« Vu le contexte économique et sanitaire actuel de l'élevage, le Sommet aura finalement bien résisté », constate, rassuré, Jacques Chazalet, président de l’événement. La 24e édition de ce rendez-vous européen incontournable pour les professionnels de l’élevage, organisé à Cournon d’Auvergne du 7 au 9 octobre, s’est déroulée cette année sans bovins pour cause de fièvre catarrhale ovine. Les 1 300 exposants ont néanmoins tous répondu présent. Parmi eux, une centaine de fabricants d’aliments, compléments et minéraux venus de Belgique, d’Allemagne ou encore du Royaume-Uni, ainsi qu’une forte délégation d’acteurs locaux de la nutrition animale.
Ermeline Mouraud

Gaëtan Marot, conseiller spécialisé, Chantal Dutoyer, responsable marché ruminants, Pierre Dalgues, directeur, et Severine Brunet, responsable nutrition animale.
Alicoop
Rentabilité et proximité
Le groupe Alicoop, basé en Poitou-Charentes, a profité du Sommet de l’élevage pour présenter les résultats de son étude terrain réalisée début 2015 sur les performances laitières de vaches préparées au vêlage avec ou sans l’un de ses produits, le Verdi ball tarie (ration complète). « Une étude menée sur 3 400 vaches laitières, démontrant des gains significatifs, souligne Séverine Brunet, responsable nutrition animale. Entre 230 et 250 kg de lait en plus sur les 100 premiers jours de lactation, et un retour sur investissement en 60 jours. » Car le leitmotiv d’Alicoop est « de garantir une rentabilité pour et avec les éleveurs. Nous réfléchissons ensemble aux leviers d’amélioration économique de leurs exploitations. Il y a une vraie communication collaborative avec nos éleveurs. » Le groupe met également en place, pour les accompagner, des outils de gestion technico-économique pour les ateliers laitiers, ainsi que le programme Visiolait vache et chèvre. « Des outils de pilotage au mois le mois pour aller au plus fin. » Alicoop a également mené une autre étude en élevage, en partenariat avec les éleveurs, Natea et Inzo, pour déterminer l’impact de la minéralisation des vaches sur la qualité nutritionnelle du lait. Un programme, nommé VVA, un veau par vache et par an, a été créé à la suite de cette analyse des profils en oligoéléments des laits de plus de 300 vaches. Il associe la nutrition minérale (PhysiO Valia) et la prévention nutritionnelle afin d’améliorer le taux de productivité numérique. « Objectif : 95 % ».
Des nouveautés aussi côté nutrition, avec le lancement d’Agrifix, complément pour les caprins qui prévient les diarrhées adultes et stabilise la digestion physiologique. Un aliment développé avec le laboratoire d’analyse Lasat et un docteur vétérinaire spécialisé en caprin. Autre nouveauté présentée durant le Sommet : « la mise en route de Verdi à la carte, un aliment adapté aux fourrages de l’exploitation. On va jusqu’à créer du minéral avec l'éleveur. L’idée est d’aller au plus près des valeurs fourragères, avec cette notion de rentabilité. Sans oublier la notion de nutrition santé, d’équilibre entre performance et longévité. »
Aliments Chouvy
Un extrudeur en 2016
Depuis sa création en 1986, à Vic-le-Comte (Auvergne), le fabricant d’aliments aux capitaux 100 % familiaux ne cesse de croître. Il a produit cette année 82 000 t d’aliments composés, soit une progression de 3 % par rapport à l’année dernière. « Ce tonnage est principalement dédié aux ruminants, à 85 %. Les aliments porcs représentent 10 % et le gibier ainsi que le cheval 5 % », indique Baptiste Chouvy.
Après avoir doublé l’usine en 2012, installé un microdosage et automatisé la partie des prémix, en décembre 2014, l’entreprise va automatiser les presses « ce qui lui permettra d’avoir un outil 100 % automatisé. De plus, à l’horizon 2016, l’installation d’un extrudeur, un outil qui sera capable de produire entre 3 à 5 tonnes par heure, nous permettra de nous développer sur une nouvelle activité et de progresser encore techniquement. Grâce à ce nouvel équipement, nous voulons développer les implantations de graines de lin dans la région. Nous avons déjà 12 ha à proximité de l’usine, et 100 ha dans un rayon d’une centaine de kilomètres. On essaie de développer une filière complète. » Quatre embauches ont également été effectuées au service commercial.
Bouvier distribution
Des déchets de chips pour l’alimentation animale
L’entreprise Bouvier Distribution, basée en Haute-Savoie, est spécialisée dans la négoce de matières premières et coproduits pour les animaux d’élevages. Sur son stand, partagé avec un client, le fabricant de mash belge Franson : du lin extrudé en plaquettes, du tourteau de soja, des issues de maïs cuit, des bouchons de pulpe de betterave et de luzerne déshydratée ou encore des flocons d’orge aplati. « Nous présentons également des déchets de chips, adaptés à l’alimentation animale pour leur teneur en matières grasses et en sel », explique Marcel Bouvier, le dirigeant. L’entreprise fournit entre 700 et 800 tonnes de matières premières pas jour. « Nous travaillons essentiellement à la demande, et avec une volonté d’amélioration constante de nos produits. »
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Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 691 - novembre 2015
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