les humains. Cet afflux de sang vers l’extérieur, se fait aux dépens de l’irrigation sanguine des villosités intestinales : « Cela se traduit par une hausse de l’émission de cytokine, signalant une réponse inflammatoire de l’organisme », décrit Christof Rapp. La paroi intestinale devient perméable : les jonctions étanches entre les cellules épithéliales se relâchent enclenchant le processus de réaction immunitaire. L’analyse du sang des volailles de chair subissant un coup de chaleur montre une hausse du niveau de superoxyde dismutase, cette métalloprotéine possédant une activité enzymatique nécessaire à la lutte contre les radicaux libres émis en quantités lors des réactions inflammatoires. « Par son rôle dans la structure des protéines des liaisons entre les cellules épithéliales, le zinc aide à contrôler l’étanchéité de la paroi intestinale, énumère-t-il. Le zinc est également primordial dans le processus de dismutation visant à transformer et inhiber la superoxyde qui constitue le système de lutte de l’organisme contre l’oxydation et la prolifération de radicaux libres. » Zinpro a comparé les effets de différentes sources de zinc dans le statut antioxydant des animaux et a constaté une meilleure efficacité des formes amino-chélatées par rapport aux formes sulfatées.
Peter Stark, le directeur R&D de Zinpro, a rappelé le mode d’absorption des acides aminés métallo-complexés : « Les oligo-éléments chélatés à des acides aminés sont solubles ce qui leur permet d’être absorbés. Les liaisons moléculaires de la chélation leur permettent de survivre à l’acidité de l’estomac, tout en assurant leur dissociation et leur biodisponibilité dans le système digestif. »

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Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 687 juin 2015

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Vaches laitières : les secrets de la nutrition en acides aminés

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Le séminaire organisé à Paris par Kemin, du 22 au 24 avril, visait à faire le point sur les dernières connaissances concernant les besoins et les apports en acides aminés chez les vaches laitières. Un thème d'actualité à un moment où les éleveurs sont à la recherche d'une meilleure efficacité technique et économique. Ce séminaire était organisé en partenariat avec Adisseo à l'occasion de la visite de la nouvelle usine de Commentry dans l'Allier.

« Des apports équilibrés en acides aminés améliorent l'efficacité globale de l'utilisation des protéines, augmentent la production laitière, diminuent les rejets azotés et ont un impact positif sur la fertilité des vaches », affirme en préambule John Springate, président de Kemin Animal and Health EMEA qui introduit la conférence.

Acides aminés limitants
La première intervention, réalisée par le professeur Charles G. Schwab de l'université du New Hampshire aux États-Unis, a rappelé l'importance des acides aminés dans la nutrition des vaches laitières.

Le professeur Schwab pendant sa première présentation sur l'importance des acides aminés chez les vaches laitières.

Le professeur Schwab pendant sa première présentation sur l'importance des acides aminés chez les vaches laitières.

« Les acides aminés sont essentiels chez les vaches laitières, d'où l'importance de les prendre en compte au moment de la formulation », lance le conférencier qui rappelle qu'il existe dix acides aminés essentiels et dix non essentiels. Puis M. Schwab rappelle leurs nombreuses fonctions, ces derniers pouvant provenir de trois sources possibles : les protéines de la ration, les protéines microbiennes et les protéines endogènes. Dans ce tableau complexe, la méthionine et la lysine sont les deux principaux acides aminés limitants. Certaines matières premières sont plus riches que d'autres en lysine, comme la farine de sang (9 % de lysine), la farine de poisson (7,7 % de lysine) ou celle de soja (6,3 % de lysine). Un ratio optimum lysine/méthionine est à trouver pour viser un niveau optimum de taux protéique du lait. Ce ratio dépend des modèles existants, il est par exemple de 3 pour le modèle NRC révisé et de 2,37 pour le modèle CNCPS révisé en 2014 par Foskolos et al.. « Le ratio optimum lysine/méthionine dépend de votre modèle », insiste le conférencier qui donne ensuite quelques recommandations pour une alimentation équilibrée en acides aminés des troupeaux laitiers. Parmi ces dernières figurent des apports équilibrés en glucides et matières premières fibreuses pour optimiser l'ingéré et le fonctionnement du rumen. Des apports en suppléments protéiques riches en lysine (comme le LysiPearl) ou en méthionine (comme le MetaSmart) peuvent également contribuer à améliorer le ratio. « Pour les apports en protéines alimentaires, faites plutôt confiance à ce que la vache vous dit qu'à vos modèles », conclut de façon pragmatique le conférencier.

Pertes azotées

Le professeur Chris Reynolds de l'université de Reading au Royaume-Uni : « Il existe des pertes inévitables d'azote chez la vache laitière, mais on peut les réduire. »

Le professeur Chris Reynolds de l'université de Reading au Royaume-Uni : « Il existe des pertes inévitables d'azote chez la vache laitière, mais on peut les réduire. »

Dans l'intervention suivante, le professeur Chris Reynolds de l'université de Reading au Royaume-Uni s'intéresse aux pertes azotées en élevage laitier. Ces dernières sont estimées à 2,396 milliards de kg d'azote par an pour l'Europe des 27, pour un total de 23,1 millions de vaches laitières à 6 692 kg de lait par an et à 33,7 % de taux protéique moyen. « Il existe de grandes variations de l'efficacité azotée des troupeaux laitiers », affirme ensuite le conférencier, cette efficacité azotée allant en Europe de 0,21 à 0,32. « Il existe un taux maximum chez les troupeaux laitiers aux alentours de 0,40-0,45 », ajoute ensuite Chris Reynolds qui détaille ensuite les principaux postes de pertes d'efficacité azotée. Il existe trois postes principaux : la digestion, la maintenance (13 g/j) et la production laitière (36 g/j). Les pertes liées à la digestion se ventilent comme suit : pertes liées à la fermentation (35 g/j), aux protéines microbiennes (84 g/j), aux protéines non digérées (37 g/j) et aux protéines endogènes (58 g/j). « L'apport en énergie est un élément clé pour optimiser l'efficacité azotée des rations », conclut le conférencier qui prône une approche intégrée du métabolisme de l'énergie et de l'azote. Un apport en énergie réduit les excrétions d'azote par l'urine, avec une meilleure efficacité pour les sources d'énergie digestibles dans l'intestin plutôt que dans le rumen.

Effets épigénomiques
Puis c'est au tour de Milo Witbank, professeur de physiologie reproductive à l'université de Wisconsin-Madison (États-Unis), de faire une présentation sur les moyens d'améliorer la reproduction des vaches laitières. Parmi les essais présentés par ce dernier, une supplémentation en méthionine protégée du rumen (Smartamine) aboutit aux conclusions suivantes : la supplémentation en méthionine des vaches provoque des changements dans l'expression des gènes de l'embryon (effets épigénomiques stoppant l'expression anormale de gènes), améliore la taille des embryons et le taux de gestation des multipares. D'autres essais présentés par le conférencier américain montrent qu'une supplémentation en méthionine alimentaire protégée du rumen améliore la concentration en méthionine du plasma, tout en améliorant la concentration et le rendement en protéines du lait.

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Philippe Caldier

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Facco : nouvelle présidence

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La Chambre syndicale des fabricants d’aliments préparés pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers ou Facco a présenté le 9 juin dernier son nouveau président, Christophe Carlier. Élu lors de la dernière assemblée générale du 21 mai et ce pour la mandature 2015-2017, il succède à Éric Charles, de la société United petfood France après 5 ans au poste.

Christophe Carlier.

Christophe Carlier.

Il est diplômé de l’École nationale vétérinaire de Lyon et titulaire d’un MBA Management communication et sociétés du Celsa à la Sorbonne. Il a commencé sa carrière au sein de la société Virbac, au Vietnam, en tant que responsable technique et marketing. Il rejoint Royal Canin en 2000 pour devenir responsable scientifique de la division internationale. En 2008, il est promu directeur des affaires publiques avant de prendre, dans le courant de l’année 2015, la direction des affaires scientifiques, réglementaires et publiques de Royal Canin.
Lors de son discours d’investiture à la présidence de la Facco, Christophe Carlier a rappelé la nécessité d’être toujours plus proactif face aux enjeux auxquels l’industrie du petfood est confrontée : « Je placerai ma présidence sous le signe de la responsabilité sociétale de notre Industrie. (…) Nos clients, nos consommateurs, nos collaborateurs et plus largement la Société attendent de nos entreprises qu'elles démontrent au quotidien qu'elles prennent en compte les enjeux économiques bien sûr, mais aussi les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux. Et c'est uniquement en intégrant la RSE dans la stratégie de nos entreprises que nous assurerons leurs performances et leur compétitivité à court terme mais surtout sur la durée. »

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FAO : un deuxième mandat historique pour José Graziano da Silva

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M. José Graziano da Silva. Copyright : FAO

M. José Graziano da Silva. Copyright : FAO

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, a communiqué sur la réélection de son actuel directeur général, M. José Graziano da Silva, pour un deuxième mandat à la tête de l'Organisation « obtenant le plus grand nombre de suffrages jamais réalisés dans l'histoire de cette agence spécialisée de l'ONU ». Son nouveau mandat prendra effet le 31 juillet 2015 et s'achèvera en juillet 2019. « Depuis qu'il a pris ses fonctions en 2012, M. Graziano da Silva a recentré le travail de la FAO sur cinq objectifs stratégiques avec un accent spécial sur l’éradication de la faim et de la malnutrition. Il a renforcé les capacités institutionnelles au siège et sur le terrain, réalisé des économies significatives en rationalisant les procédures administratives et accru la collaboration avec les partenaires extérieurs tout en accordant un soutien plus intense à la coopération Sud-Sud. »
La France a salué dans un communiqué cette réélection et lui « adresse tous ses vœux de réussite et le soutien tout particulièrement dans son action Faim zéro ».

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Marchés des matières premières : bilan 2014 et perspectives pour 2015

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L'an passé, sous l'effet de récoltes mondiales exceptionnelles et de stocks importants, les prix des matières premières utilisées en alimentation animale ont considérablement chuté, avant un brusque renversement de situation au cours du mois d’octobre. L'année 2014 a également été marquée, au niveau national, par la poursuite de l'érosion des tonnages et l'augmentation de la part des matières premières riches en protéines dans les aliments composés.

La céréale la plus utilisée reste le blé tendre, suivie du maïs. Elles devraient respectivement représenter 46 % et 35 % des céréales utilisées en 2014-2015. (Copyright : Snia)

La céréale la plus utilisée reste le blé tendre, suivie du maïs. Elles devraient respectivement représenter 46 % et 35 % des céréales utilisées en 2014-2015. (Copyright : Snia)

Les entreprises françaises de nutrition animale ont produit l'an passé 21,1 millions de tonnes d’aliments composés pour animaux d’élevage. Les volailles arrivent en tête, avec 8,7 millions de tonnes d’aliments consommés en 2014, soit 41 % de la production industrielle, devant les porcs (24 %) et les bovins (22 %). La part des céréales utilisées en alimentation animale s'élève à environ 10 millions de tonnes, soit 37 % des utilisations de céréales dans le pays, et 49 % des approvisionnements totaux. Les chiffres tirés du dernier rapport d'activité du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia) mettent en évidence la poursuite de l’érosion de ces tonnages, étroitement liée aux difficultés de l’élevage : -0,7 % par rapport à 2013.
La céréale la plus utilisée reste le blé tendre, suivie du maïs. Elles devraient respectivement représenter 46 % et 35 % des céréales utilisées en 2014-2015. La part des orges semble se maintenir à un niveau bas, à hauteur de 11 % environ. Ces dernières souffrent toujours d’un manque de compétitivité par rapport aux deux céréales principales. Depuis la campagne 2012-2013, le triticale compte pour 6 à 7 % des céréales.

Substitution des matières premières
« Le fait marquant pour l'année écoulée est la progression de la part des matières premières riches en protéines », souligne Bruno Toussaint, du Snia. La progression des tourteaux de tournesol s'élève à près de 20 %, soit une augmentation de 19,6 % en un an. « Le tourteau de tournesol représente aujourd'hui 7 % des matières premières, et 1 500 000 tonnes. C'est significatif. » Cette progression de la part des matières premières riches en protéines peut s'expliquer, selon Bruno Toussaint, « par la baisse de la fabrication d'aliments pour monogastriques, importants consommateurs de céréales, et l'augmentation des volumes d'aliments pour bovins, plus riches en protéines et en matières azotées ». Un phénomène de substitution des matières premières est également avancé. « Phénomène qui se vérifie essentiellement par rapport au soja. Les fabricants diminuent son taux d'incorporation, soit en raison de la prime OGM très élevée, soit dans une démarche sans OGM ou encore pour baisser la part d'importation et développer un approvisionnement plus local. En 2014, des initiatives marquantes ont vu le jour pour promouvoir les matières premières de France métropolitaine. » L’origine France correspond aujourd'hui à environ 80 % du panier de matières premières.
Le tourteau de soja, progressivement remplacé par les tourteaux de colza et de tournesol, devrait représenter près de 44 % des tourteaux consommés en France en 2014-2015, contre 63,1 % il y a sept ans. Hors tourteaux, la consommation des graines oléoprotéagineuses s'élève à 171 600 tonnes, soit une baisse de 0,7 % par rapport à 2013. L'incorporation de pois, après une très légère hausse en 2013, atteint le niveau historiquement faible de 38 673 tonnes. Cela s’explique par un manque de disponibilité du pois et par la compétitivité supérieure des autres matières premières. « Il faut également noter l'évolution des produits déshydratés : pulpe de betterave, luzerne…, ajoute Bruno Toussaint. Leur volume a augmenté de 67 % en un an. Mais cette augmentation est relative, car ils ne représentent que 2 % du total des matières premières. »
Feedsim Avenir, Association pour la promotion de la recherche et de l’analyse économique sur l'agriculture et l'agro-industrie du Grand Ouest, constate, pour le début d'année 2015, une tendance inverse : la baisse des incorporations de tourteaux (-5,7 %), marquée en aliments porcin et bovin, et la progression des incorporations de céréales (+2,4 %) et de coproduits (+4,8 %). La demande cumulée estimée des usines du Grand Ouest en tourteaux de tournesol et de colza s'élève, sur les quatre premiers mois de l'année, à 432 000 t, celle en tourteaux de soja est estimée à 681 000 t. La demande en blé est supérieure à 1 million de t sur la même période, contre 780 000 t pour le maïs.

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Ermeline Mouraud

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58e assemblée générale de la Fefac : sécurité sanitaire et OGM au programme

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L’association des fabricants d’aliments composés européens (Fefac) s’est réunie en assemblée générale lors du Victam à Cologne le 10 juin. Il a été beaucoup question de la récente proposition de la Commission européenne sur la possibilité offerte aux États membres de refuser l’utilisation des cultures génétiquement modifiées dans l’alimentation animale, ainsi que de sécurité alimentaire plus généralement.

« La sécurité sanitaire demeure le sujet primordial de préoccupation pour la Fefac, a souligné Ruud Tijssens, président de la Fefac. Nous devons nous organiser pour ne pas nous retrouver à jouer le rôle des gardiens ultimes, obligés de passer en mode gestion de crise à chaque fois qu’un incident se déclare en amont de notre chaîne d’approvisionnement. C’est pourquoi, nous avons redéfini notre vision de la sécurité alimentaire et prônons un système de responsabilisation de tous les maillons de la chaîne. Aujourd’hui le système est conduit par celui qui se retrouve au sommet de la pyramide et assume tous les risques. Ce n’est pas efficace et pas compétitif. Notre nouvelle approche privilégie une organisation proactive à chaque étape de la chaîne alimentaire avec la volonté d’échanger les informations sur tous risques émergents avec chacun des maillons. Tous les opérateurs doivent prendre conscience que la gestion de la sécurité sanitaire doit se faire en dehors de toute compétitivité et que le partage d’informations ne peut que servir à améliorer l’efficacité du traitement des risques, dans le but de réduire les incidents et les coûts qu’ils impliquent lors des retraits et destruction de marchandises. »

La responsabilité de la profession
Preuve de l’importance de l’autocontrôle, Ruud Tijssens rappelle que 54 % des alertes émises dans le domaine du feed dans le cadre du système RASFF (Rapid alert system for food and feed, système d’échanges d’alertes entre les autorités sanitaires des pays membres de l’UE et associés) sont issues des procédures d’autocontrôle : « Cela prouve que la profession a pleinement conscience de sa responsabilité en le domaine. »

Les responsables des différentes commissions de la Fefac se sont réunis lors de l’assemblée générale.

Les responsables des différentes commissions de la Fefac se sont réunis lors de l’assemblée générale.

La Fefac a publié un livret recensant les initiatives de coopération entre les industries et les autorités nationales en termes de sécurité sanitaire dans les différents pays de l’Union européenne. On y lit qu’à l’initiative des autorités autrichiennes, les opérateurs de la filière sont conviés à des réunions informelles à chaque trimestre afin de discuter efficacement des risques émergents. On y découvre comment les Polonais ont associé les industriels et les autorités vétérinaires pour mettre en place la directive 90/167/EEC sur les aliments médicamenteux afin de rendre le dispositif efficace et adapté aux contraintes de chacun. On y apprend que l’association belge Bemefa et l’agence fédérale pour la sécurité alimentaire (Fasfc) partagent avec beaucoup de réactivité les résultats des plans de contrôles officiels et industriels ce qui permet aux fabricants de mieux concentrer leurs propres analyses sur les matières premières à risque. Les Danois de l’association Dakofo, eux, coopèrent avec les autorités nationales dans leurs recherches de salmonelles. La reconnaissance officielle du guide de bonne pratique Oqualim en France est également présentée. Au total une vingtaine d’exemples sont déclinés.
Ruud Tijssens conclut sur ce point en soulignant que « la sécurité sanitaire des aliments est une problématique dynamique, constamment influencée par des facteurs extérieurs : par exemple les maïs sont de plus en plus contaminés par des mycotoxines à mesure que le climat se réchauffe ». Il commente la récente décision du parlement français de recycler les invendus alimentaires vers l’alimentation animale : « D’un côté, il est plaisant de voir que l’alimentation animale est reconnue comme une solution potentielle pour réduire le gaspillage alimentaire. Mais tous les résidus alimentaires ne peuvent pas entrer dans nos process. Nous devons nous assurer que nos fournisseurs ont pris toutes les sécurités concernant la sécurité sanitaire afin que la responsabilité en cas de crise ne soit pas attribuée aux fabricants. Nous sommes par ailleurs confiants dans les décisions que prendra la DG Santé de la Commission qui a maintenant en charge ce dossier du gaspillage alimentaire, pour maintenir l’intégrité de la chaîne alimentaire tout en luttant contre le gaspillage alimentaire. »

Risques et sécurité sanitaire
Une table ronde avait été organisée sur le thème des bonnes pratiques. Martha Ponghellini, responsable de la division Nutrition animale à la DG Santé de la Commission a commencé par rappelé les priorités de la DG Santé et leur influence sur la réglementation : « La loi sur l’alimentation animale entre dans le cadre de la loi générale sur l’alimentation EC 178/2002 qui a pour objectif général de protéger la vie et la santé humaine et protéger les intérêts des consommateurs. Ses objectifs sont de construire la chaîne d’alimentation, aligner le feed sur le food, avec un fonctionnement légal basé sur l’évaluation des risques… » Elle cite les règlements feed hygiène N°183-2005, marketing N°767-2009, additifs N°1831-2003, coproduits animaux N°1069-2009 et feed contrôle N°882-2004. « Le plus difficile dans nos relations avec vous, les industriels, c’est le rythme : nous sommes ouverts aux innovations mais nous avons besoin de temps pour en évaluer les risques. De votre côté, vous, opérateurs, vous êtes pressés. » Elle admet que les textes N°767/2009 et N°183-2005 posent problème car ils ne donnent pas de définition pour les novel food : « Ils englobent les algues alors qu’elles ne sont clairement pas de nouveaux aliments pour les poissons. Ils parlent des biomasses, des nanotechnologies, dossier en stand-by, des insectes et des larves qui sont également consommées naturellement par les volailles… Sur ce point le chapitre est ouvert : l’opinion de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) est attendue pour l’automne. Il restera ensuite à définir des règles de production, de bonnes pratiques… » Elle souligne que la volonté de la Commission est d’adapter la législation existante, pas d’en créer une nouvelle spécifique. « Nous n’avons pas d’échéance à vous annoncer. Mais tout le monde à la Commission est conscient de vos attentes vis-à-vis des insectes. »
Plusieurs représentants de différents pays de l’Union européenne ont ensuite apporté leur témoignage. Keith Millar, responsable de l’alimentation animale à la FSA, Food standard agency, au Royaume-Uni : « Nous sommes une agence d’État qui ne dépend pas d’un ministère mais dont l’activité est uniquement basée sur des opinions scientifiques, précise-t-il. Notre travail est collaboratif et basé sur l’échange, la reconnaissance des opérateurs et leur volonté de répondre aux standards de qualité. Nous avons adopté un système de qualification attribuée aux opérateurs aptes à prouver leur méthode de production, leur capacité à gérer leur risque, à gérer leur traçabilité. Mais cette accréditation peut être perdue en cas de modification des procédures. »

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Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 688 juillet-août 2015

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Huiles et protéines végétales : la filière se restructure

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Le 9 juin dernier, la filière française des huiles et protéines végétales a annoncé sa nouvelle structuration. Cap sur l’indépendance en protéines végétales et sur un renforcement du made in France.

Depuis plus de 50 ans, la filière oléo-protéagineuse s’est construite au fur et à mesure de l’actualité et des crises. Les cultures de colza, de tournesol ou encore de pois ont beaucoup évolué. La recherche agronomique n’a eu de cesse d’améliorer la qualité nutritionnelle des graines pour répondre au besoin des consommateurs. La filière a mis en place deux nouvelles orientations stratégiques « d’intérêt général » et deux nouvelles entités ont vu le jour.

Renforcer le made in France

De gauche à droite : André Pouzet, directeur des deux nouvelles entités, Bernard de Verneuil, président de Terres Inovia et Jacques Siret, président de Terres Univia.© Philippe Montigny

De gauche à droite : André Pouzet, directeur des deux nouvelles entités, Bernard de Verneuil, président de Terres Inovia et Jacques Siret, président de Terres Univia. © Philippe Montigny

La filière souhaite « continuer à produire des oléagineux et protéagineux pour l’huile et les tourteaux en local ». Il faut maintenir les surfaces en prenant en compte les particularités de chaque culture et des bassins de production propres : le tournesol dans le Sud et Sud Ouest, le colza au niveau national et le soja dans le Sud Ouest et dans les vallées continentales, etc.
Ce made in France amène également à promouvoir l’indépendance en protéines végétales. La hausse reconnue de la demande en protéine représente un enjeu stratégique pour une filière française aux multiples atouts. « L’indépendance française en protéines végétales est actuellement assurée à 50 % alors que l’Europe l’est à 67 %, annonce la filière. L’exemple de l’huile, qui était auparavant importée à près de 80 % et qui est désormais produite à 80 % en France, prouve qu’il y a un chantier à poursuivre pour la protéine. »
Ce défi sera relevé grâce notamment à l’agronomie qui est au cœur des dispositifs. La R&D dans ce secteur étudie de nouvelles plantes riches en huile et en protéine végétales tout en étant à l’écoute des agriculteurs et inventant l’agronomie de demain. « Il faut penser les productions dans un système agricole global, allonger les rotations, déployer les systèmes intelligents auprès des agriculteurs, etc. »

Nouveaux noms, nouvelles identités

MP_OleoProteo_Logo2L’Onidol (interprofession des oléagineux) et l’Unip (interprofession des protéagineux) ont réuni leur savoir-faire sous une même entité : Terres Univia. « Sa mission : mettre en œuvre une ambition française avec toujours plus de souveraineté alimentaire dans le secteur des huiles et des protéines destinées à l'alimentation humaine. Sans oublier de relever le défi de produire des protéines végétales destinées à l'alimentation animale, et de contribuer à l'essor des filières de l'oléochimie. » Elle est présidée par Jacques Siret.

ImpressionLe Cetiom (Centre technique des oléagineux et du chanvre) et le service technique de l’Unip se sont rapprochés également sous un même institut technique : Terres Inovia. L’innovation et l'agronomie constituent son ADN. Son président est Bernard de Verneuil.
« Nous avons décidé une nouvelle structuration de la filière articulée autour de nouvelles entités et de deux nouveaux noms. Au plus proche des préoccupations de nos consommateurs, il nous a semblé évident de pousser encore plus loin les synergies », annonce Jacques Siret.
« Faire collaborer de manière transversale chaque acteur de l’univers des oléagineux et protéagineux donnera encore plus de résonance à nos projets pour la France. Ensemble, il nous est apparu évident de simplifier la filière », poursuit Bernard de Verneuil.

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Caroline Morice

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 688 juillet-août 2015

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Ynsect : la filière insecte se concrétise

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Début juillet, la société Ynsect a inauguré son nouveau siège et son centre de R&D, Ynstitute à Évry (91). L’occasion de faire le point sur ses premières années et projets à venir avec Antoine Hubert, président d’Ynsect.

De gauche à droite : Nathalie Berezina, directrice technique aval, Jean-Gabriel Levon, vice-président et directeur de l’exploitation, Antoine Hubert, président, Benjamin Armenjon, directeur business développement, Alexis Angot, directeur financier et juridique et Fabrice Berro, directeur technique amont.

De gauche à droite : Nathalie Berezina, directrice technique aval, Jean-Gabriel Levon, vice-président et directeur de l’exploitation, Antoine Hubert, président, Benjamin Armenjon, directeur business développement, Alexis Angot, directeur financier et juridique et Fabrice Berro, directeur technique amont.

La Revue de l’Alimentation Animale : Depuis 2011, Ynsect évolue à grande vitesse. Pourriez-vous rappeler les moments forts de ces premières années pour l’entreprise ?
Antoine Hubert : Depuis la création d'Ynsect par quatre cofondateurs aux profils complémentaires, Antoine Hubert, Jean-Gabriel Levon, Alexis Angot et Fabrice Berro, l’entreprise a beaucoup évolué grâce à de nombreux partenariats avec le CNRS, CEA, IRSTEA, AgroParisTech, notamment dans le cadre du projet Desirable lancé début 2013. En 2014, nous avons mis en place notre pilote de production et nous avons également effectué cette même année deux levées de fond successives : 1,8 million d’euros auprès d’Emertec Gestion et Demeter Partners puis une deuxième de 5,5 millions d’euros auprès des deux premiers investisseurs rejoint par la société singapourienne New Protein Capital. Et enfin début 2015, nous avons emménagé dans un bâtiment de plus de 1 700 m² au Genopole d’Évry pour accueillir toute l’activité de recherche et développement et notre siège social. Pour autant, si l’entreprise a rapidement grandi, la vision est demeurée la même : produire à grande échelle des insectes et les transformer en produits d’intérêt pour la nutrition animale et végétale, voire humaine et pour la chimie verte.

RAA : Les insectes sont une source potentielle d’alternative pour l’apport de protéines en nutrition animale. De quels types d’insectes parle-t-on et quels sont leurs atouts ?
A. H. : Aujourd’hui l’espèce la plus avancée, et que nos équipes R&D étudient plus particulièrement, est le scarabée Tenebrio molitor. Les raisons sont tout d’abord techniques, car l’espèce est grégaire (les larves de cet insecte vivent naturellement à de hautes densités) et nocturne (pas besoin de dépenser d’énergie pour éclairer l’élevage). Elle contient de hautes teneurs en protéines (près de 55 % en matière sèche). Elle connaît déjà un historique important d’élevage dans le monde du fait de son usage en alimentation pour les Nouveaux animaux de compagnie (NAC), et il n’y a pas de maladie connue. Elle est aussi déjà consommée directement par l’homme dans certaines contrées.
L’alimentation animale est un domaine d’application naturel pour les insectes. En effet, certains poissons mais aussi les volailles, les porcs et certains animaux de compagnies intègrent déjà les insectes dans leur alimentation à l’état naturel.
Nous développons des farines protéiques pouvant être intégrées dans l’alimentation des animaux d’élevage et de compagnie. Ces farines ont une haute teneur en protéines (70 %), faible en matière grasse (13 %), pauvres en cendre (2 %) et sont très digestibles. La farine protéique issue du ténébrion est un ingrédient de choix pour l’alimentation animale.

Début juillet 2015, Ynsect a inauguré son nouveau siège et son centre de R&D, Ynstitute.

Début juillet 2015, Ynsect a inauguré son nouveau siège et son centre de R&D, Ynstitute.

RAA : Début juillet, Ynsect a inauguré son nouveau siège et son centre de R&D, Ynstitute. Comment est organisée votre R&D et que va vous apporter ce nouveau centre ?
A. H. : Notre R&D est organisée en deux pôles. Les process amont qui regroupent toutes les activités de bioconversion par les insectes, de coproduits organiques, principalement céréaliers, d’élevage et de reproduction. Et dans un deuxième temps, les process aval, c’est-à-dire la transformation des insectes en molécules d’intérêt que sont les lipides, les protéines et la chitine destinés à la nutrition animale et à la production de produits non alimentaires (cosmétique, fertilisants, chimie verte, etc.). Ce centre de R&D est à notre connaissance le plus grand centre de recherche privé au monde sur le sujet.

RAA : Collaborez-vous avec des partenaires ? En attendant de pouvoir commercialiser vos produits, comment est financé l’ensemble de votre activité ?
A. H. : Nous collaborons avec de très nombreux partenaires de recherche publics. On retrouve ceux du programme Desirable, cités ci-dessus, mais aussi d’autres comme l’université de Wageningen, aux Pays-Bas. Nous collaborons également avec plusieurs industriels de l’alimentation animale, principalement l’aquafeed et le petfood. Pour déployer et financer ces programmes de recherche et ces partenariats, nous avons réalisé deux levées de fonds en 2014. Nous sommes également soutenus financièrement par la BPI.

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Propos recueillis par Caroline Morice

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Assemblée générale de l’Afca-Cial : l’avenir est dans le pré

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À l’occasion de son assemblée générale, l’Afca-Cial a convié Sébastien Abis, administrateur au secrétariat général du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) et chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques. Celui-ci a, sur le thème du contexte géopolitique et alimentaire mondial, ses enjeux et perspectives pour la France, offert à l’assemblée une expertise géopolitique distanciée du secteur agricole, selon une approche originale très appréciée des participants.

Dès l’entame, l’intervenant donne le ton : l’européocentrisme n’est plus de mise. Le monde a radicalement changé. Et beaucoup d’incertitudes géopolitiques apparaissent. Depuis dix ans, pour beaucoup, le monde se définit de façon polycentrique. Mais, pour Sébastien Abis, il est plutôt « apolaire », multilatéral, avec un problème notoire de leadership. Cet état de fait induit plusieurs observations : le rôle et le poids du commerce sont en constante augmentation, la question sociale mondiale montre une dégradation sociale zonale forte (tandis que la valeur « moyenne » indique une amélioration) et la géographie en matière agricole reprend sa place.

Sébastien Abis, administrateur au secrétariat général du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) et chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques.

Sébastien Abis, administrateur au secrétariat général du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) et chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques.

Hormis la Corée du Nord, la planète aurait été politiquement active sur les vingt à trente dernières années. Les systèmes « bougent » quelles que soient les options retenues. La croissance démographique indique une reprise de la natalité : au Sahel on l’évalue à 7 à 8 enfants par femme ! Ce qui tend à s’interroger sur le chiffre référence de 9 milliards d’individus d’ici à 2050 qui correspond en fait à une fourchette de 8 à 11 milliards, avec une incertitude de… 3 milliards.
Par ailleurs, si la population vieillit en Europe, 90 % de la population jeune se trouvent dans les pays les moins avancés. Pour lesquels il va s’agir, d’ici à 2025, de créer des emplois (600 millions) qui ne soient ni précaires ni volatiles.
L’intervenant insiste aussi sur la superposition flagrante de la cartographie mondiale de la faim, de la pauvreté et des situations de conflits.

Il convient donc d’envisager une nouvelle géopolitique des ressources. Depuis cinquante ans, une masse de travaux spéculatifs a vu le jour sur le peak performance (performance optimale) pétrolier, mais rien sur le pic céréalier par exemple. Ce constat montre que le regard sur les ressources est très différencié par type. Parallèlement, on peut souligner une très forte corrélation entre l’augmentation du PIB mondial, la croissance du commerce et celle du transport maritime. Si l’on prend l’exemple du Maroc, 1er exportateur mondial de phosphate (OCP), on observe que 75 % de ses réserves vont vers l’Inde.
Mais nous sommes aussi dans une séquence particulière en termes d’agenda mondial : l’exposition universelle 2015 qui se tient à Milan rassemble 144 pays. Les Nations Unies, la FAO et l’Union européenne sont également présents autour du thème : Nourrir la planète, énergie pour la vie, c’est-à-dire la sécurité alimentaire. Vont suivre l’Agenda post 2015 : Objectif développement durable (ODD) puis le rendez-vous COP 21 en fin d’année tandis qu’en parallèle, sur le plan politique, pèsent la question ukrainienne, l’accord avec l’Iran, le chaos moyen-oriental et la question chinoise pour ne citer que celles-ci.

Nous vivons donc des changements, mais, et l’intervenant y insiste, il ne faut pas en avoir peur (laquelle peur est particulièrement bankable en France). Dans un contexte d’incertitudes, l’agriculture est un repère tangible parce que l’alimentation est un besoin intemporel.

La revanche de monde agricole ?
Peut-on parler pour autant d’une possible « revanche » de l’agriculture ? Il y aurait, selon Sébastien Abis, un véritable déni de réalité concernant l’importance de ce secteur traité en parent pauvre. Le secteur primaire est communément perçu comme en voie de disparition au bénéfice de celui des services. Pour cette raison, il faut communiquer autour du défi essentiel sinon vital de « produire plus mais mieux », car aucun secteur d’activités n’a fait plus d’efforts d’adaptation que le secteur agricole.
Le contexte mondial comprend de plus en plus d’acteurs et de plus en plus de bouches à nourrir. Dans le même temps l’on observe des effets particuliers de resserrement numérique : une cinquantaine de distributeurs mondiaux se partagent le « gâteau » alors qu’il faudrait une diversification des partenaires export et import. La faim est la première cause de mortalité sur la planète : 30 000 décès par jour ! Donc, encore une fois, si la moyenne, valeur à l’évidence dépourvue de sens pour l’intervenant, s’améliore, les écarts zonaux se creusent. Pourtant, et contrairement aux idées reçues, les prix aujourd’hui n’ont pas chuté après la crise de 2007-2008.
Il prend pour exemple la Chine, le pays qui a le plus amélioré le problème de la faim à l’intérieur de ses frontières. Elle achète énormément à l’extérieur, entre autres le maïs. D’ici à vingt ans, il n’est pas exclu qu’il en aille de même pour le blé… Dans le même temps, ses sols se dégradent de façon alarmante et le manque d’eau se fait cruellement sentir. Ce pays, solvable, est totalement dépendant des marchés internationaux pour satisfaire les besoins de sa population : sa balance extérieure plonge de façon impressionnante.

Comme pour les pays du Golfe, les capitaux chinois se fixent aux quatre coins de la planète, y compris en France. Cet exemple pour montrer que le commerce alimentaire a vocation à augmenter : d’un côté dans les régions à régimes stables il est possible de produire plus, de l’autre la population augmente.

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Marion le Béchec

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Conseil Assertis : l’analyse technique pour gérer la volatilité des marchés

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Le cabinet conseil Assertis, installé depuis 2004 à Angers, est spécialisé dans l'analyse technique des marchés des matières premières agricoles. Virginie Ciesla-Maudet, créatrice, gérante et analyste, anticipe les tendances, conseille et accompagne les fabricants d'alimentation animale dans leurs réflexions et actes d'achat, en lien étroit avec leurs stratégies de formulation.

Pour les fabricants d’aliments, la rentabilité repose sur une formulation la plus adaptée possible entre les besoins nutritionnels des animaux et les cours des matières premières. Ces derniers sont la clé de la rentabilité. Les décisions d’achats et la réussite des stratégies de gestion sur les marchés à terme conditionnent le résultat des entreprises. Certaines peuvent s’octroyer à temps complet les services d’un analyste technique expérimenté, mais elles gardent le bénéfice des approches stratégiques élaborées en interne. Virginie Ciesla-Maudet, directrice du cabinet conseil indépendant Assertis est analyste spécialisée sur les marchés des matières premières agricoles, principalement côtés sur NYSE Euronext et le CBOT (Chicago Board of Trade) : blé, maïs, graines de colza, tourteaux de soja…

Virginie Ciesla-Maudet a obtenu, en 2010, le CFTe II (Certified Financial Technical), diplôme international délivré par la Fédération internationale des analystes techniques (Ifta). Elle est également assermentée en céréales et oléoprotéagineux près la Cour d'Appel d'Angers depuis 2001. (Copyright : Assertis)

Virginie Ciesla-Maudet a obtenu, en 2010, le CFTe II (Certified Financial Technical), diplôme international délivré par la Fédération internationale des analystes techniques (Ifta). Elle est également assermentée en céréales et oléoprotéagineux près la Cour d'Appel d'Angers depuis 2001. (Copyright : Assertis)

« Le marché, dont la résultante est le prix, est constitué, d’une part, du bien-fondé de certains éléments fondamentaux comme l’offre et la demande, les enjeux politiques ou encore les devises qui impactent les prix et, d’autre part, de ceux générés par les comportements des différents intervenants. L’analyse des figures graphiques permet de bénéficier d’une photographie globale et matérialise tous les éléments qui composent un marché… dont ces aspects irrationnels », explique l'analyste technique.
Depuis ces dernières années, les marchés ont eu tendance à être délicats à appréhender, entre volatilité et fluctuations parfois indépendantes des fondamentaux. C’est pourquoi l’analyse technique sort son épingle du jeu. « Depuis 2007, les choses ont vraiment changé. Avant, l'analyse technique était utilisée principalement pour les actions et les devises, indique Virginie Ciesla-Maudet. 2007 a été un vrai tournant dans l’appréciation des marchés. La volatilité a été extrêmement importante : les cours sont passés de 130 €/t en avril à 290 €/t en septembre. Une amplitude jamais vue auparavant. Entre les années 1990 et 2000, s'il y avait 15 € d'amplitude, c'était déjà bien ! Nous n'évoluons plus dans le même monde. Il y a aujourd'hui une vraie attente et un vrai besoin avec de fortes amplitudes de cours, et des marchés mondialisés et perméables… Si le pétrole est à 30 $/b, cela n'a pas le même impact sur les céréales que s'il est à 140 $/b. Il en est de même pour les devises. »

Conseil et formation
Après une quinzaine d'années en tant que courtière en céréales et oléoprotéagineux et assermentée près la Cour d’Appel d’Angers, Virginie Ciesla-Maudet a alors commencé, en 2007, à proposer à ses clients des publications basées sur l'analyse technique. Des clients pour qui la gestion de la volatilité des cours de matières premières est aujourd'hui au centre de leurs problématiques. « En 2009, j'ai vraiment concrétisé ce service. Depuis, l'analyse technique est devenue le cœur de métier d'Assertis. » L’activité est maintenant consacrée à 90 % au conseil. Les 10 % restants sont dédiés à la formation : « J’interviens auprès de mes clients et prospects, dans le cadre de formation intra ou inter-entreprises, voire personnalisées, pour donner les clés afin de comprendre la façon dont je parle du marché à terme, et des analyses techniques que je leur fournis. »
Elle accompagne de nombreux industriels de première transformation, comme les fabricants d'aliments. L'objectif : optimiser les transactions pour un produit fini dans un objectif de rentabilité. « Mon rôle est à l'image du cardiologue : il ne va pas dire si son patient va faire prochainement une crise cardiaque. En revanche, il va être en mesure de déterminer si le cœur est en bonne santé ou au contraire fragile. Un peu de la même façon, je ne peux pas prédire un tremblement de terre, mais je vais pouvoir dire si la tendance actuelle est saine, ou inversement s'il y a une fragilité avec un risque de retournement des cours. Je prends en compte les prix, les volumes échangés, le nombre de positions ouvertes. Je filtre les informations et j’établis des probabilités. Assertis donne alors des conseils précis d’achats dans le cadre d’une couverture (pourcentage, prix, échéance). » Le cabinet conseil propose un accompagnement pour gérer au quotidien les prises de décision sur le marché, ce qui permet aux fabricants d’aliments de mieux appréhender les fluctuations et surtout de s’en servir dans une stratégie globale annuelle. « L’implication forte d'Assertis dans le suivi et l’analyse des campagnes qui, si elles se ressemblent au niveau graphique ne se renouvellent pas tous les ans de la même manière, est une vraie expertise. »

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Ermeline Mouraud

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Bulgarie : à l’usine Aliphos de Devnya, la passion des phosphates

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Située tout près du port de Varna au bord la Mer noire, l'usine de production de phosphates alimentaires de Devnya est à la fois un site de production et de recherche-développement du groupe belge EcoPhos. Reportage en direct d'une usine en plein devenir.

Quarante minutes d'avion suffisent de Sofia pour atteindre Varna, à la fois cité balnéaire touristique et grand port de la Mer noire. Les cultures de blé et d'énormes installations de silos marquent la route qui nous mène à Devnya où se situe l'une des deux usines de phosphates alimentaires pour l'alimentation animale d'Aliphos, filiale d'EcoPhos, une société belge spécialisée dans le développement et la vente des procédés liés aux phosphates. Plus précisément, l'usine de Devnya se situe au cœur d'un immense complexe chimique qui, du temps de l'URSS, produisait 5 à 6 % du phosphate mondial. Le site est aujourd'hui celui d'Agropolychim, un producteur majeur d'engrais azotés en Europe.

Vue extérieure de l'usine.

Vue extérieure de l'usine.

« Notre société existe depuis 2002 sous le nom de Decaphos, une joint-venture entre Agropolychim et EcoPhos », rappellent Yoneliya Stefanova et Svetlana Dmitrieva, responsables des ventes d'Aliphos Bulgaria qui nous accueillent sur le site. Depuis 2008, Decaphos est détenue à 100 % par EcoPhos SA Belgium, jouant pour ce dernier le rôle de centre de recherche et développement. Ainsi, de 2008 à 2013, l'usine de Devnya a fait l'objet de plus de 10 millions d'euros d'investissements venant améliorer tant sa capacité que les conditions de travail et valider les process de production d'EcoPhos. L'usine passe ainsi progressivement d'une fonction de laboratoire ou unité pilote, venant valider les process d'EcoPhos, à un site entièrement dédié à la production. Puis au 1er mars 2014, Decaphos devient Aliphos Bulgaria JSCo, suite au rachat par EcoPhos de l'activité phosphates du groupe Tessenderlo, venant donner aux produits de l'usine de Devnya une meilleure lisibilité sur les marchés (voir encadré 3). Avec aujourd'hui deux sites de production (un à Devnya en Bulgarie et un à Rotterdam aux Pays-Bas) et six bureaux commerciaux en Europe, EcoPhos détient 30 % du marché européen de phosphate alimentaire pour l'alimentation animale.

Technologie EcoPhos
Yannick Vancoppenolle, chargé d’affaires et responsable marketing d'EcoPhos, rappelle que les procédés EcoPhos reposent sur l'utilisation de sources alternatives de phosphate permettant ainsi de réduire les coûts de production et de diminuer l'impact sur l'environnement.
« Les procédés classiques de production de phosphates alimentaires ont besoin d'une matière première de haute qualité ayant tendance à se raréfier, d'où un coût plus élevé pour ces derniers », rappelle Yannick Vancoppenolle. Depuis vingt ans, EcoPhos développe de nouvelles technologies pour valoriser des roches de phosphates ayant des impuretés et de moindre qualité. Ainsi, après une phase de recherche et développement de 1996 à 2006, EcoPhos est passée à une industrialisation de ses procédés de 2008 à 2011, puis à un développement à l'international.
L'usine de Devnya, très flexible, est capable de produire des phosphates selon deux procédés : à côté d'un procédé classique valorisant du carbonate de calcium local et faisant appel à de l'acide phosphorique, un deuxième process plus économique a été développé faisant appel à d'autres matières premières (roches de phosphate et acide chloridrique). « Jusqu'en 2009, nous avons utilisé le process à base d'acide chloridrique », précise Yoneliya Stefanova, mais ce dernier s'est ensuite arrêté suite à la fermeture de Polymeri, le seul fournisseur bulgare d'acide chloridrique existant à l'époque.

Objectif 4 000 t par mois

Yoneliya Stefanova (à gauche) et Svetlana Dmitrieva, responsables des ventes d'Aliphos Bulgaria.

Yoneliya Stefanova (à gauche) et Svetlana Dmitrieva, responsables des ventes d'Aliphos Bulgaria.

Jouissant d'une position stratégique idéale proche du port de Varna, ayant une capacité installée de production de 100 000 t par an et employant 75 salariés, l'usine de Devnya produit différents types de phosphates alimentaires pour l'alimentation animale (voir encadré 2). La gamme du groupe compte également des phosphates magnésiens et des phosphates monoammoniques, ces derniers étant produits par l'usine de Rotterdam. Le process de fabrication de l'usine de Devnya est classique à toutes les usines de production de phosphates. Après une phase de dosage et de mélange des matières premières utilisées, intervient une phase de granulation et de séchage. « Nos ventes sont en développement », affirment d'une seule voix Yoneliya Stefanova et Svetlana Dmitrieva. La proximité du port de Varna apporte des avantages indéniables à l'usine en termes de coûts de transport et de logistique (importations de matières premières et exportations de produits finis). « Les exportations à destination de l'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de quelques pays d'Asie sont réalisées à partir de Varna », précisent nos interlocutrices. Quant au marché bulgare, il se compose de quelques producteurs de prémix, mais surtout de fabricants d'aliments composés. « La fabrication d'aliments du bétail en Bulgarie est en baisse suite à la crise de la plupart des productions animales », remarque Yoneliya qui souligne également l'existence d'une grande concurrence sur le marché bulgare des additifs alimentaires. « Les acteurs de l'alimentation animale sont orientés sur le prix et la concurrence provient de nombreux pays comme la Russie, la Serbie ou la Turquie », ajoute Svetlana en charge des ventes sur la Russie. Face à cette concurrence, Aliphos Bulgaria joue la confiance et la relation à long terme avec ses clients. Pour encore améliorer sa flexibilité, l'usine de Devnya va augmenter ses capacités de stockage en acide phosphorique et investir dans une nouvelle ligne de conditionnement de sacs de 25 kg. « Notre objectif est de passer de 2000 t de produits finis par mois en 2014 à 4 000 t en 2015 », concluent confiantes nos interlocutrices. La nouvelle unité pilote de démonstration et de recherche, qui va être installée d'ici la fin 2015 sur un terrain situé à 2 km de l'usine actuelle, contribuera sans nul doute à atteindre cet objectif.

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Philippe Caldier

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Assemblée générale de Qualimat : « générer de l’intelligence collective »

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Qualimat a tenu son assemblée générale le 4 juin dernier à Locminé, où elle a inauguré également ses nouveaux bureaux. La réunion a porté largement sur la problématique des ports bretons, avec l’allocution d’une élue du Conseil régional de Bretagne, mais aussi l’évocation du dialogue tendu avec les importateurs qui compliquent l’accès aux ports aux échantillonneurs de l’association.

Avec « optimisme et détermination », Qualimat garde l’apport de valeur à ses adhérents comme fil rouge. « Les différents projets savent répondre aux attentes naissantes des professionnels », a précisé son président, Vincent Le Moine, en préambule de l’assemblée générale. Celui-ci a présenté 2013-1016 comme un cycle de restructuration, marqué par un audit social complet de l’association, un changement de cabinet comptable, une consolidation juridique des statuts, le travail de deux dossiers majeurs concernant Qualimat Transport et Qualimat Audit. « En 2015-2016 l’association entame un travail de réflexion sur l’évolution du mode de calcul de la cotisation, qui ne correspondra pas à une augmentation », précise Vincent Le Moine. Qualimat réfléchit également sur les services et prestations à apporter aux non-adhérents.

Le bureau de l’association avec, de gauche à droite : Anne-Marie Juin, référente pour Qualimat Audit, Franck Montagnon, référent pour Qualimat Matières Premières et trésorier de l’association, Marie-Anne Hannotiaux, directrice, Vincent Le Moine, président, Hervé Vasseur, nouveau référent pour Qualimat Transport, et Patrick Desneuf, vice-président.

Le bureau de l’association avec, de gauche à droite : Anne-Marie Juin, référente pour Qualimat Audit, Franck Montagnon, référent pour Qualimat Matières Premières et trésorier de l’association, Marie-Anne Hannotiaux, directrice, Vincent Le Moine, président, Hervé Vasseur, nouveau référent pour Qualimat Transport, et Patrick Desneuf, vice-président.

Qualimat Matières Premières est le domaine d’activités historique de l’association qui consiste à prélever des échantillons les plus représentatifs en amont, c’est-à-dire en zones portuaires et dans les usines de trituration, afin de fournir aux adhérents qui vont être livrés, des analyses fiables dans des délais très courts. Le taux de couverture des analyses des matières premières par Qualimat est de 63 % (environ 2,5 millions de tonnes analysées sur les 4 millions de tonnes importées dans les ports de l’Ouest) avec des variables importantes selon les matières premières. Le soja, livré par gros bateaux, bénéficie ainsi d’un taux de couverture de 100 %, mais le colza, transporté par des caboteurs de taille plus modeste, a quant à lui un taux de couverture d’analyse moindre. Le rendu des résultats se fait sur différents supports : bulletin d’analyses quotidien, base de données en ligne, synthèse mensuelle et présentation en comité technique.

Accès limité aux bateaux
L’association a connu quelques limitations d’accès en 2014, à cause d’importateurs qui ont limité l’accès aux marchandises. Ceux-ci mettent en avant le fait que les prélèvements ont lieu avant le transfert de propriété, que la sécurité des personnels nécessite des dispositions importantes, et que l’échantillonnage pose des problèmes de représentativité.
Alain Guillaume, président du Snia, a pris la parole dans l’assemblée sur ce point, soulignant que ce recul des contrôles apparaît inquiétant et fâcheux pour les fabricants d’aliments : « Le contrôle précoce est essentiel, a-t-il souligné. Nous ne pouvons plus attendre. Les fabricants d’aliments sont déterminés pour obtenir des réponses favorables des importateurs. »
Un représentant des importateurs présent dans l’assemblée a pour sa part répondu qu’il n’y a aucune volonté de fermeture mais que le contrôle des substances indésirables est un sujet sensible qui dépasse le cadre de la qualité : « Le travail sur bateau est un travail en milieu dangereux qui engage la responsabilité pénale de toutes les entreprises. C’est pourquoi nous voulons aussi des garanties du côté de Qualimat. »
L’association entend cette demande et a organisé des visites de ports pour le comité de pilotage des matières premières, afin de mieux comprendre les méthodes de travail portuaires et les faire connaître. « Nous avons aussi fait appel à Émilie Donnat, experte scientifique de Quasaprove, pour intervenir sur les contaminations mycotoxines et les métaux lourds, et Christophe Genouel du L35-LCL pour expliquer les méthodes d’analyse existant en nutrition animale », précise Franck Montagnon, qui annonce que Qualimat va encore améliorer ses méthodes de travail et les échanges, et renforcer la traçabilité : « L’outil infralyseur a bien vécu, une nouvelle génération est déjà sur le marché. »

Qualimat Alerte, une belle réussite
Qualimat Alerte, lancé en 2012, est le résultat de l’évolution du plan de contrôle des substances indésirables : « C’est le fruit de discussions pour que les alertes soient vraiment prises en compte et ne débouchent pas sur des crises. Le protocole Qualimat de contrôle a contribué à la construction du plan de contrôle mutualisé Oqualim », explique Franck Montagnon, administrateur référent du dossier.
Les enjeux et objectifs de Qualimat Alerte sont de structurer et de coordonner les actions autour d’un résultat d’analyse anormal : « Il s’agit de traiter rapidement une information et de réagir. » Qualimat a pour cela entre autres mis en place un système de feux servant d’indicateurs, avec un seuil de conformité ou de non-satisfaction aux besoins. « Ce système a fait ses preuves et a montré sa robustesse dans le temps ; il a déjà été proposé et installé chez Oqualim. » Et le président d’ajouter : « C’est un protocole qui apporte de la méthodologie, du factuel dans un contexte souvent tendu. Il permet à l’association de gagner en reconnaissance. »
Une fois l’alerte lancée (par SMS), trois ou quatre réunions sont en général nécessaires depuis l’alerte jusqu’à la clôture du dossier : « C’est un exemple de belle réussite des échanges avec les fournisseurs. » Chaque alerte fait ensuite l’objet d’un debriefing pour améliorer le protocole. Quatre alertes salmonelles ont été enregistrées en 2014 sur des tourteaux de soja, une en 2015.

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Sarah Le Blé

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